Sortie Cinéma – Furious 7

Furious 7
Furious 7

Septième installation de la franchise dopée aux stéroïdes The Fast and The Furious, Furious 7 est un succès phénoménal au Box-office, devenant le film le plus rapide de l’histoire du cinéma à dépasser le milliard de dollars de recettes, en seulement deux semaines. Poussant encore plus loin le côté exagéré de ses courses poursuites et de ses scènes d’action, Furious 7 est finalement bien sage et déçoit par son conformisme omniprésent.

Pour rappel, la série The Fast and The Furious a débuté en 2001 et a toujours été majoritairement centrée sur les courses de rue et le milieu qui s’y rattache. Ainsi, les moteurs vombrissants, les musiques de clubs, les filles à peine vêtues, et les répliques bien clichées ont toujours fait partie de la série, et c’est pour le mieux. On suit ici Dominic Toretto (Vin Diesel) et son équipe, qui tentent de vivre désormais une vie normale après les évènements des films précédents. Deckard Shaw (Jason Statham) vient tout gâcher, et jure de se venger contre cette équipe, qui a envoyé son frère à l’hôpital précédemment. L’histoire n’est pas particulièrement passionnante, mais ce n’est pas très grave, puisque ce n’est pas là que réside l’intérêt de ces films.

La principale force de Furious 7 est dans un casting en très grande forme. On retrouve les habitués de la série, et de façon plus générale, des acteurs habitués aux films d’action. Dwayne “The Rock” Johnson, Michelle Rodriguez, Paul Walker ou encore même Kurt Russel sont de la partie, et ils ont bien l’air de s’amuser. C’est là le sentiment principal que l’on a lors du visionnement, le film semble avoir été réalisé par une grande famille, et tous ceux qui y participent donnent vraiment tout ce qu’ils ont. On ressent donc une grande passion et un véritable désir de faire un film encore plus rapide, encore plus dangereux. Les courses poursuites constituent l’intérêt majeur du film. Sans révéler les scènes les plus savoureuses, on peut toutefois affirmer qu’ils se sont encore surpassés, avec des séquences toutes plus intenses et improbables les unes que les autres. On passe de courses de rues classiques au largage par avion cargo à faire sauter une voiture de deux millions de dollars entre les gratte-ciel d’Abu Dhabi. C’est dans ces moments que le film brille le plus, et même les spectateurs qui n’ont pas d’intérêt particulier pour les voitures de sports apprécieront le soin apporté à ces séquences. Le tout est bien réalisé, et même si le montage rappelle un peu trop celui des clips de musique, c’est tellement assumé et maîtrisé dans son propre style que ça en devient presque une parodie de soi même. Le film est conscient de son côté “over-the-top”, et c’est pour le mieux puisque cela participe grandement à son intérêt et à son charme.

La production du film a été interrompue par la mort tragique d’un des acteurs principaux, Paul Walker. Furious 7 est dédié à sa mémoire, et l’hommage qui est fait au membre de cette grande famille est de bon goût et traverse intelligemment la trame narrative du film. Les quelques dernières minutes du film sont en ce sens particulièrement réussies et touchantes et l’on ressent que tous les acteurs, et plus particulièrement Vin Diesel ont voulu dire un dernier au revoir à Paul Walker de la façon la plus respectueuse possible.

Si Furious 7 remplit bien son office de blockbuster survitaminé, le film est finalement bien trop sage pour le sujet qu’il traite. Les deux dernières années ont vu le retour bienvenu de la violence visuelle dans les films où elle est nécessaire de par le thème abordé. Par exemple, John Wick, sorti l’année dernière, ou plus récemment Kingsman: The Secret Service, ont brillé par leur violence sans concession. Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de la violence graphique, mais ne pas voir une goutte de sang dans un film centré sur les courses armées, les combats de rue et les explosions finit par nuire à l’immersion. L’intégralité du film revêt ce conformisme pudibond très américain, et c’est bien dommage. Bien que Furious 7 soit rempli de séquences toujours plus exagérées, le film demeure très propre, très gentillet, et finalement trop sage.

Furious 7 pourrait ainsi constituer l’idéal-type du “film américain”, facile à regarder, excitant mais bien trop sage. Le film a l’intelligence d’être conscient de ce qu’il est et joue bien de ses clichés. Concocté avec amour et passion, il brille par l’implication de ses acteurs et le soin apporté aux séquences d’action. Il s’agit donc d’une semi-réussite, et l’on aimerait voir pour les prochaines installations de la série davantage de prises de risques dans la réalisation.

Furious 7
Réalisation: James Wan
Distribution:
Vin Diesel – Dominic Toretto
Paul Walker – Brian O’Conner
Dwayne Johnson – Luke Hobbes
Michelle Rodriguez – Leticia Ortiz
Jason Statham – Deckard Shaw
Kurt Russel – Mr Nobody

Durée: 2h17
Classé tous publics
Sortie: 3 avril 2015

© photo: courtoisie