PFM de retour à Québec

PFM © photo: Peter Marcoux
PFM © photo: Peter Marcoux

PFM (Premiata Forneria Marconi), groupe leader du mouvement rock-progressif italien dans les années 70, est venu nous donner une classe de maître sur la scène du Palais Montcalm. La bande à Franz Di Cioccio a joué ses plus grands succès, tirés des divers albums qui ont marqué l’histoire de la musique – Storia di un Minuto, Chocolate Kings, Photos of Ghosts, etc. – devant un public de connaisseurs.

Figure de proue du mouvement progressif, aux côtés de King  Crimson ou Genesis, PFM a épaté son public par sa maîtrise des instruments. Que ce soit le bassiste Patrick Djivas, le guitariste Marco Sfogli ou le légendaire Franz Di Cioccio; tous sont musiciens avant d’être interprètes. Hommes peu loquaces, leur musique parle pour eux. Et elle parle bien, en italien et en anglais : Dove… Quando… alterné avec Paper Charms, la parité dans les deux langues. Au-delà d’une chanson, ils jouent une ambiance, une atmosphère tour à tour jazz, métal, lyrique et rock. On comprend vite que cet éclectisme est la signature du style rock-progressif, c’est là que ça devient plaisant et que les morceaux se savourent jusqu’à la dernière note.

Franz Di Cioccio © photo: Peter Marcoux
Franz Di Cioccio © photo: Peter Marcoux

Les arrangements détonnent, certes, et déstabilisent les néophytes, mais le réglage du son est subtil. Le spectateur est surpris par la tournure des événements : on s’attend à un morceau acoustique qui ressemble à une chanson pop des années 70, quand soudain, la guitare électrique embarque dans le navire, ou la batterie. Le son explose, les vibrations déferlent. Di Cioccio connaît chaque pièce par cœur, il se fait chef d’orchestre. La machine est bien huilée et ce professionnalisme est indubitablement vu comme une marque de respect par le public qui ne s’y trompe pas et offre une ovation debout à la fin de chaque pièce, du jamais vu.

On pensait avoir découvert PFM, quand après l’entracte, le bassiste Patrick Djivas nous dit: « On a rigolé jusqu’à présent». Et effectivement, la seconde partie du spectacle était bien meilleure que la première, la place fut laissée aux divers instruments, qui ont donné des prestations individuelles de très grande qualité, par exemple Marco Sfogli à la guitare  (remercié pour son travail par un petit baiser sur le front par Di Cioccio). À maîtriser son instrument de la sorte, on peut se permettre des interprétations hors du commun; le public s’est régalé des reprises de PFM in Classics :  la Danza di Cavalieri tirée de Roméo et Juliette de Prokofiev, ou encore l’ouverture de Guillaume Tell.

Les groupes fondateurs ont cela que chaque pièce que l’on écoute nous rappelle quelque chose. Pourtant, il y a chez PFM quelque chose d’unique, est-ce la présence des instruments classiques, comme le violon électrique  de Lucio Fabbri ou le piano du jeune Alessandro Scaglione?  Peut-être la composition du groupe, aussi alternative que son style, y est-elle pour quelque chose ? En effet, depuis les débuts, les membres ont changé, Alessandro Scaglione pourrait être le fils de Di Cioccio, les membres parlent français, anglais et italien, et il y a non pas un mais deux batteurs ! On soulignera d’ailleurs la prestation exceptionnelle de Roberto Gualdi, en joute avec Di Cioccio aux percussions pendant le rappel! Du pur plaisir. PFM est donc un ensemble qui semble désordonné à un œil extérieur, mais qui se révèle extrêmement cohérent et fonctionnel, un assemblage unique que l’on pourrait qualifier d’ADN du rock alternatif.

Crédit photos: Peter Marcoux.

Plus de photographies sur la galerie http://www.petermarcoux.com/pfm-premiata-forneria-marconi/

Programmation du Palais Montcalm: http://www.palaismontcalm.ca/

Le site officiel de PFM : http://www.pfmpfm.it/eng/