Les êtres chers, le tout nouveau long métrage d’Anne Émond, mettant en vedette Maxim Gaudette, Karelle Tremblay, Valérie Cadieux, Mickaël Gouin et Louise Turcot arrive sur nos écrans de cinéma le 20 novembre 2015. Un film à la fois sombre et lumineux, qui parle des relations familiales, de l’amour entre un père et sa fille, mais aussi de la sournoise dépression qui mène au suicide et les effets d’un tel acte sur la famille immédiate.
Mon entrevue avec la scénariste et réalisatrice du film Anne Émond ainsi qu’une des actrices du film Karelle Tremblay est disponible via ce lien :
https://info-culture.biz/2015/11/19/entrevue-avec-les-artisans-du-film-les-etres-chers/#.Vk5-AdIvfvY
Synopsis
Le film suit les destins de David et de sa fille Laurence. L’histoire débute en 1978 dans un petit village du Bas-St-Laurent, alors que la mort tragique de Guy ébranle la famille Leblanc. Pendant de nombreuses années, la cause réelle de son décès est cachée à certains membres de la famille, dont son fils David. À son tour, celui-ci fonde une famille avec sa femme Marie. Il élève ses enfants, Laurence et Frédéric, avec tout son amour, mais porte au fond de lui un vague à l’âme persistant. Les êtres chers est un film sur l’amour filial, le secret, la transmission et la rédemption
Ce film habilement écrit et réalisé par Anne Émond raconte le mal de vivre de David, qui a pourtant tout pour être heureux, une femme merveilleuse, deux beaux enfants qu’il chérit ainsi qu’un travail dont il peut être fier. Sa fragilité, sa mélancolie, son tourment vont sournoisement s’incruster et miner sa vie. Maxime Gaudette incarne ce David avec brio. Avec sa très grande palette de jeu, il réussit à nous éblouir de son sourire et à nous attendrir avec son regard tendre qu’il offre à ses enfants et à sa femme. Puis, avec ses insomnies, son regard mouillé, ses silencieuses promenades dans le bois, il nous émeut et nous transporte dans son mal de vivre. Bien qu’on ne comprenne pas son mal à l’âme, on sympathise avec lui.
Et que dire de Karelle Tremblay, cette jeune actrice de 19 ans, qui crève l’écran dans son rôle de Laurence, fille de David. On la voit vivre ses premières amours et peines d’amour. On la voit naïve et fragile, toute jeune, puis se transformer au fil des épreuves et des deuils, en une jeune femme solide, mature et qui choisit la vie, malgré son incompréhension face aux gestes qui ont été posés par ses êtres chers.
L’évolution des personnages et des décors dans le temps, des années 70 à 2000, se fait de manière très crédible et avec un très bon souci du détail, si bien qu’on sait aisément dans quelle décennie on se trouve. De plus, on y croit vraiment aux looks qui évoluent pour faire rajeunir ou vieillir un acteur dans le temps, avec le choix de perruques et teintures de cheveux ainsi que les tenues vestimentaires adaptées aux époques.
La musique aussi est sublime dans le film. Elle est vive, harmonieuse, joyeuse, même dans les moments difficiles. Également, Anne Émond nous amène dans toutes sortes d’émotions avec ce film qui traverse les années. De la nostalgie des années 70 à la généreuse beauté de la nature par ses paysages paradisiaques. Des moments tendres et joyeux en famille, aux événements tristes et douloureux de la perte d’un être cher. Et ces moments de souffrance et d’horreur, elle nous les présente tout en douceur, pour nous épargner peut-être. Elle nous met une belle musique douce et vivante, pour contraster avec la perte de vie? Elle utilise le ralenti pour atténuer la violence des réactions face à la douleur ? Bref, elle traite de sujets sombres tout en célébrant la vie. Ceci ne peut qu’amener le public à une réflexion sur la vie, la mort, la famille et les effets dévastateurs de la dépression.
Pour terminer, je cite la grand-mère de Laurence dans le film, jouée par Louise Turcot, lorsque sa petite-fille lui demande pourquoi vivre ?: « Il faut vivre pour voir vieillir ceux qu’on aime. »
Il faut voir ce film, pour se donner le goût de vivre, même si ce film parle du suicide, car au final, ce film est une belle leçon de vie. On en ressort en se disant qu’il fait bon de vivre!
David : Maxim Gaudette
Laurence : Karelle Tremblay
Marie : Valérie Cadieux
André : Mickaël Gouin
Aline : Louise Turcot
Simon Landry-Desy
Antoine Desrochers
Durée : 102 minutes
SCÉNARIO et RÉALISATION Anne Émond
PRODUCTION Sylvain Corbeil et Nancy Grant
IMAGE Mathieu Laverdière
DIRECTION ARTISTIQUE Éric Barbeau
COSTUMES Patricia McNeil
PRODUCTION DÉLÉGUÉE Germain Petitclerc
ASSISTANCE À LA RÉALISATION Cédrick Kluyskens
MAQUILLAGE Kathryn Casault
COIFFURE Martin Lapointe
SON Marcel Chouinard, Simon Gervais et Luc Boudrias
DIRECTION DE POSTPRODUCTION Mélanie Gauthier
MONTAGE Mathieu Bouchard-Malo
MUSIQUE ORIGINALE Martin Léon
Studio de production Metafilms
Distributeur au Québec
Les Films Séville
Crédit photos : Courtoisie