Rendez-vous avec l’artiste Céline Bonnier à L’Anglicane de Lévis

Céline Bonnier et Caroline Lavoie
Céline Bonnier et Caroline Lavoie

Le 7 mai dernier, l’Anglicane de Lévis en collaboration avec le théâtre des voyagements, offrait aux gens de Lévis une belle opportunité de rencontrer en formule entrevue, la grande actrice québécoise Céline Bonnier. Ce rendez-vous avec l’artiste était animé par Caroline Lavoie.

Originaire de Lévis et issue du Conservatoire d’art dramatique de Québec, la polyvalente comédienne a endossé d’innombrables rôles notables tant au théâtre qu’à la télévision ou au cinéma. Posée, brillante et fascinante, Céline Bonnier s’est prêtée à une sympathique entrevue qui a levé le voile sur son univers professionnel, ses rencontres significatives et ses personnages marquants. 

Pendant presque 2 heures, Céline Bonnier, a répondu avec générosité, candeur et profondeur aux questions de Caroline Lavoie, qui a mené de main de maitre cette entrevue. Une période questions du public a également été possible vers la fin de la soirée. Par la suite, Céline a bien gentiment pris du temps pour jaser avec quelques personnes et se faire prendre en photo avec eux. On peut dire que Céline Bonnier est une grande dame, simple, talentueuse et accessible et une actrice de grand talent.

Céline Bonnier
Céline Bonnier

Les gens de Lévis ont vécu un moment privilégié hier soir, alors que Céline a raconté son enfance et adolescence dans la région, alors qu’elle a étudié au Collège de Lévis, et a d’abord débuté ses études en musique, en flûte traversière plus précisément, avant d’aller au Conservatoire de Théâtre de Québec. On en apprend un peu sur sa famille, frères et sœurs, et comment elle a vécu le deuil de son frère Bernard, et en est arrivé à créer une pièce Le chant des Gaston qui parle justement de deuil, près de 10 ans plus tard.

Elle nous raconte également son parcours d’actrice. Avec Caroline Lavoie, qui savamment amène Céline a parler de ses rôles marquants autant au théâtre, au cinéma qu’à la télé, on apprend comment Céline se prépare pour un rôle, comment elle aime se mêler de tout dans une production, au point d’en devenir «tannante », comme elle le dit elle-même.  On l’écoute raconter avec humour et une pointe de nostalgie parfois de ses premières années de carrière, de son implication dans le collectif théâtral montréalais Momentum, dans lequel elle a développé au maximum la création avec des gens comme Sylvie Moreau, François Papineau et Stéphane Crête.

Céline nous raconte également des anecdotes de tournage, par exemple sur le film Délivrez-moi, alors qu’elle rencontre pour la première fois Geneviève Bujold. Une rencontre marquante pour elle, mais pas nécessairement des plus joyeuses. Elle nous parle également de son tout dernier film La passion d’Augustine (qui est toujours à l’affiche au cinéma d’ailleurs) et comment ce rôle a été particulièrement difficile à laisser derrière elle par la suite, probablement car cela lui a rappelé cette époque où les religieuses lui ont enseigné et elle leur en est très reconnaissante de la rigueur qu’elles lui ont inculquée. Un rôle magnifique, tout en retenue pour elle, alors qu’on l’a souvent vu dans des rôles plus éclatés ou plus sombres.

À L'Anglicane
À L’Anglicane

Céline nous parle également de Pierre Bertrand un philosophe québécois qu’elle adore, et dont elle a lu le livre Pourquoi créer? Elle le trouve très inspirant. Il parle de se choisir, se créer soi-même. La ténacité et la rigueur sont au cœur de notre survie, c’est ce qu’elle apprend de lui. Caroline Lavoie avait justement un cadeau de Pierre Bertrand pour Céline. Il lui a dédicacé 2 de ses livres dont : Le cœur silencieux des choses. Essai sur l’écriture comme exercice de survie. Elle cite aussi Émil Cioran, le philosophe, en disant : «L’important ce n’est pas d’avoir quelque chose à dire, mais d’avoir envie de dire quelque chose.» C’est cela qu’elle met elle-même en pratique. Cela lui a donné la liberté de s’essayer, prendre des risques, juste avoir envie et ne pas avoir peur de ne pas être bon ou de tomber, cela donne des ailes non!

Ce que je retiens de cette femme merveilleuse, au-delà de son talent, c’est que pour elle, la création, c’est un besoin viscéral. Se questionner, créer librement, voilà, ce qu’elle recherche en tout temps.  C’est une femme qui sait se réinventer d’un rôle à l’autre, qui a une rigueur et une justesse de jeu exceptionnelle.

Ce rendez-vous avec l’artiste est, à mon avis, une belle initiative qui devrait se renouveler avec d’autres artistes assurément. Un beau cadeau pour les gens de Lévis et les habitués de l’Anglicane.

Pour la galerie photos de l’événement : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157650119048034/

Animation : Caroline Lavoie

L’Anglicane
31, rue Wolfe, Vieux-Lévis
418 838-6000
langlicane.com

http://langlicane.com/programmation/offert-gracieusement-aux-abonnees-de-theatre.html

Crédit photos : Réjeanne Bouchard