Vi de Kim Thuy, un roman qui nous fait voyager partout sur terre, mais surtout au cœur de l’âme humaine. Un roman à savourer lentement pour en déguster toutes les saveurs des mots et la beauté de son humanité.

Vi de Kim Thuy
Vi de Kim Thuy

Après nous avoir captivés, émus et éblouis par ses trois premiers romans Ru, À toi, et Man, voilà que Kim Thuy nous revient enfin avec un tout nouveau roman, tant attendu.  Vi est un roman qui nous fait voyager partout sur terre, mais surtout au cœur de l’âme humaine. Un roman à savourer lentement pour en déguster toutes les saveurs des mots et la beauté de son humanité.

Résumé

Mon prénom, Bào Vi, illustrait l’intention de mes parents de « protéger la plus petite ». 
Si l’on traduit littéralement, je suis « Précieuse minuscule microscopique ».
Comme dans la plupart des cas au Vietnam, je n’ai pas su être à l’image de mon nom. Souvent, les filles qui s’appellent « Blanche » ou « Neige » ont le teint très foncé, et les garçons nommés « Puissance » ou « Fort » craignent les grandes épreuves. Quant à moi, je grandissais sans cesse, dépassant de loin la moyenne et, du même élan, me projetant en dehors des normes.
 

Cette fois-ci Kim nous transporte dans l’univers de Vi, une petite fillette que l’on découvre vers de l’âge de 7 ans et qui nous raconte ses souvenirs, ses observations du monde autour d’elle. Elle nous présente aussi sa famille élargie. Son grand-père jadis fortuné, son père qui a abandonné sa famille dans un moment crucial de leur vie, sa mère qui a adoré son mari et veut le meilleur pour ses enfants. Elle est même prête à laisser élever sa fille par quelqu’un d’autre, Hà, pour qu’elle ait un destin différent du sien.

Chacune des anecdotes, observations, tranches de vie, sont racontées dans une page ou deux, avec la plume de Kim remplie de métaphores, de descriptions sensorielles, d’émotions vives qui nous font vibrer.  Et chacune de ces histoires prend place dans des lieux diversifiés. Ainsi, en plus de nous émouvoir, elle nous fait voyager du Vietnam à Québec, en passant par Londres, Berlin, la Malaisie, Hanoi, Montréal, Saigon, Boston, Paris et Copenhague.

Normalement lorsque je lis un livre, j’aime bien marquer une page où il y a un passage qui m’émeut ou me fait du bien, et dont je voudrais parler dans mon appréciation du livre. Or, après une vingtaine de pages, je me suis rendu compte que je marquais systématiquement toutes les pages.

Pourquoi? Parce que Kim a un talent en écriture qui est indéniable. Elle choisit ses mots à la perfection. Chaque mot est comme une pulsation, chaque phrase un battement de cœur, chaque page une boule d’émotion pure. Les descriptions de nourriture sont imagées de telle manière qu’on salive à tout coup. Les descriptions des personnages sont amenées avec tellement d’humanité, de compréhension et d’amour pour son prochain qu’on s’attache à eux dès les premiers mots. Et les déclarations d’amour entre deux êtres sont tellement poétiques et romantiques qu’ils nous donnent des frissons. Voici la comparaison que Vincent fait à Vi : «Quand il m’a montré la réaction des feuilles du mimosa pudique qui se refermaient au moindre frôlement pour se protéger des prédateurs, il m’a convaincue que je me trompais de me croire aussi invisible et commune que l’herbe qui poussait dans les fentes du ciment sans attirer l’attention de quiconque sauf des jeunes filles timides. Il m’a comparée aux rares fleurs udumbara, dont les bouddhistes disaient qu’elles n’apparaissaient qu’une fois tous les trois mille ans, alors qu’elles se cachaient en fait par centaines sous la peau de leurs fruits. Parfois, elles s’en échappaient pour s’épanouir sur une feuille, sur un grillage, ou dans mon corps tout entier après notre premier baiser.»

Kim peut aussi bien nous parler d’atrocité, en début de paragraphe, mais toujours finir sur une note d’espoir, de beauté, d’émerveillement.  Cette petite Vi est véritablement remplie de joie de vivre (à l’image de sa créatrice je dirais). Elle, ainsi que tous les personnages qu’elle nous décrit, auraient toutes les raisons du monde pour être triste et s’apitoyer sur leur sort, mais non, ils sont résilients, apprécient les petites choses de la vie, et aident leur prochain peut importe la situation. «Après plusieurs semaines en mer avec un moteur en panne, et les naufragés à court de nourriture, son bateau a été sauvé par un cargo danois. Hà est allée directement à Copenhague sans passer par les camps, sans revoir les autres passagers pour ne pas risquer de capter dans leur regard l’image de son corps violé à répétition. Grâce à sa connaissance de la langue anglaise, elle a pu s’intégrer … elle a appris l’existence de la massothérapie. Après avoir suivi des cours, elle s’est réinventée en massothérapeute. Les clients disaient qu’elle pouvait réparer des corps… Au Danemark, elle a réussi à se concentrer sur le bien-être des autres… Elle localisait toutes ces tristesses dans les fibres musculaires pour les adoucir, les alléger et, lorsque c’était possible, les éliminer en répétant le geste de sa mère, qui saisissait la douleur de ses blessures de petite fille dans sa main et la lançait en l’air pour la faire disparaître. »

Un livre à lire pour vous faire du bien !

Kim Thuy sera au salon international du livre de Québec pour rencontrer ses lecteurs et lectrices et offrir son sourire, son livre et une séance de dédicaces.

Elle sera au kiosque 217 de Libre Expression :

Vendredi : 15h à 16h30 et 20h à 21h
Samedi : 10h30 à 12h et 19h à 20h30
Dimanche : 12h30 à 14h30

Kim Thuy
Kim Thuy

Kim Thúy a quitté le Vietnam avec les boat people à l’âge de dix ans. Elle a été couturière, interprète, avocate, propriétaire du restaurant Ru de Nam, chroniqueuse culinaire pour la radio et la télévision (Des kiwis et des hommes, etc.). Elle vit aujourd’hui à Montréal et se consacre à l’écriture. Ru, son premier livre, est paru aux Éditions Libre Expression en octobre 2009. Best-seller au Québec et en France, ce livre a vu ses droits vendus dans plus de vingt-cinq pays, en plus d’avoir été finaliste de plusieurs prix littéraires, dont le Prix des cinq continents de la francophonie 2010 et le Grand Prix littéraire de la relève Archambault. Il a obtenu le prestigieux Prix du Gouverneur général 2010, le grand prix RTL-Lire 2010 et le grand prix du Salon du livre de Montréal 2010. Son deuxième livre, À toi, coécrit avec Pascal Janovjak, est paru en septembre 2011 chez Libre Expression, et son troisième, mãn, en 2013.

Vi est son quatrième ouvrage. Après vingt-cinq pays et sept prix littéraires, Kim Thúy reste toujours la même, fidèle amoureuse des mots.

Date de parution : avril 2016
Sujet : Littérature québécoise
Nombre de pages : 144 pages

24,95 $

Les éditions Libre Expression

http://www.editions-libreexpression.com/

Salon international du livre de Québec

http://www.silq.ca/