L’Hermine, à l’affiche dès le 11 mars. Un film très touchant, instructif, et qui fait vibrer nos cœurs assurément

L'Hermine
L’Hermine

À nouveau réuni, après avoir tourné ensemble le film La discrète, il y a 25 ans, Christian Vincent a écrit et réalisé le long métrage L’Hermine, mettant en vedette Fabrice Luchini et Sidse Babett Knudsen. Ce film prend l’affiche au Québec ce vendredi 11 mars. Ce film, sorti en France en 2015 a permis à Sidse Babett Knudsen de remporter le César de la meilleure actrice dans un second rôle alors que Fabrice Luchini a remporté le prix du meilleur acteur à la Mostra de Venise pour son premier rôle, et Christian Vincent celui du meilleur scénario.

Synopsis

Michel Racine (Fabrice Luchini) est un Président de Cour d’Assises redouté. Aussi dur avec lui qu’avec les autres, on l’appelle « le Président à deux chiffres ». Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret (Sidse Babett Knudsen) . Elle fait partie du jury qui va devoir juger un homme accusé d’homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu’il ait jamais aimée. 

Je ne suis pas très friande des films de procès et qui se passe principalement au palais de justice, cependant, la bande-annonce de ce film semblait m’annoncer beaucoup plus que juste une histoire de procès d’assises. Et j’avais raison.

Quel film magistral, où l’humanité et la passion pour la nature humaine sont les éléments qui ressortent de ce film qui se passe à la cour d’Assises, en plus de découvrir une belle histoire d’amour chaste et pur qui nous émeut instantanément!

Fabrice Luchini et Sidse Babett
Fabrice Luchini et Sidse Babett

En plus d’être finement écrit, ce film, pour une rare fois, présente un procès de manière juste, où tout est reconstitué avec soin et réalisme. On y ressent la tension et la solennité d’une audience de cour d’assises, mais aussi les moments d’ennui et la détresse humaine des gens qui témoignent. Pour rendre le tout le plus crédible possible, le réalisateur a accompagné un président de cour d’Assises pendant une semaine en France, histoire de bien rendre justice à ce qui se passe vraiment. Ainsi, tout au long du procès, le spectateur se familiarise avec ce lieu de parole et de débats, où les rites et protocoles foisonnent. On découvre autant les coulisses que la salle d’audience. On comprend graduellement qu’il y a le Président qui mène les débats. Il est entouré de ses deux juges assesseurs, sa greffière et de neuf jurés choisis parmi le peuple.

On peut voir la différence entre les coulisses, où tout est plus informel, les jurés apprennent à se connaitre, les magistrats répondent attentivement aux questions des jurés et surtout, on comprend que probablement, à la fin de l’audience, une fois le verdict rendu, il se peut que la vérité triomphe. Mais, bien souvent, même si c’est bien décevant, il faut juste accepter que la vérité ne soit jamais vraiment connue. Beaucoup de questions peuvent demeurer sans réponses après le procès, bien que ce soit frustrant.

L'audience
L’audience

Durant l’audience, qui a parfois les allures d’une scène de théâtre, avec les textes formels à lire, les costumes des juges, les divers rituels et protocoles, le réalisateur a su rendre ces scènes très véridiques. Pour ce faire, Christian Vincent a fait appel à des gens ordinaires, sans expérience de comédien, pour interpréter la plupart des témoins. Ainsi, l’innocence de ces comédiens amateurs qui improvisaient leurs répliques, donnait une fraicheur et un naturel à leur témoignage.

De plus, Fabrice Luchini incarne avec une grande justesse le rôle du Président Michel Racine. Il s’adresse à l’accusé et aux témoins avec simplicité et patience, sans jamais lever le ton,  tout en cherchant à les mettre en confiance. Il écoute, cherche à comprendre, sans jugement, afin de pouvoir guider les jurés vers le jugement le plus clair possible.

Et pourtant, ce personnage de Michel Racine, de prime abord, ne suscite pas la compassion. Il est un homme respecté dans son métier, mais il est craint et méprisé par son entourage. Bien qu’il soit des plus désagréables avec ses collègues et son entourage en général, le personnage de Michel Racine est respecté dans son métier Président de Cour d’Assises. Bien qu’il incarne l’autorité, il ne cherche jamais à influencer le jury. Alors, même si on a parfois le goût de le mépriser un peu pour son attitude, on respecte son intégrité au travail. Et par la suite, en découvrant son amour secret pour le personnage de Ditte, on le trouve bien mignon avec ses yeux amoureux tel un adolescent qui idolâtre sa belle.

Les jurés font connaissance
Les jurés font connaissance

Car ce film, c’est plus qu’une semaine dans une salle d’audience pour un procès, c’est aussi et surtout une histoire d’amour dont on espère que le verdict penchera en faveur de l’amoureux. En fait, le vrai verdict tant attendu n’est pas celui de cet homme accusé d’avoir tué sa fillette de 7 mois, mais c’est de savoir si la belle Ditte donnera une chance à ce grand romantique qu’est cet homme qui semble illuminé par la présence de cette femme médecin qui l’a jadis ramené à la vie avec beaucoup de soins.

La chimie entre Fabrice et Sidse Babett Knudsen est palpable. Quand on les voit se regarder tous les deux, on sent l’électricité dans l’air. Tout se passe dans leurs yeux et les quelques mots qu’ils s’échangent doucement.

L’actrice Sidse Babett Knudsen, d’origine danoise incarne avec brio cette femme, dont la passion pour son métier et ses patients, est belle à voir. On sent qu’elle est de nature curieuse et ouverte à ce qui se passe au tribunal. Elle a une tâche à faire, celle de juré et elle y met tout son cœur, comme dans tout ce qu’elle fait d’ailleurs.

Je dois aussi mentionner ma découverte de la chanson Dreamers écrite et interprétée par Claire Denamur que l’on peut écouter intégralement durant le générique. Magique!

Ainsi, ce film est très touchant, instructif, et fait vibrer nos cœurs assurément.

L’HERMINE est distribué par AZ Films et prendra l’affiche au Québec le 11 mars 2016.

Genre: Comédie dramatique

Distribution

Fabrice Luchini           Michel Racine

Sidse Babett Knudsen Ditte Lorensen-Coteret

Eva Lallier       Ann Lorensen-Coteret

Corinne Masiero         Marie-Jeanne Metzer

Sophie-Marie Larrouy  Coralie Marciano

Fouzia Guezoum         Nacera Boubziz

Simon Ferrante            Simon Orvieto

Abdellah Moundy       Yacine Balaoui (as Moundy)

Serge Flamenbaum      Serge Debruyne

Emmanuel Rausenberger        Rémi Kubiak

Gabriel Lebret Franck Leuwen

Salma Lahmer La cousine

Victor Pontecorvo       Martial Beclin

Miss Ming       Jessica Marton (as Candy Ming)

Michaël Abiteboul      Me Jourd’hui, l’avocat de la défense

Jennifer Decker          L’avocate de la défense (as Jennifer Decker de le Comédie Française)

Hélène Van Geenberghe         L’avocate assistante

Claire Assali    L’avocate partie civile

Chloé Berthier   La greffière

Magaly Godenaire       La juge assesseur

Bruno Tuchszer          Le juge assesseur

Jean-Marc Guillerme   L’huissier

Julien Emirian Le procureur

Daniel Isoppo  Le caricaturiste

Lucie Bibal      la pigiste

Sortie: 18 novembre 2015 en France (Mostra de Venise 6 septembre 2015) et 11 mars 2016 au Québec

Réalisateur: Christian Vincent
Scénario: Christian Vincent
Interprétation: Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Eva Lallier, Corinne Maserio, Sophie Marie Larrouy, Fouzia Guezoum, Simon Ferrante, Abdallah Moundy
Musique: Claire Denamur
Producteurs: Matthieu Tarot, Sidonie Dumas
Photographie: Laurent Dailland
Montage: Yves Deschamps
Crédit photos : Jérôme Prébois – Albertine Productions