Où tu vas quand tu dors en marchant…? Une quatrième mouture qui en vaut le déplacement! Redécouvrir sa ville tout en s’émerveillant de l’esprit créatif de nos artistes locaux!

Où tu vas quand tu dors en marchant…?
Où tu vas quand tu dors en marchant…?

C’était jeudi le 21 mai que les gens étaient conviés à la toute récente création du 4e parcours déambulatoire du Carrefour international de théâtre de Québec. Pour une septième année consécutive, cet événement rassembleur fait l’unanimité, auprès des gens de Québec et les touristes. C’est un événement à ne pas manquer!

Au programme, cinq nouveaux tableaux créés, cette fois-ci dans un secteur historique de Québec, soit le parc de l’Artillerie et de l’îlot des palais. Un nouvel itinéraire qui se promène aux limites de la basse ville et la haute ville, mettant en valeur les remparts et murs historiques de la ville.

En plus d’avoir droit à un savant mélange de patrimoine historique, de création artistique et de performances interactives, ce parcours permet aux gens de la région de Québec de redécouvrir leur ville. Pour ma part, ce sont des lieux que je n’avais pratiquement jamais visités. Et il est intéressant de le voir sous un autre jour.

Ces 5 tableaux présentent des scènes d’une durée approximative de 15 minutes qui jouent en boucle de 21 h à 23 h les soirs de représentations. On peut donc dire qu’en 1 h 30 environ, il est possible d’en faire le tour. Et il est toujours permis, si vous avez beaucoup apprécié, de revisiter les endroits que vous avez préférés.

Voici une brève description des divers tableaux et mes impressions sur ceux-ci.

Le désordre

Désordre
Désordre

Endroit : la cour de l’ancienne École Saint-Louis-de-Gonzague (Rue Des Glacis)

Conception : La compagnie de théâtre Les Écornifleuses (Laurie-Ève Gagnon, Marie-Hélène Lalande, Joanie Lehoux, Valérie Marquis et Édith Patenaude). Elles ont créé et présentées à Québec les pièces Cinq filles avec la même robe, Absence de guerre, Les Reines

Description : Les Écornifleuses nous proposent un retour dans notre enfance dans la cour d’école. On se donne le droit de ne rien faire, de fuir l’ordre établi. On met de côté nos horaires, nos cellulaires (un garde de sécurité nous demande de fermer nos cellulaires avant d’entrer dans la zone de désordre, certains auront même une fouille et un questionnaire très serré avant de pouvoir entrer), pour faire comme les enfants, flâner, rêver, ne rien faire, profiter du moment présent…

Mes impressions : Une fois passé le mur et le gardien de sécurité, pour entrer dans la cour d’école, il est important de se laisser aller, d’accepter la proposition et jouer le jeu, pour bien apprécier ce tableau. Danser pour le plaisir, regarder les étoiles et rêvasser, s’amuser avec les acteurs qui sont présents et interagissent avec nous. C’est très ludique et amusant de laisser de côté notre univers cartésien organisé pour un univers fabuleux où règnent le désordre et le plaisir. Une belle magie qu’elles nous font vivre.

Ensuite, on peut passer du tableau du désordre à celui des Machineries en traversant un mur des fortifications par une petite entrée qui est normalement fermée au public.

 

Machineries

Machineries
Machineries

Endroit : Parc de l’Artillerie

Conception : Pierre Robitaille (marionnettiste créateur entre autres du Cabaret Gainsbourg, Méphisto Méliès et des Enrobantes) de Pupulus Mordicus (assisté par Vano Hotton)

Description : Situé dans la redoute Dauphine, cet endroit représente une usine dans un futur qui n’est pas sans rappeler par exemple 1984 de Georges Orwell. Les gens y entrent par la bouche immense sur laquelle on y retrouve des travailleurs qui fabriquent des objets mécaniques. On retrouve dans le fond de la cour, juchée sur le mur fortifié, une marionnette, style robot de 14 pieds de haut, manipulée par des travailleurs. Il y a des musiciens aussi pour couvrir le bruit des autres travailleurs plus loin qui s’acharnent sur des structures en métal rouillées. À travers le public qui circule, on retrouve aussi des travailleurs en groupe de trois qui vénèrent la marionnette géante qui représente leur rêve mécanique. C’est du moins ce que j’en comprends.

Mes impressions : Ce tableau est visuellement très impressionnant, majestueux même. Le savant mélange de bruit et de musique, la disproportion des objets mécaniques, l’élégance des travailleurs qui se promènent et dansent dans la foule (un acteur-danseur, accroché à deux marionnettes qui donne le look d’un trio synchronisé), tout cela contribue à notre expérience audio et visuelle. Une magnifique création.

Projections à court terme

Projections à court terme
Projections à court terme

Endroit : Champ de parade

Conception :  Doyon-Rivest. C’est un duo d’artistes en arts visuels : Mathieu Doyon et Simon Rivest. Leurs œuvres ont été exposées, à L’Œil de Poisson, à VU, au Musée national des beaux-arts du Québec et au Musée d’art contemporain de Montréal

Description : Un ciné-parc a été aménagé avec un écran d’environ 40 pieds et une trentaine de voitures disposées en rangées devant l’écran. Sur cet écran, on voit défiler des images, un petit film, alors qu’un ingénieux dispositif de lumières a été installé dans les autos, permettant de créer des jeux de lumière que les gens peuvent regarder en même temps que le film.

Mes impressions : Dans ce parc, les gens ont tout le loisir de s’asseoir en haut du parc, ou dans la côte et regarder ce spectacle de lumière et ce film, un peu comme une œuvre d’art. Le tout est bien agencé ensemble. C’est beau à regarder, relaxant, enivrant même parfois.

 Fêter quoi ?

Fêter quoi ?
Fêter quoi ?

Endroit : Ex-fabrique d’obus au pied des Nouvelles-Casernes

Conception : Alexandre Fecteau. Il est auteur, metteur en scène et le fondateur du Collectif Nous sommes ici. Il a créé entre autres les pièces L’étape, Changing Room, et Le NoShow.

Description : Inspiré un peu de parades festives où les gens sont là pour faire la fête, sans même parfois savoir ce que l’on célèbre, Alexandre Fecteau a imaginé un tableau où justement, toutes les raisons sont bonnes pour fêter. Une parade de personnages qui se faufilent à travers les passants, qui ne savent plus où regarder. Plusieurs d’entre eux sont interpellés aussi pour participer à ces fêtes.

Mes impressions : Ce tableau est un de mes préférés, pour plusieurs raisons. C’est très festif alors on se laisse imbiber de l’ambiance assez rapidement. Tout d’abord il y a ces jeunes femmes qui nous invitent à célébrer l’anniversaire de quelques passants avec un immense gâteau. Puis, l’arrivée surprenante de divers personnages qui paradent autour de nous, rend la promenade excitante et joyeuse. Finalement, la possibilité de visiter l’intérieur de l’ex-fabrique d’Obus, un lieu d’habitude fermé au public, ajoute à mon engouement. Ce lieu, qui appartient à Parcs Canada, ressemble à un grand loft et pour l’occasion du parcours, il a été aménagé pour ressembler au festival des lanternes en Thaïlande. C’est de toute beauté. De plus, par les fenêtres, on peut voir le tableau Les Palais, situé tout en bas, et c’est une vue magnifique qui nous attend. Cela donne le goût d’aller voir ce tableau féérique, vu de haut.

 

 Les Palais

 Les Palais
Les Palais

Endroit : L’îlot des palais (à la jonction de la haute ville et la basse ville)

Conception : Théâtre Rude Ingénierie et L’Orchestre d’hommes-orchestres, deux collectifs multidisciplinaires qui collaborent souvent ensemble, par exemple dans le Cabaret brise-jour et Dreamland. Ils savent mélanger arts visuels, musique et théâtre.

Description : Dans cet ilot, on retrouve une panoplie de petites habitations, dans lesquelles on retrouve un musicien en pleine action. Ces musiciens sont filmés et le tout est retransmis en projection vidéo sur les murs des Nouvelles-Casernes.

Mes impressions : Ce tableau est assurément mon préféré, mon coup de cœur, pas seulement du parcours de cette année, mais un de mes tableaux préférés des sept dernières années. Avec 18 artistes, qui jouent de la musique ou chantent, pendant 2 heures, tous de manière différente, dans un lieu qui lui est propre, mais en étant en harmonie entre eux. C’est hallucinant à voir et à entendre. On a le goût d’abord de faire le tour des lieux, regarder leur extérieur, puis leur intérieur. On les admire dans leur habitat pendant qu’ils jouent. Et chacun d’eux a des écouteurs et ils jouent tous ensemble, sans être dans le même lieu. Ensuite, on peut aller s’asseoir et regarder sur les murs, l’ensemble des petits lieux, retransmis en projection vidéo. Et on se laisse bercer par la musique. C’est vraiment magique.

Pour ceux qui comme moi, sont moins familiers avec ce secteur, je dois dire que j’ai eu quelques difficultés à m’orienter pour trouver le chemin vers les prochains tableaux. Il y a cependant plusieurs bénévoles sur place qui peuvent vous aider, alors n’hésitez pas à leur demander la façon d’accéder aux divers endroits.

Projection vidéo sur les murs
Projection vidéo sur les murs

Points d’accès pour le public : Parc de l’Artillerie, Côte du Palais, Îlot des Palais, Rue des Glacis

Il y a deux des cinq tableaux qui peuvent parfois comporter une file d’attente pour entrer. Il s’agit de Fêter quoi ? ainsi que le Désordre. Je vous suggère alors de débuter par un autre tableau à 21h, pourrevenir à ces tableaux ensuite, quand il y aura moins de monde dans la file d’attente.

 

Voici la galerie photos : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157650921056004

Tous les jeudis, vendredis et samedi présenté gratuitement, en continu de 21h à 23h

Du 21 mai au 6 juin

Pour le plan du parcours

http://www.carrefourtheatre.qc.ca/programmation/ou-tu-vas-quand-tu-dors-en-marchant/

Coordination artistique Frédéric Dubois

Assistance à la coordination artistique Caroline Martin

Éclairages Laurent Routhier

Direction de production Marie-Josée Houde

Direction technique Lucien Deschênes

Assistance à la production Marie-Claude Taschereau

Production Carrefour international de théâtre

Le 16e Carrefour international de théâtre se déroule du 21 mai au 7 juin 2015

Veuillez consulter le site du carrefour pour le détail des diverses activités www.carrefourtheatre.qc.ca

© photos: Shirley Noël