Ma première fois à la Salle Albert-Rousseau

Jonathan Roberge, Martin Vachon, Marie Soleil Dion et Roxane Bourdages
Jonathan Roberge, Martin Vachon, Marie Soleil Dion et Roxane Bourdages

Tout le monde se souvient de sa première relation sexuelle. Sur un thème universel qui transcende les générations, Ma première fois à fait salle comble hier la salle Albert-Rousseau. Jonathan Roberge, Marie Soleil Dion, Roxane Bourdages, et Martin Vachon ont ainsi transformé 40 000 histoires en 2 heures de spectacle hilarantes. L’idée provient d’un blogue, myfirsttime.com, crée en 1996 par Ken Davenport et sur lequel les gens pouvaient parler de leur première fois en toute intimité et ainsi, en toute liberté. Les histoires sont vraies, les faits sont poignants d’authenticité et le résultat on ne peut plus désopilant!

Dans une mise en scène de Jasmin Roy, les acteurs se livrent à une série de sketchs dont le fil conducteur est la première fois. Les situations les plus cocasses du blogue font l’objet de scènes plus longues, tandis que les 4 acteurs s’assoient parfois et condensent tous les témoignages en quelques minutes selon des thèmes : l’âge, la situation, la satisfaction, la taille des outils, etc. Par ailleurs, et c’est la force du spectacle, tous les cas de figure sont abordés : hétérosexualité et homosexualité, handicap, plaisir féminin et masculin. Le public, très diversifié se retrouve donc dans au moins une situation, c’est ce qui fait le succès de la pièce. Des situations auxquelles on peut s’identifier, par des acteurs proches du public et appréciés par celui-ci, sans artifices (le décor est constitué de 4 tabourets et de quelques panneaux lumineux) dans le langage fleuri des relations sexuelles, compris par tous. Chacun sentira l’émotion qu’il veut en se remémorant sa première fois.

Sous couvert de l’humour, on ne peut pas faire l’autruche non plus, ce ne sont pas toutes les premières fois qui se transforment en agréable souvenir. Et les acteurs d’aborder donc, le thème du viol, dans une scénette émouvante à deux points de vue ou encore le thème des grossesses non désirées et de l’avortement. Le sujet est dramatique, mais le talent des acteurs nous permet, après ce moment riche et chargé, de retrouver le sourire et même de rire aux éclats. Il y a donc une mission de prévention derrière cela, avec statistiques à la clef, diffusées sur les panneaux lumineux en arrière. Les fondus au noir nous permettent de digérer l’information avant une nouvelle salve de situations plus légères, pour un résultat global bien équilibré.

affiche officielle
affiche officielle

Jouant sur les statistiques du Québec, du monde et même de la salle (on peut remplir un formulaire racontant notre propre expérience), l’approche se veut ludique. Certaines histoires sont hilarantes (la première fois, à 20 ans, avec le premier gars disponible), d’autres émouvantes (la première fois avec un homme en fauteuil roulant) et il n’y en a pas deux qui se ressemblent. Les acteurs sont remarquables de justesse dans leur expression de la gêne, l’excitation ou l’angoisse, sans en faire trop ni tomber dans le trop vulgaire, leur attitude non verbale venant renforcer des récits déjà surprenants. 

On ressort de la salle plus léger, et avec la satisfaction de savoir que d’autres ont partagé cette situation inoubliable qu’est la première fois.

Prochaine représentation de la pièce: 27 janvier 2016 à 20:00

Toute la programmation de la Salle Albert-Rousseau: http://www.sallealbertrousseau.com/programmation

Crédit photo: courtoisie