Ça brasse dans le coin de Portneuf, la région, plutôt rurale, s’ouvre aux plaisirs de la microbrasserie. Avec Lise Breton, nous avons eu la chance de renouveler l’expérience Broue-Tours cet automne. Dans notre autobus, comme dans le monde des bières, on a de la variété : L’Ancienne-Lorette, la Beauce, la région de Toronto et même la France! Et parmi ce beau monde-là, des amateurs de longue date, un brasseur « maison », des novices, mais surtout, des curieux, prêts à parcourir les routes de la région pour découvrir nos beaux produits du terroir.
Premier arrêt du minibus à La Souche, la brasserie artisanale incontournable à Limoilou. La Souche est ouverte depuis le 4 février 2012. et c’est le projet de 3 amis, qui étudiaient en biologie, et qui ont voulu investir le local vide. Nous y avons essayé 3 bières fort intéressantes : la Limoiloise, blonde dorée « bière de soif » pour nous mettre en appétit, la Toussaint, bière saisonnière à la courge épicée, une ambrée maltée à la cannelle qui réchauffe les cœurs, et finalement la Hedleyville, une scotch ale à l’érable plus forte en goût et plus alcoolisée également. Une belle gradation, pour que notre palais s’habitue. On commençait à prendre nos aises dans le lieu chaleureux, que déjà, il faut rembarquer dans le minibus, direction la région : le comté de Portneuf!
La Souche : http://www.lasouche.ca/
C’est par les petits chemins que nous arrivons à Saint-Raymond. Le restaurant-hôtel-microbrasserie Roquemont nous attend. Il s’agit d’un ancien motel qui a fait faillite il y a 15 ans. Pascal Cothet, l’un des deux actionnaires, nous explique que le projet germait depuis quelque temps déjà, la demande étant forte pour ce type de produits. En effet, le Roquemont est stratégiquement placé au début des sentiers de vélo de montagne de la Vallée du Bras du Nord (secteur Portneuf) et à proximité des sentiers de motoneige. Les sportifs appréciaient l’idée de la microbrasserie. En discutant avec Matthew Gagné, de la Corporation de développement économique de Portneuf, nous apprenons que le pari a été réussi, une autre microbrasserie est d’ailleurs en projet à Saint-Casimir. Les deux hommes s’accordent sur le fait qu’il est important de mettre les producteurs locaux sur le devant de la scène et d’encourager ainsi l’économie régionale. La microbrasserie se veut d’ailleurs un lieu rassembleur pour les habitants et les touristes. Du côté des bières, nous avons eu la chance, en plus d’avoir de nombreuses informations sur le processus de fabrication, de déguster la Charlotte, bière rousse, première bière brassée à Roquemont, et nommée en hommage à l’une des employées, décédée trop tôt. S’ensuit la Singletrack, IPA plutôt amère aux arômes de fruits exotiques. Finalement, nous goûtons la Grande Débâcle, créée en collaboration avec Pierre Toussaint d’À la fût (chez qui Pascal et Carl, le brasseur, ont fait leur formation), une bière blanche au goût d’agrumes et de coriandre. Derrière ces noms, toute l’histoire de la région est retracée. Des gens passionnés et passionnants qui nous donnent le goût de rester.
Roquemont : http://www.roquemont.com/resto-pub-microbrasserie.php
Finalement, un dernier arrêt, à Neuville cette fois-ci, pour découvrir un petit nouveau dans le domaine des microbrasseries, l’Esprit de clochers, ouvert en juin 2015. Éric Blouin et sa conjointe Nathalie Simard, propriétaires de ce lieu fraîchement rénové au bord du fleuve, nous reçoivent. Ils rêvaient d’avoir une brasserie dans le village. Le nom esprit de clochers souligne aussi cette idée de fierté du village, voire de fierté régionale; avec la disparition de la pratique religieuse, un besoin s’est créé d’avoir un lieu de rassemblement. L’ouverture de la brasserie s’est faite avec l’idée d’avoir les 10 sortes de bière de la carte déjà prêtes. Le choix était au rendez-vous! Nous commençons par Le Mauvais Sort, bière d’Oktoberfest, proposée depuis hier, en exclusivité, une lager avec une certaine amertume et une finale sèche, ce qui permet d’en faire une « bière de soif ». Puisque nous sommes au pays du maïs, la carte propose certaines bières à base de cette céréale. Éric nous donne, très généreusement, le choix des deux autres dégustations, chacun des participants y va donc avec ses préférences, aidé par l’IBU (International Bitter Unit, ou unité de mesure d’amertume) indiqué sur la carte à côté du pourcentage d’alcool. J’opte pour la Cœur de Loup, une noire à l’avoine, et l’Arbre de Vie, une scotch ale fumée assez originale! À l’Esprit de clochers, ils ont pensé à tout: une section propose les bières embouteillées à emporter, que l’on peut aussi retrouver dans plusieurs dépanneurs des régions de Portneuf et de Québec. Le temps passe trop vite, et après avoir dégusté nos broues sur la terrasse chauffée, nous voilà déjà obligés de retourner à Québec.
L’Esprit de clochers : https://www.facebook.com/espritdeclochers?_rdr=p
Gageons qu’avec 16 microbrasseries dans la région de la Capitale Nationale et 132 dans toute la province, Broue Tours a encore de beaux jours devant lui! D’ailleurs, Samuel Audet a déjà des idées de tour à pied dans le quartier Saint-Roch, en plus de continuer les tours en autobus. Pour compléter l’expérience, il s’est adjoint l’aide de Pierre Turgeon, ancien fondateur de l’Inox qui s’est reconverti en guide officiel. Restez à l’affût (ou au fût)!
Toute l’information et les réservations sur le site internet : http://www.broue-tours.ca/fr/
Vous pouvez les suivre sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/brouetours
Crédit photo : Lise Breton.
Suivez notre tour automnal en image! Voici la Galerie Flickr de Broue-Tours par Lise Breton : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157659786386850
