Nouveauté chez L’instant-même – Le père d’Usman

Le père d’Usman de Pierre Yergeau
Le père d’Usman
de Pierre Yergeau

En librairie à compter du 15 septembre
Roman, 80 pages, 14,95 $
Aussi disponible en versions électroniques

En 1980, un jeune Québécois débarque sur le quai de la gare Victoria de Londres. Il a fait les vendanges en Champagne et au Beaujolais avant de se diriger vers l’Angleterre, où il espère trouver du boulot. Au gré de petits emplois il fait la rencontre d’Usman, un garçon nerveux, maladif et muet. Entre ces deux hommes se tisse rapidement une amitié émouvante, un ballet orchestré par les gestes d’Usman, qui ne « parle » qu’avec ses mains et une multitude de petits papiers.

Avec une grâce magnifique, en mettant à profit des trésors de délicatesse, Pierre Yergeau établit en quelques mots, quelques phrases, les distinctions entre le voyageur et son nouvel ami. Le Québécois vient de l’Abitibi, « où le mensonge romanesque n’a aucun attrait, où la littérature est une faute d’expression ». Usman, lui, appartient à l’univers londonien malgré qu’il affirme venir de loin. Autour d’eux se déploie un monde bruyant rempli d’odeurs, de couleurs et de vie effrénée. Ensemble, ils explorent la scène punk, travaillent pour des salaires de misère et apprivoisent la solitude et l’anonymat dans l’une des plus grandes villes du monde.

On retrouve dans ce nouveau roman de Pierre Yergeau toutes les qualités auxquelles il nous avait habitués : la poésie dans le banal, la concision des phrases, les métaphores étonnantes, vibrantes, le rapport au territoire et aux racines, l’humanité dans ce qu’elle a de vulnérable et d’attachant. L’auteur de L’écrivain public démontre à nouveau son talent à dénicher le beau là où il se dissimule pour nous le révéler avec générosité.

Le père d’Usman est un court roman d’une rare densité et d’une magnifique simplicité.

Originaire de l’Abitibi, Pierre Yergeau a fait ses études à Montréal. Il a vécu deux ans à Londres, un séjour qui lui a inspiré Le père d’Usman. Composée de neuf romans, deux recueils de nouvelles et un essai, parus aux éditions de L’instant même à une seule exception, l’œuvre protéiforme de Yergeau suscite l’enthousiasme et les éloges de la critique. Sa première publication, Tu attends la neige, Léonard ? (1992), lui a valu le prix du Signet d’Or ainsi que d’être finaliste au prix du Gouverneur général. Le critique Réginald Martel a dit de L’écrivain public (1996) qu’il s’agissait « d’un très grand roman, de l’œuvre majeure d’une décennie peut-être ». L’Académie des lettres a décerné le prix Ringuet aux Amours perdues (2004) tandis que l’Organisation internationale de la Francophonie a accordé une mention spéciale à La Cité des Vents (2005).