La compagnie BCT (Beautiful City Theatre) présente en Première canadienne la pièce de théâtre «Punk Rock» au Centaur Theatre de Montréal du 5 au 14 mai prochain à 19h30. Chaque représentation est suivie d’une discussion entre le public et les artistes sur les thèmes de la pièce, comme l’intimidation et l’empathie. Composée par Simon Stephens et produite en Angleterre en 2009, cette pièce a reçu un bel accueil des critiques de Manchester.
Beautiful City Theatre (BCT) a le mandat de présenter des spectacles de qualité orientés sur le processus de création, en considérant que chaque personne a une histoire à raconter. Mis en scène par Calli Armstrong et produit par la directrice artistiques Natalie Gershtein, le spectacle est centré sur l’empathie et le manque d’empathie en incluant des créations collectives comme de la musique et des performances de masques et mouvements. Le pont entre chaque scène est composé d’une scène animée sur de la musique Punk originale. Pour s’approprier l’oeuvre, la production montréalaise s’est associée à des groupes Punks locaux et utilisent leurs chansons. Ces groupes sont «The Costanzas», «Irish Nails», «Mentail Fix» et «Mooch».
Joué par un groupe de jeunes acteurs, j’ai échangé avec Oliver Price qui joue le rôle principal de William Carlisle. J’en ai profité pour lui poser quelques questions pour en apprendre plus sur ce spectacle. Voici cette entrevue:
Que raconte l’histoire de «Punk Rock»?
C’est l’histoire de sept jeunes adolescents en Angleterre qui sont à la fin de leur parcours scolaire au secondaire et qui vivent un stress face à leur passage à l’étape suivante, comme leur entrée à l’université. Puis il y a aussi les relations entre tous les personnages avec des phénomènes comme l’intimidation, les amours de couple, les grandes décisions, etc. Tout se passe à la bibliothèque entre les cours, alors qu’un événement important arrive par mon personnage. Les dialogues qui sont échangés ne sont pas ce qui est important, mais plutôt la façon de le dire et tout le sous-texte qui propulse la pièce.
Quels sont les thèmes exploités par la pièce?
On parle surtout d’intimidation et de jeunes qui se cherchent. On traite aussi d’homosexualité et de recherche de son identité sexuelle. L’identitué culturelle et la place de chacun dans le monde sont aussi abordées. Tous les thèmes qui touchent les jeunes sont traités, comme la sexualité, la santé mentale, la technologie, etc. L’auteur de la pièce a été inspiré en premier lieu par la fusillade de Columbine aux États-Unis, ce qui fait que l’intimidation a servi de base pour montrer jusqu’où ça pouvait pousser quelqu’un.
Tu joues le rôle de William Carlisle, qui est-il?
C’est un jeune garçon de 17 ans qui se cherche et ne sait pas encore ce qu’il veut faire de sa vie, un peu comme les autres garçons de son âge. C’est un jeune qui aime s’isoler, celui qu’on va retrouver dans le fond de la cour avec un bon livre. Il préfère être seul. Mais Lilly qui est nouvelle à son école va tout changer pour lui. C’est la première personne qui prend le temps de lui parler. Il en tombe amoureux mais elle le voit seulement comme un bon ami, ce qui va le chambouler.
Parle nous de quelques uns des autres personnages?
Bennett est le stéréotype de l’intimidateur ou du parfait «bully». Chadwick se tient à l’écart, un peu comme fait William, mais à la différence qu’il préfère rester exclus. C’est Chadwick qui se fera intimidé le plus. Cissy est la blonde de Bennett. Elle se cherche et aimerait quitter l’Angleterre. Elle est amoureuse de Bennett mais ce n’est pas réciproque. Lilly arrive à cette école et ne connaît personne. Elle apprend à connaître les autres pendant le processus d’apprentissage de la pièce. Comme l’histoire s’étend sur plusieurs mois, elle est de plus en plus confortable avec les autres personnages. Nicholas est le jock du groupe, il s’entraîne souvent. C’est aussi un très bon ami de Bennett et il deviendra le chum de Lilly.
Quel a été la scène la plus difficile à travailler?
Au début, William porte un masque et ne montre pas ses émotions, surtout envers Lily et les personnages qui vont l’intimider. La scène la plus difficile c’est quand son masque commence à disparaître et qu’il montre une gamme de plusieurs émotions. Je n’ai jamais ressenti autant d’émotions au même moment, ce qui en fait une scène intéressante qui me donne une énergie jusqu’à la fin du spectacle.
Quelle est ta scène favorite?
C’est la deuxième scène qui est la plus comique de mon personnage, William. Tout va bien dans sa vie, ce qui permet de rire beaucoup à ce moment.
Vous rencontrez les spectateurs à la fin de chaque représentation. Qu’est-ce que vous aimeriez discuter avec eux?
La metteure en scène, Calli, et la compagnie BCT ont voulu ce moment pour aider les gens à partager dans un «safe space» les différents thèmes et ce qu’ils ont vécu et ressenti par la pièce. Pour nous c’est plaisant de voir à quel point les spectateurs ont été touchés et de pouvoir en discuter avec eux. Parce qu’en réalité on a tous vécu quelque chose du genre dans nos vies personnelles, comme l’intimidation, la déception, la colère, la tristesse.
Après l’entrevue, Olivier Price nous parle du travail des masques blancs utilisés entre chaque scène. «On a fait beaucoup de travail avec ce masque neutre qui donne une dimension du grotesque. Il est intéressant de montrer ses émotions avec ces masques car on ne voit pas les visages, alors il faut utiliser tout notre corps, ce qui nécessite beaucoup de physicalité pendant la musique.» D’une durée de 1h30 sans entracte, cette pièce est présentée en anglais et toujours suivie d’une période de discussion sur les thèmes de la pièce.
Équipe de création
Production: Natalie Gershtein et Todd Hirtle
Mise en scène: Calli Armstrong
Décors: Holly Hilts
Éclairages: Hannah Kirby
Costumes: Carlan Lonsdale
Sonorisation: Marc-Antoine Legault
Distribution
Oliver Price (William), Nicholas LePage (Bennett), Patrick Park (Chadwick), Rebecca Bauer (Lilly), Madeline Harvey (Cissy), Ryan Doherty (Nicholas), Victoria Hall (Tanya), Saro Saroyan (Dr. Harvey).
Présenté en anglais au Centaur Theatre (453 Rue Saint-François-Xavier à Montreal) du 5 au 14 mai à 19h30.
Billets (35$, étudiants 20$, âge d’or et groupes 25$) disponibles sur http://www.centaurtheatre.com/tickets.html et au 514-288-3161.
Photos: Tam Lan Truong
