Entrevue avec les artisans du film Égo Trip qui prend l’affiche dès mercredi le 8 juillet.

Denise Robert, Benoit Pelletier, Marie-Ève Milot, Patrick Huard, François Avard
Denise Robert, Benoit Pelletier, Marie-Ève Milot, Patrick Huard, François Avard

Quatre après le succès Startbuck, Patrick Huard et Antoine Bertrand sont à nouveau réuni dans la comédie Égo Trip, qui prend l’affiche ce mercredi 8 juillet. Avec un scénario de François Avard (les Bougons, le bye-bye, les beaux malaises), il faut s’attendre à un humour incisif et caustique. Un film où rires et larmes se côtoient tout en amenant une réflexion sur nos valeurs et la futilité de notre petit monde nord-américain.

Lors de la grande première à Québec le 6 juillet dernier, j’ai eu la chance de rencontrer les divers artisans du film pour une entrevue.

Mon appréciation du film est disponible via ce lien :

https://info-culture.biz/2015/07/07/ego-trip-un-film-a-lhumour-incisif-et-caustique-ou-rire-et-larmes-se-cotoient/#.VZxd-19_Oko

 

Synopsis

Après avoir connu le sommet, l’animateur de talk-show Marc Morin (Patrick Huard) est à un tournant dans sa carrière et dans sa vie personnelle. Son émission TV, en chute libre de cotes d’écoute, risque d’être annulée. Pour le relancer, son agent (Antoine Bertrand) lui organise, contre son gré, un séjour en Haïti, afin d’agir comme porte-parole d’une ONG québécoise qui œuvre là-bas et, par la même occasion, redorer son image. Marc n’a pas envie d’y aller, n’en a pas le temps, n’en a pas le cœur. Mais l’aventure qu’il s’apprête à vivre changera-t-elle considérablement le sens de sa vie? Accompagné de Nataly (Marie-Ève Milot), une agente de communication superficielle, de Richard (Guy Jodoin), un photographe zélé et de Sammy (Gardy Fury), un chanteur amateur, Marc accomplit une tournée médiatique qui sera meublée de tous les désagréments inimaginables dans cet univers éclopé. Il découvrira mille misères ainsi que mille beautés. Mais découvrira-t-il ce qu’il veut pour la suite de son existence ? 

Le réalisateur BENOIT PELLETIER
Le réalisateur BENOIT PELLETIER

Le réalisateur BENOIT PELLETIER

Vous connaissez bien Haïti puisque vous y allez régulièrement pour le projet d’École nationale de l’humour en Haïti (ÉNHH). De plus, François Avard, qui a écrit le scénario, est un collaborateur avec qui vous êtes habitué à travailler. Ce film est-il le projet idéal pour une première réalisation ? «Ça ne pouvait pas mieux tomber effectivement. Eh oui, j’aime bien Haïti, mais j’en connais aussi les forces. Les Haïtiens sourient à la vie. Ils sont résilients et ils ont une dignité humaine. Et donc, je n’ai pas voulu tomber dans le misérabilisme avec ce film. Vous remarquerez dans le film que lorsque Marc Morin se promène dans les camps de réfugiés, dans les endroits d’extrême pauvreté, c’est lui, le seul qui ne sourit pas. Marc Morin, le riche, c’est lui qui est la ruine qui se promène dans les rues d’Haïti. Cette façon de voir les choses, je ne l’avais jamais vu au cinéma et c’est ça que je voulais faire. C’est une comédie, avec un homme blanc qui arrive avec tous ses préjugés, qui est méprisant, qui ne voit que les ruines et les déchets sans voir les visages des gens au début. Puis, lorsqu’il se transforme peu à peu, à leur contact, c’est là qu’il commence à les voir, comment ils sont vivants et résilients. Je voulais montrer cela, car c’est ça que j’ai vécu moi aussi. Mes premiers voyages à Haïti, je les ai faits dans le cadre de l’ENHH, et mon guide c’était Dany Laferrière. J’ai été extrêmement gâté. Et lui, il m’a fait comprendre que la solidité d’Haïti, ce n’est pas la solidité des murs, mais plutôt de la solidité du peuple d’Haïtiens. Et cela m’avait frappé.» 

D’avoir Patrick Huard dans le rôle principal, cela doit être plutôt rassurant sur ses capacités à livrer son personnage de manière senti ? «Assurément. Il n’y a pas tellement de comédiens qui auraient pu jouer ce rôle. Être drôle quand il est fâché, ce n’est pas donné à tout le monde. Patrick Huard a cette qualité-là. Mais aussi, il peut être extrêmement touchant. Quand j’ai rencontré Patrick, il m’a dit qu’il voulait faire ce film, car il sentait qu’il pouvait aller loin au niveau des émotions. Et aussi parce que c’est plus qu’une comédie. C’est plus profond que ça. Je dois dire qu’il a été au-delà de nos espérances. Il y a une scène marquante dans le film, où il parle à sa famille. Il est arrivé sur le plateau cette journée-là. Il s’est assis et a dit, je suis prêt. Et il a fait la scène en un seul coup. Un one-take comme on dit.  Il nous a livré toute une performance. Tout le monde sur le plateau pleurait, était fébrile. Il était totalement dans la vérité. » 

Comment s’est fait le choix des autres acteurs comme Guy Jodoin  qui est fabuleux ? «Lui, cela a été un coup de cœur terrible. Guy Jodoin a refusé souvent de travailler pour des réalisateurs, car il animait son talk-show d’été et que souvent les productions se tournent l’été. J’ai eu la chance de tourner en décembre et janvier en République, alors il était libre et c’est lui que je voulais. Il m’a toujours fait rire et il est un excellent improvisateur. Mais surtout, je savais que c’était un gars d’une grande humanité. Et c’est ça que j’avais besoin, un comique véritablement humain. Et Guy Jodoin il est ainsi dans la vie. Par exemple, pendant le tournage, il s’était amené une pleine valise de vêtements et il se promenait et donnait ses vêtements aux gens.  Il est un grand humaniste. Et pour son rôle, je lui ai dit qu’il devait le voir comme un gars sale, qui ne se lave pas. Il a des cernes et il sue. Et c’est lui qui a amené la proposition d’avoir une barbe. Et ça le change complètement. Il était le parfait contraste avec le personnage de Marc Morin. » 

Pour la trame sonore du film, il aurait été facile de mettre de la musique triste pour accompagner les images que l’on voit et vous, c’est plutôt le contraire que vous avez fait. C’est superbe, c’est de la musique entrainante, joyeuse, mais pourquoi ? «Pour justement aller à contre-poil, aller à l’inverse de ce qu’on ressent en voyant ces images.  Et si vous écoutez les paroles (en anglais) de cette chanson, cela dit, Je suis misérable, tellement misérable. Cela s’appelle Pick me up. Je trouvais que ça disait bien les choses. Ça fittait. Et en plus, en étant entrainant, c’était à l’opposé du désespoir qu’on voyait. Pour ce qui est de la trame musicale tout au long du film, qui a été fait par Nicolas Maranda, il a eu comme idée d’utiliser des instruments exotiques qu’on entendrait sur les plages de République par exemple, mais sans les jouer caraïbes. Il en a fait quelque chose de moderne à la place et souvent épuré même.»

le scénariste FRANÇOIS AVARD
le scénariste FRANÇOIS AVARD

le scénariste FRANÇOIS AVARD

Vous vous êtes inspiré de votre voyage humanitaire à Port-au-Prince à Haïti six mois après le terrible tremblement de terre de 2010 pour écrire cette comédie. Qu’est-ce que vous vouliez dire ou montrer par ce film ?  «J’ai voulu transmettre aux gens ce que j’ai ressenti là-bas. Car en partant pour ce voyage, j’étais sur le bord du burn-out, je n’avais pas le goût d’être là-bas (comme le personnage de Marc) et à mon retour j’ai fait un burn-out. Et je me suis questionné beaucoup sur ma manière de voir la vie, d’appréhender la vie. Et j’avais eu une belle leçon avec Haïti, toute la brillance du message qu’ils m’ont transmis :  d’arrêter de m’en faire avec la vie, d’arrêter de me regarder le nombril, de m’inquiéter pour des détails. J’ai appris avec eux à mettre le focus sur l’important, les gens autour de moi. Donc, cette leçon que j’ai eue d’Haïti et du burn-out, j’ai voulu la transmettre.» 

Benoît Pelletier, est un complice de longue date pour vous et il en était à son premier film de fiction à titre de réalisateur. J’imagine que vous étiez content du choix du réalisateur pour ce film ? « Bien sûr. Cela a super bien tombé. Tsé quand tu dis que les étoiles sont alignées pour que tout aille bien. Je voulais que ce soit un réalisateur de comédie. Il y en avait peu de disponibles et il y avait Benoit qui voulait tourner un premier film. Je le connaissais très bien. Il est intelligent, rigoureux. C’est un auteur humoristique, et il connait très bien Haïti par son implication avec le jumelage de l’école National de l’Humour à Port-aux-Prince. »

Suite au scénario avez-vous eu votre mot à dire pour la suite ? Le choix des comédiens par exemple ? « J’ai fait des propositions bien sûr. Mais il faut savoir aussi que tout s’est fait très vite. Quand on a eu le Ok pour démarrer, il fallait trouver des comédiens disponibles dans un court délai pour aller en République dominicaine pour le tournage. Donc, j’ai fait des propositions, Benoit aussi et ensuite, on espère juste que la production réussisse à trouver les bonnes personnes. Et on est hyper bien tombé avec Patrick Huard, Guy Jodoin et Antoine Bertrand. Antoine par exemple, il avait peu de disponibilités, mais tout ce qu’il faisait pouvait être tourné à Montréal. Et naturellement, il y a aussi un caméo de Jean-François Mercier. Il est comme un frère pour moi et pour incarner un gars de radio de droite, rien de tel que le tonitruant Jean-François Mercier.»

Il y a aussi Votez Bougon sur lequel vous avez travaillé au scénario avec Jean-François Mercier et Louis Morissette. Pouvez-vous m’en parler un peu ? Sentez-vous la pression vu l’immense succès de la série télé ? «Non, vraiment pas. En fait, le synopsis, d’une douzaine de pages existe depuis 2006. Sauf que Jean-François et moi, on s’est tellement fait chier avec l’adaptation française des Bougon pour les Français, que pendant un bon moment par la suite, je ne voulais plus rien savoir du mot Bougon. C’est Louis Morissette qui a ranimé l’idée du film et à force de persuasion, on a pris le temps tous les trois de l’écrire. Et cela a été bien le fun à faire. Et non, je ne ressentais pas de pression à le faire, parce que Jean-François et moi on les maitrise tellement ces personnages. Et Louis a été tellement aidant. On était en pays de connaissance. Je pense que c’est drôle, vulgaire, intelligent, attendrissant par moment, vulgaire (je sais, je l’ai déjà dit), mais ça mérite qu’on le dise deux fois. Ce qui va être spécial je crois, c’est de le voir sur grand écran, alors qu’on est habitué à la présence des Bougon au petit écran.» 

Vous avez également travaillé avec Louis Morissette sur son projet de film Mirage n’est-ce pas ? Pouvez-vous m’en glisser un mot ? « C’est un film qui est beaucoup moins drôle que la bande-annonce le laisse voir, mais aussi beaucoup plus intelligent que la bande-annonce le laisse voir. C’est un film troublant. Chaque fois que je replongeais dans le scénario du film le Mirage, ça me revirait à l’envers. C’est un film profond qui va laisser des traces dans les têtes des couples qui iront voir le film, vraiment! »

PATRICK HUARD
PATRICK HUARD

PATRICK HUARD

Décrivez-moi un peu votre personnage et pourquoi l’idée de le jouer vous plaisait pour votre retour au cinéma ? «J’aime beaucoup les personnages qui, de prime abord, on ne devrait pas les aimer et qu’éventuellement, on s’y attache, parce qu’ils sont humains. Au début, on les juge et ensuite, on finit par se reconnaitre un peu en eux. Mon personnage en plus, il ne va pas seulement avoir une transformation, il va plutôt redevenir, qui il était avant de se perdre dans sa carrière, son travail, ses ambitions. Donc, c’est ce genre de personnage que j’incarne et c’est bien le fun à jouer. »

Votre personnage donc est renfermé incapable de vraies émotions, sauf à la toute fin, où on nous arrache les larmes. Cette scène dramatique, le réalisateur m’a dit que vous l’avez faite une seule fois et que tout le monde pleurait sur le plateau. Comment se prépare-t-on pour jouer une telle scène ?  «Le texte de François Avard, de la façon qu’il était écrit, était parfait selon moi.  Juste à la lecture du scénario, les mots me touchaient, le chemin qu’il prenait pour dire les choses, c’était merveilleux. Donc, je n’ai même pas voulu relire le texte par la suite. Je ne l’ai pas appris.  Je l’ai juste relu, 8 à 10 minutes avant de faire la prise, pour que cela soit le plus naturel possible dans ma bouche. Ensuite, pour l’émotion, on plonge dans nos souvenirs à nous. Donc, je me suis juste mis dans un état pour commencer la scène et après, j’ai abandonné le reste, avec aucune pudeur, en laissant tout aller. Pis vous avez le résultat à l’écran. C’est un beau moment, car c’est vrai que c’est touchant de voir un homme casser et exprimer aussi clairement ses émotions. Des fois les gars ça nous prend des situations assez extrêmes pour les exprimer, les verbaliser clairement.» 

Au-delà de cette scène qui était surement tout un défi, quel a été pour vous un grand défi dans ce film ? «Dans ce cas-ci, c’est le temps. On avait très peu de budgets, alors peu de temps aussi. Un tournage de 26 jours. Et comme l’humour est quelque chose de complexe, de sensible, de fragile,  quand il faut que tu le fasses sur commande, rapidement, cela demande un niveau de concentration extrême. Cela devient très épuisant à la longue. » 

Tourner pour Benoit Pelletier comme réalisateur, il était comment pour sa première réalisation ? «Super! Benoit vient du milieu de l’humour alors il a cette qualité de savoir ce qui est drôle et ce qui ne l’est pas. Ce qui m’a étonné le plus, je pense, c’est sa capacité à raconter l’histoire, sans s’égarer. Dans sa tête, il racontait l’histoire de Marc Morin et le public était là pour suivre sa transformation avec lui. Et c’est une très grande qualité de pouvoir garder toujours le focus sur l’histoire qu’on raconte.»

Pour les autres projets de Patrick Huard, il y aura Guibord s’en va-t’en guerre de Philippe Falardeau, qui sortira le 2 octobre, puis la comédie française Une vie après l’autre, qui mettra également en vedette Gérard Depardieu et Fanny Ardant et finalement, le tournage de Bon Cop Bad Cop 2 devrait débuter à l’automne et devrait probablement à l’été prochain.

MARIE-EVE MILOT
MARIE-EVE MILOT

MARIE-EVE MILOT

Décrivez-moi un peu votre personnage et pourquoi l’idée de la jouer vous plaisait ? « J’aimais ce personnage parce que c’est très loin de moi. C’est vraiment un rôle de composition pour moi. C’est un personnage dont je ne partage pas du tout les valeurs et les objectifs de vie. C’est le fun, car c’était un beau défi pour moi de tenter de trouver la vérité de ce personnage, sans la juger. » 

Et comment as-tu obtenu ce rôle ? Par audition ? « En fait, j’avais travaillé sur le film Le vrai du Faux produit par Denise Robert. Benoit, le réalisateur, qui est un bon ami d’Émile Gaudreault m’avait vu dans le film et avait bien aimé mon jeu. Donc, d’un commun accord entre Denise et Benoit, ils m’ont offert le rôle. »

Ton personnage est quelqu’un avec beaucoup de drive, qui doit parfois être assez cruelle avec les enfants par exemple. Comment s’est déroulé le tournage justement là-bas ? «Cela s’est super bien passé, mais des fois c’était confrontant d’être dans des villages aussi pauvres. Par exemple je joue un personnage que la misère, ça ne l’affecte pas, ne l’impressionne pas. Elle n’est pas du tout empathique. Et là, on tournait dans un camp de réfugiés (recréés pour le tournage), avec des enfants qui parlent en espagnol. Ils ne comprennent pas trop ce que je dis et je dois être dure avec eux, leur parler fort, les brasser. J’ai trouvé cela assez éprouvant à jouer.» 

Et que retenez-vous de ces rencontres avec ces gens ? «Comme on avait de longues journées de tournage, on n’a pas pu avoir du temps pour bien se promener et rencontrer les gens. Mais je retiens ma rencontre avec Kako Jacques Bourjolly Jr (Étiene le chauffeur) et Cynthia Jean-Louis (Maudeline directrice du camp) qui sont deux acteurs haïtiens qui vivent là-bas et pratiquent leur métier là-bas aussi. Cynthia par exemple, elle est médecin et humoriste. Kako, lui, en plus d’être acteur et une grosse vedette aimée là-bas, il travaille beaucoup à aider à la reconstruction. Les discussions que j’ai eues avec eux m’ont permis de connaitre Haïti de l’intérieur et cela a été très enrichissant. Cela m’a donné envie de retourner en Haïti plus tard. »

Tourner ensuite avec Patrick Huard, c’est intimidant ou rassurant ? « Patrick n’est pas quelqu’un d’intimidant. C’est un gars de gang, généreux et amical. Alors si ça peut être intimidant au début, ça ne le demeure pas longtemps. Et il est quelqu’un qui a une expertise très large. Il est acteur, réalisateur, producteur aussi, alors moi, qui suis curieuse, j’ai appris plein de choses à ses côtés. »

Vous avez d’autres projets en cours que vous pouvez me parler ? « Je tourne en ce moment dans Les pays d’en Haut. Je termine cette semaine. Alors je viens de passer beaucoup de temps dans les années 1890 à Saint-Adèle, avec un corset et une robe d’époque. Cela va sortir en janvier prochain. Je répète aussi pour le théâtre à l’automne. C’est une tragédie contemporaine, qui s’appelle si les oiseaux de Erin Shields, mise en scène de Geneviève Blais, qui sera présentée au Théâtre Prospéro en octobre prochain. Cela aborde la culture du viol. C’est vraiment touchant et émouvant. »

La productrice DENISE ROBERT
La productrice DENISE ROBERT

La productrice DENISE ROBERT

Comment sont venues l’idée et la faisabilité de ce film ? «Au départ, j’avais approché François Avard, il y a quelques années pour qu’il écrive un scénario. J’avais envie de travailler avec lui. Et c’est suite à son voyage humanitaire à Haïti en 2010 qu’il a écrit ce scénario.» 

Ensuite vous avez choisi Benoit Pelletier comme réalisateur qui en est à ses premières armes. Pourquoi aviez-vous confiance en ses moyens pour réaliser le film ? « Il y a plusieurs raisons qui font que je l’ai choisi. J’avais fait avec lui les 39 marches que j’ai produites au théâtre. Aussi, il est un professeur, il enseigne l’humour alors il connait cela très bien. Et surtout, Benoit a travaillé en Haïti. Il est allé établir l’École de l’humour et du jeu d’acteur là-bas. Donc, Benoit connait Haïti et aime ce pays. Et il fallait, je crois, quelqu’un qui connait ce peuple, même si ce n’est pas un documentaire sur Haïti, pour bien réaliser ce film. » 

Après avoir travaillé avec Émile Gaudreault comme scénariste et réalisateur, maintenant vous êtes coproducteurs ensemble ?  Quel genre d’apport Émile est-il dans la production de ce film ? «Émile est un collaborateur avec qui je travaille depuis des années. Il voulait faire de la production, alors je lui ai proposé de coproduire le film avec lui. Et comme il était assez occupé à préparer un film qu’il va réaliser en Europe au mois d’aout, il a surtout participé à donner son avis très précieux sur bien des éléments, sur le scénario par exemple, car il connait très bien la comédie. Il avait justement coscénariste avec Benoit le film le sens de l’humour.»

Pourquoi avoir tourné en République dominicaine plutôt qu’à Haïti ? «C’est un film à très petit budget. Pour des raisons économiques, on a surtout tourné dans une communauté haïtienne à Santo Domingo en République dominicaine. Mais aussi, au moment de débuter le tournage, le premier ministre d’Haïti venait de démissionner et il y avait beaucoup de manifestations dans les rues et l’ambassade décourageait les gens d’y aller. De plus, depuis le tremblement de terre, il n’y a plus vraiment d’infrastructures de tournages là-bas. Donc pour toutes ces raisons, on a préféré aller tourner en République, car ils sont habitués déjà aux tournages, par les Américains par exemple.  Donc, on a tourné 11 jours en République et 4 jours à Haïti surtout pour les plans de paysages, de la ville de Port-au-Prince. Et finalement, on a tourné 15 jours à Montréal.» 

Décrivez-moi un peu le ton du film pour donner une idée à quoi s’attendre ? «Le ton du film est définitivement une comédie, très drôle. On suit ce personnage et oui, le ton change lorsque lui-même se met à changer. Au fur et à mesure que le personnage de Marc (joué par Patrick Huard) devient conscient des vraies choses de la vie, cela l’humanise et le côté dramatique et touchant s’installe un peu, tout en demeurant très drôle. Et on est touché assurément, car cela nous ramène aux éléments essentiels de la vie. Donc, oui c’est une comédie, film d’été, mais en même temps on souhaite qu’il nous amène une réflexion sur les valeurs dans leur vie. »

Voici la galerie de photos : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157655520974576

Marie-Ève, Patrick et François
Marie-Ève, Patrick et François

Distribution

Patrick Huard (Marc Morin)

Antoine Bertrand (Paul Plante)

Guy Jodoin (Richard Beaudoin)

Marie-Ève Milot (Nataly Chabot)

Sandrine Bisson (Josée)

Gardy Fury (Sammy)

Ludivine Reding (Rosabelle)

Étienne Poliquin (Thierry)

Kako Jacques Bourjolly Jr (Étiene)

Cynthia Jean-Louis (Chrystelle)

Caranne Laurent (Maudeline)

Steve Bastien (Réginald)

Katherine Levac (Manon)

Marcel Sabourin (Daniel Valiquette)

Pierre Collin (Jean Morin)

Franck Schorpion (Ambassadeur du Canada)

Avec la participation de : Rachid Badouri, Pierre Bruneau, Gino Chouinard, Jean-François Mercier

 

Genre: comédie

Durée: 1h45

Sortie en salles: mercredi 8 juillet 2015

Tournage: novembre, décembre 2014 en République dominicaine et en Haïti

Réalisation: Benoit Pelletier

Scénario: François Avard

Production: Denise Robert, Émile Gaudreault

Société de production: Cinémaginaire avec la participation de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d’impôts fédéraux et provinciaux

Distribution: Films Séville

Équipe technique

Casting: Lucie Robitaille, Geneviève Hébert

Conception sonore: Marie-Claude Gagné

Costumes: Carmen Alie

Direction artistique: Patrice Bengle

Montage images: Jean-François Bergeron

Musique: Nicolas Maranda

Photographie: Nathalie Moliavko-Visotzky

Son: Claude La Haye, Louis Gignac

 

Crédit photos : Réjeanne Bouchard