Fucké, documentaire écrit et réalisé par Simon Gaudreau à l’affiche dès vendredi le 1er mai

Fucké
Fucké

Dès ce vendredi, 1er mai, le cinéma Beaubien à Montréal et le Clap à Québec, présenteront le documentaire Fucké, écrit et réalisé par Simon Gaudreau qui a été sélectionné au Festival du nouveau cinéma, au Rendez-vous du cinéma québécois et au Festival du film ethnographique du Québec. Dans ce film de 82 minutes, le réalisateur, Simon Gaudreau, a côtoyé sept hommes âgés de 32 à 65 ans qui habitent dans un bloc appartements de 33 chambres, avec toilettes communes à l’étage, sur le Plateau Mont-Royal. Ils sont tous des assistés sociaux et vivent dans une pauvreté économique en opposition avec l’idée que l’on peut se faire de la vie dans un tel quartier.

Fucké donne la parole et l’image à des êtres trop souvent ignorés et marginalisés par la société.

Je dois dire que cela fait mal à nos tripes de regarder cette misère humaine. Ces gens qu’on voit dans la rue qui quêtent, ou qu’on voit boire leur bière et fumer leur cigarette, assis sur un banc. Et bien là, on entre dans leur quotidien. On est témoin de leur solitude, de la misère dans laquelle ils vivent, sans se plaindre. Ils acceptent leur sort et sont très pacifiques, résignés même. Ils s’assument. C’est triste à mourir. C’est douloureux à regarder. Mais c’est une réalité que l’on se doit de connaître.

Il y a Nicolas, ce jeune du Nouveau-Brunswick qu’à force d’écouter,  j’aurais voulu l’adopter, ou lui donner un lift vers sa famille au Nouveau-Brunswick. Il chante bien et a un regard lucide sur la vie. Un beau regard nostalgique, mais aussi, il est envahi par ses démons et ne fait plus confiance en la race humaine. Il préfère vivre seul plutôt que de se faire avoir par le monde. En 2 ans, on voit sa vie se détériorer. Il a une cirrhose du foie et on se demande s’il y survivra.

Claude, il est handicapé, dans sa chaise roulante avec ses souffrances physiques. Je voudrais le bercer. Il est un grand farceur malgré toutes les douleurs qu’il a. En 2 ans, lui aussi, on voit sa qualité de vie se détériorer. Probablement suite à son mal de dents intense, il semble avoir perdu pas mal de poids lors de son dernier entretien avec Simon.

Denis, le coeur sur la main pour ses amis, le fan fini d’Elvis est toujours là pour aider Claude ou d’autres dans le besoin, même s’il est parfois bougon.

Mario le boxeur, il est nostalgique de ses bonnes années à la boxe. Et il est toujours prêt à nous montrer ses cicatrices, ses déformations musculaires. Il prend de la place à l’écran, et il prend même parfois la caméra pour filmer le réalisateur que l’on sent qu’il aime profondément. La caméra et le cinéma l’intriguent.

Patrick, lui, est féru de la bible. On ne le sent pas tout à fait là, avec nous. Mais il semble bien inoffensif.

François, lui, se pique, mais il ne ferait pas de mal à une mouche. Il est même prêt à montrer son rituel pour se piquer. Il nous laisse entrer dans cette grande intimité malgré sa petite gêne. Puis, quand Simon lui montre le résultat dans sa caméra, François ne se reconnait plus lorsqu’il se pique. Mais surtout, il ne veut pas qu’on juge les autres.

Jean-Guy est le collectionneur de tout et de rien. Il ne semble même pas en vouloir aux autres, lui qui est pourtant un des orphelins de Duplessis.

Ces gars-là vivent en solitaire, avec leur bière, leur télé, leur radio, leur petit joint dans une chambre en piteux état. Mais ils sont sereins, calme, et accepte le lot de leur vie, sans rechigner. Ils assument qui ils sont. Ils ne jugent personne, ne condamnent personne. Dans un sens, ils m’apportent une belle leçon d’humilité. Ouf!

Le réalisateur pose un regard neutre, sans porter de jugement. Il dresse un portrait de leur réalité. Et eux, ils se lient d’amitié avec lui. C’est presque beau de voir ce qui les unit. Et Simon entre dans leur vie doucement, sans les brusquer, en respectant leur choix de vie, leurs décisions. Il n’est là que pour être témoin, avec la caméra, dans leur quotidien, en gros plan parfois, ou tout en retrait à l’occasion. Mais les images sont parfois très difficiles à regarder. Cœurs sensibles s’abstenir.

Mainenant, je me demande ce que ces sept hommes deviennent. En peu de temps, je me suis attachée à eux et je pense que dorénavant, je ne verrai plus ces pauvres qui déambulent dans la ville, de la même manière.  

Depuis 2008, Simon participe à plusieurs expositions collectives en tant qu’artiste visuel. Il expose entre autre au Québec à la Galerie Verticale, à la Galerie B-312, à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce ainsi que dans divers lieux de diffusions au Canada et en Europe tel que le Halle14 à Leipzig, en Allemagne. En 2013, il présente sa première exposition solo intitulée White Blanc au Centre d’exposition Circa à Montréal. Parallèlement à sa pratique en arts visuels, Simon oeuvre également en cinéma. Ses films documentaires se caractérisent par un regard très personnel sur des personnages singuliers, évoluant souvent en marge des conventions sociales. Son long métrage documentaire King of the l’Est est sélectionné au Festival du Nouveau Cinéma en 2010. Gagnon, son premier court métrage de fiction, est présenté au Rendez-vous du cinéma Québécois en février 2014. Son deuxième long métrage documentaire, Fucké, est présenté, en compétition « Focus Québec/Canada » au Festival du Nouveau Cinéma en octobre 2014.

FUCKÉ – réalisé par Simon Gaudreau.

Long-métrage documentaire. 82 minutes. Québec.

En version originale française.

Scénario : Simon Gaudreau.

Images : Simon Gaudreau.

Mixage sonore: Sylvain Bellemarre et Samuel Gagnon Thibodeau.

Productrices: Geneviève-Dulude De Celles, Fanny Drew, Sarah Mannering.

Production: Colonelle Films.

 

musique

L’amour c’est pas pour les peureux – Interprétée par Vincent Vallières
(Vincent Vallières) SODRAC
Édité pas les édition Trent Arpents

J’ai 40 ans – Cayouche (Réginald Gagnon)
Édité par Péninsule Inc. Productions

Bande-annonce: http://goo.gl/Uqc1zx

3.14 est un collectif de distribution créé et composé par des cinéastes, producteurs et artisans du milieu de la distribution et de la production souhaitant s’unir et s’investir dans le processus de distribution en s’offrant des outils et des services de distribution innovateurs, créatifs et adaptés.

http://www.314collectif.com/

http://www.fucke.org/