Faire l’Amour

Maryse Lapierre, Eliot Laprise, Anne-Marie Olivier et Nicola-Frank Vachon
Maryse
Lapierre, Eliot Laprise, Anne-Marie Olivier et Nicola-Frank Vachon

Un proverbe africain dit que là où l’on s’aime, il ne fait jamais nuit. Anne-Marie Olivier s’approprie cette pensée lorsqu’elle offre son magnifique spectacle Faire l’amour au théâtre Périscope, devant une salle comble. Faire l’amour, nous explique-t-elle, c’est comme allumer des étoiles dans le ciel de notre vie.

 Des personnages hauts en couleur, des récits véridiques et touchants racontés tour à tour par les quatre acteurs (Anne-Marie Olivier, Éliot Laprise, Nicola-Frank Vachon et Maryse Lapierre), qui semblent nous confier une tranche de leur propre existence, tant leurs émotions paraissent réelles. Parmi ces êtres qui ont illuminé le ciel de quelqu’un : cette grand-mère Rosa, à qui rien ni personne n’enlèvera sa joie, son jardin secret. Marguerite qui s’effeuille en se souvenant de chacun de ses amants, la jeune fille qui découvre le merveilleux monde de la masturbation, Jérôme qui a expérimenté la bonheur d’une première vraie nuit d’amour (Éliot Laprise, tout en émotion), le corps qui « frenche » la vie du paraplégique heureux (Nicola-Frank Vachon, remarquable de justesse), la femme qui perd son grand amour, les fiancés du Cap-Éternité, ou encore la régisseuse, qui intervient pour nous parler de ses amours saphiques et libératrices. Elle nous rappelle au passage, et non sans humour, que tous les humains pratiquent.

L’humanité, composante essentielle du spectacle, présente dans chacune des scènes; humanité bouleversante quand il s’agit d’ouvrir son cœur. Sont déposées à l’autel des amours mortes toutes ces histoires qui ont échoué : mensonge, tromperie, mal-être, le côté obscur de l’amour, mais qui n’empêche pas l’espoir et les jours meilleurs.

Faire l'Amour
Faire l’Amour

Les histoires sont lumineuses, elles font du bien parce qu’elles nous parlent de tendresse, de douceur, de plaisir, à l’ère des amours éphémères et numériques. On se retrouve dans ces moments intimes, dans cette communion des corps où l’amour se vit. La poésie qui entoure la représentation est portée par la musique rythmée de Mathieu Campagna et le décor tout en légèreté : mouchoirs blancs symboliques s’apparentant à des plumes (des pétales de fleurs pour les romantiques, des Kleenex pratiques pour les autres) et lumière tamisée.

 Des sentiments qui viennent, intenses et qui repartent pour laisser place à d’autres, le public ne reste pas indifférent. Les transitions sont excellentes, on passe du rire aux larmes, de la surprise à la satisfaction; on rit, on fourre, on baise, on fait l’amour et on réfléchit. Car faire l’amour c’est aussi accéder à des instants de lucidité comme cette amoureuse de la Saint-Jean, qui nous suggère de nous aimer… puisque tout flambe.

La pièce est présentée du 8 au 12 décembre 2015.

Mardi et mercredi à 19 h, jeudi et vendredi à 20 h, samedi à 16 h.

Une création du Théâtre Bienvenue aux dames!

Crédits photographiques: Stéphane Bourgeois (courtoisie)

Mise en scène : Véronique Côté

Texte et interprètes :  Anne-Marie Olivier, Eliot Laprise, Maryse Lapierre et Nicola-Frank Vachon

Musicien : Mathieu Campagna

Toute la programmation du Périscope: http://www.theatreperiscope.qc.ca/