Le Théâtre des Miettes dans la Caboche et le Théâtre Dream Team présente la pièce Grâce, au Théâtre Périscope du 26 janvier au 13 février 2016. En cette journée de première, la salle était comble pour découvrir cette toute nouvelle pièce dont l’auteur original est l’Américain Craig Wright, et dont l’adaptation et traduction en français est signée Joëlle Bond.
Synopsis
Un condo ordinaire en Floride. Trois corps gisent au sol. Est-ce un crime, l’œuvre fatidique de Dieu ou celle d’un fanatique ? Retour en arrière. Steve et Sara, un jeune couple religieux rempli d’espoir, décident d’entamer une nouvelle vie pleine de promesses en Floride. Ils ont reçu de l’argent d’un bienfaiteur pour ouvrir une chaine de motels Évangéliste. Leur voisin, Sam, un homme qui n’a plus le goût de vivre suite à un terrible accident dans lequel il a perdu sa femme, se heurte à ce couple plein d’espoir et de joie de vivre. À leur arrivée, Karl, un exterminateur caustique allemand de 70 ans au passé trouble, fait chavirer, par son histoire, les croyances, la foi et le salut que Sara a envers l’humanité. Alors que Sara et Sam se rapprochent, Steve perd le contrôle de sa foi, de sa vie. À quoi s’accrocher quand tout semble s’écrouler autour de soi, lorsque même les convictions les plus profondes ne tiennent plus ?
Dans notre société d’aujourd’hui, où la religion a de moins en moins de place, il est intéressant de voir comment on peut captiver un auditoire avec une histoire qui tourne autour des croyances, de la foi, de Dieu. Et bien honnêtement, la pièce Grâce réussit son mandat de divertir, questionner et de charmer le public avec cette pièce intelligente, drôle et très réaliste.
Avec des acteurs très crédibles, une histoire palpitante et pleine de rebondissements, et une mise en scène très originale, on ne peut que passer une superbe soirée à se divertir.
Emmanuel Bédard est excellent dans son personnage du scientifique de la NASA qui ne comprend pas pourquoi il est toujours en vie. Joëlle Bourdon est la parfaite petite épouse qui ne désire que plaire à son mari et avoir des enfants. On la voit vulnérable et incapable de s’adapter à son nouvel environnement. Nicolas Létourneau est totalement crédible et on pourrait aisément le haïr par moment, mais sa naïveté est touchante et on ne peut que rire de ses mésaventures. Mais c’est assurément Jacques Leblanc qui vole la vedette dans cette pièce, même s’il n’apparaît qu’au début et à la fin de la pièce. Son personnage d’exterminateur allemand de 70 ans, à la démarche chancelante, l’accent quelque peu prononcé et la fougue dans ses souvenirs qu’il raconte, sont d’un pur délice. Il est amusant à souhait et méconnaissable. Adorable!
Au niveau de la mise en scène, j’ai trouvé très audacieux et ingénieux de faire en sorte que l’appartement du couple de Sara et Steve soit le même que celui du voisin, bien que ce dernier habite l’appartement au-dessus. Ainsi, les deux appartements sont pour ainsi dire imbriqués l’un dans l’autre et donc, les personnages se croisent dans l’appartement, alors qu’ils sont vraiment dans deux appartements différents. C’est si bien fait, que l’on comprend aisément dans quel appartement on est à tout moment.
Le seul truc que je trouve plutôt moche, est le fait que la pièce débute par la fin. On nous présente le point culminant, la scène d’horreur qui vient de se jouer, puis c’est le retour arrière dans le temps pour savoir ce qui a amené ces événements. Or, personnellement, j’aurais aimé mieux ne pas connaître la fin avant le temps.
Pour ce qui est de l’histoire, on y parle de croyances, de la foi en Dieu, de la foi en la vie, de la foi en rien du tout. Bref, cela nous amène aussi à nous questionner nous-mêmes à savoir à quoi l’on croit. Qu’est-ce qui nous permet d’avancer? À quoi s’accroche-t-on quand ça va mal, quand rien ne va plus? Cela est rafraichissant de voir une telle pièce, mettre de l’avant des thèmes que l’on voit de moins en moins dans notre société axée sur la performance, le pouvoir et les possessions matérielles.
Une pièce à voir pour vous divertir pleinement.
Durée 1h35 minutes
Présenté au Théâtre Périscope,
Du 26 janvier au 13 février 2016
Mardi et mercredi à 19 h
Jeudi et vendredi à 20 h
Samedi à 16 h
Auteur et idée originale
Craig Wright
Mise en scène
Charles-Etienne Beaulne, assisté de Léa Aubin
Adaptation et traduction
Joëlle Bond
Appui dramaturgique
Marie-Josée Bastien
Conception sonore
Josué Beaucage
Costume
Karine Mecteau Bouchard
Éclairage
Jean-François Labbé
Décors
Sonia Pagé
Direction de production
Nicolas Létourneau
Production
Théâtre des miettes dans la caboche et Théâtre Dream Team
Distribution
Emmanuel Bédard
Joëlle Bourdon
Jacques Leblanc
Nicolas Létourneau
Crédit photos : Lise Breton
https://www.theatreperiscope.qc.ca/
https://www.facebook.com/desmiettesdanslacaboche
Pour suivre Info-Culture:
Abonnez-vous à notre page sur Facebook:https://www.facebook.com/pages/wwwinfo-culturebiz/333777077846
Suivez-nous sur Twitter
https://twitter.com/info_culture