Molly Bloom avec la fabuleuse Anne-Marie Cadieux à La Bordée encore pour 2 soirs

Molly-Bloom-©Caroline Laberge
Molly-Bloom-©Caroline Laberge

Cette belle pièce de 75 minutes sans entracte, mise en scène d’une façon magnifique par Brigitte Haentjens sera à La Bordée les 30 et 31 mars à 19 h 30. Molly Bloom marque la 12e collaboration d’Anne-Marie Cadieux et de Brigitte Haentjens. On comprend facilement pourquoi avec le talent indéniable d’interprète d’Anne-Marie, changeant facilement le timbre de sa voix au gré des textes. 

RÉSUMÉ

« 16 juin 1904. Deux heures du matin. Leopold Bloom, un peu ivre, vient s’écrouler dans le lit conjugal, après une journée de dérive dans Dublin. Ce même jour, dans ce même lit, sa femme Molly l’a trompé. Ne retrouvant pas le sommeil, Molly s’abandonne au flot débordant de ses pensées où s’entremêlent confidences et désirs érotiques. Elle songe à son amant Boylan, à son mari, à l’amour, à son corps, à sa beauté, à sa carrière de cantatrice, à son enfance à Gibraltar, à ses enfants, jusqu’au souvenir jouissif de son « oui » à la demande en mariage de Leopold, 16 ans auparavant ».

Nul autre qu’Anne-Marie Cadieux ne pouvait interpréter ce rôle tout en sensualité, rempli de volupté et de vérité coup de poing. Aucune cachette, toutes les révélations sont dites directement dans un décor dénudé où les textes et le langage corporel prennent toute la place. Seule sur scène, Anne-Marie Cadieux n’a pas de censure, elle ose se toucher, elle représente une Irlandaise libérée qui nous livre avec intensité ses pensées en s’ouvrant à la vie et à la sexualité.

Tantôt douce, tantôt affirmée ou sensuelle, d’autres fois, imitant la voix de l’homme, Anne-Marie est seule sur scène avec un décor non transformable, prenant la forme d’une montagne, des vagues, d’un lit, de tout ce que l’imagination peut faire. Pour compléter, il y a  un écran géant derrière scène représentant un paysage voilé, des roches, des arbres, de l’eau qui ajoute l’atmosphère désirée au récit poétique.

Une pièce intéressante dans les jardins secrets de la féminité, où l’on tente de comprendre les pensées de Molly et ses désirs. Cette pièce est toujours d’actualité, même si elle date de 1922 et se passe à Dublin. Comment les incursions littéraires faites par un homme (James Joyce), inspirée du roman Ulysse peut elle être aussi criante de vérité ?

Cette coproduction de Sibyllines et d’Espace Go, en collaboration avec le Théâtre français du Centre national des Arts d’Ottawa est audacieuse parce qu’elle ose nous montrer l’évolution intérieur des femmes ainsi que ses pensées.

Un travail colossal d’Anne-Marie-Cadieux ainsi que de la metteure en scène. Une pièce qui laisse toute la place aux mots, au féminin, à l’intimité et nous laisse en proie au désir. Au fond ce que veux Molly, c’est le désir de vivre pleinement sa vie et sa sexualité. S’amuser avant de mourir, n’est-ce-pas là notre vœu le plus cher à nous aussi ?

Anne-Marie Cadieux est envoûtante dans son rôle et exhibitionniste par l’imaginaire sans borne de Molly, elle est tout simplement lumineuse dans ce rôle.

Molly Bloom //photos de Caroline Laberge
Molly Bloom //photos de Caroline Laberge

PIÈCE DE : James Joyce

TRADUCTION : Jean Marc Dalpé

MISE EN SCÈNE : Brigitte Haentjens avec Anne-Marie Cadieux

ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE : Colette Drouin

DRAMATURGIE : Mélanie Dumont

SCÉNOGRAPHIE : Anick La Bissonnière

LUMIÈRE : Etienne Boucher

VIDÉO : Sylvio Arriola

COSTUME : Julie Charland

MUSIQUE : Bernard Falaise

MAQUILLAGE ET COIFFURE : Angelo Barsetti

ARTISTE EN « ACTION PAINTING » : Danielle Chapleau

RÉGIE : Dominique Cuerrier

SONORISATION : Frédéric Auger

DIRECTION TECHNIQUE : Jean-François Landry

DIRECTION DE PRODUCTION : Sébastien Béland.

http://bordee.qc.ca

315, rue Saint-Joseph Est

Québec (Québec) G1K 3B3

418 694-9721

Crédit photos : Caroline Laberge