Grandeur et magnificence de LA VALLÉE DES PLEURS, le dernier enregistrement dirigé et avec le chanteur Daniel Taylor

LA VALLÉE DES PLEURS
LA VALLÉE DES PLEURS

Pour son 8e album sous étiquette ANALEKTA, Daniel Taylor, un contreténor parmi les plus recherchés au monde nous entraîne au cœur de l’univers baroque allemand à son meilleur en compagnie des musiciens du THEATER OF EARLY MUSIC (TEM) et des chanteurs de la SCHOLA CANTORUM de l’Université de Toronto, deux ensembles qu’il a mis sur pied.

La Vallée des Pleurs permet, entre autres, d’entendre Musikalische Exequien de Heinrich Schütz, qui est peut-être l’œuvre la plus saisissante du plus important compositeur allemand du 17e siècle. Les trois pages formant ces « Obsèques musicales » ont été écrites par le Kapellmeister de Dresde pour les funérailles d’Herr Heinrich Posthumus Reuß (né en 1572), un membre de la petite noblesse dans la seigneurie duquel était né Schütz, avec lequel il entretint une amitié respectueuse tout au long de sa vie.

En tant que Konzertmeister à la cour de Weimar, Jean-Sébastien Bach devait composer une nouvelle cantate chaque mois pour son employeur, le duc Wilhelm Ersnt. La cantate « O heilges Geist – und Wasserbad » (BWV 165) a été écrite pour être donnée à la Schloßkapelle de Weimar le dimanche de la Trinité, 16 juin 1715. Dans un modeste style de chambre pour quatre solistes (SATB), avec petit ensemble instrumental et choeur final, la cantate est basée sur un texte tiré de l’Evangelisches Andachts-Opffer de Salomon Franck, publié la même année, leçon sur le péché originel, le baptême, la foi et le salut – un résumé de la vie chrétienne en un seul livre. La musique reflète le style d’antan de Bach – avec une absence d’arias da capo – et on peut remarquer que le texte du choral et la mélodie du choeur final – « Sein Wort, sein Tauf, sein Nachtmahl » – peuvent aussi être entendus dans la première section des Musikalische Exequien de Schütz.

Les deux autres pièces au programme sont de simples harmonisations de deux hymnes chantés à la fin des funérailles d’Heinrich Posthumus, tirés du 18e volume de l’exhaustif Musae Sioniae de Michael Praetorius (Wolfenbüttel, 1610). La mélodie de « Mit Fried und Freud ich fahr dahin », peut-être le choral funéraire le plus populaire de l’Église luthérienne, a été composée par le Réformateur lui-même, Martin Luther, sur sa paraphrase allemande du Cantique de Siméon. Conjuguant assurance et admonestation luthériennes, l’anonyme « Hört auf mit Weinen und Klagen » qui a conclu le service implore les fidèles de mettre de côté leur chagrin et de puiser leur courage dans les joies promises de l’au-delà.

Le contreténor Daniel Taylor, spécialiste de la musique ancienne a désiré rendre accessibles des œuvres rares, oubliées ou négligées mais hautement intéressantes.

À l’écoute, on est saisi par la grande qualité à la fois des compositions et des voix. Le climat de recueillement, la subtilité et l’émotion des ces œuvres interprétées sont remarquables.

Soulignons la beauté des timbres des voix féminines de ces enregistrements. Les arias de la cantate de Bach en témoignent. Les voix masculines sont aussi splendides. Mentionnons la participation du ténor britannique Rufus Muller.

La prise de son de cet enregistrement effectuée dans une église de Toronto est très réussie. LA VALLÉE DES PLEURS, un enregistrement exceptionnel à découvrir !

MICHAEL PRAETORIUS (1571-1621) 01. Hört auf mit Weinen und Klagen (Cessez de pleurer et de vous lamenter) – extrait de: Musae Sioniae

HEINRICH SCHÜTZ (1585-1672) 02-04. Musikalische Exequien Op. 7, SWV 279-281 (Obsèques musicales)

MICHAEL PRAETORIUS (1571-1621) 05. Musae Sioniae VIII (Muses de Sion)

JOHANN SEBASTIAN BACH (1685-1750) 06-11. O heilges Geist- und Wasserbad, Cantata / Cantate BWV 165 (O, saint bain d’eau et d’Esprit)

Les artistes :
Daniel Taylor, directeur artistique et chef
Theatre of Early Music
Schola Cantorum (University of Toronto)

www.analekta.com

http://www.theatreofearlymusic.com/dthomefr.html