Entrevue avec les artisans du film LES 3 P’TITS COCHONS 2, à l’affiche dès le 1er juillet

Entrevues avec les artisans du film
Entrevues avec les artisans du film

Le long-métrage LES 3 P’TITS COCHONS 2 prendra l’affiche partout au Québec dès le vendredi 1er juillet 2016.  L’équipe du film était présente à Québec le 22 juin dernier pour une séance de signatures d’autographes au Boston Pizza du chemin Ste-Foy ainsi que pour répondre aux questions des journalistes.  La grande première montréalaise se tiendra le 27 juin, à la Place des Arts.

Mon appréciation du film se trouvera sur ce site dès le 1er juillet. Voici mes entrevues avec Paul Doucet, Guillaume Lemay-Thivierge et Patrice Robitaille, ainsi qu’avec un des scénaristes du film, Claude Lalonde. 

SYNOPSIS

Nous retrouvons les trois petits cochons cinq ans plus tard, juste avant la commémoration de l’anniversaire de la mort de leur mère. Ils sont toujours victimes de leur sexualité débordante.

Guillaume Lemay-Thivierge
Guillaume Lemay-Thivierge

Guillaume Lemay-Thivierge

A 40 ans, Guillaume vous êtes plus en forme que jamais. Et deux films qui arrivent en même temps cet été Nitro Rush et Les 3 Petits cochons 2 ainsi que la tournée Ladies Night. La vie à 40 ans semble bien vous aller on dirait? «En vieillissant, on fait de plus beaux choix dans la vie. Un peu comme dans le film Les 3 p’tits cochons en fait. Ils font des choix pour être plus heureux dans leur vie. Et c’est ça que je fais aussi maintenant. J’ai fait de gros choix dans ma vie récemment, qui sont tous reliés à la même chose, dans le but d’être plus heureux. Mais aussi, c’est sûr que c’est étourdissant d’avoir plusieurs projets en même temps. Et en fait, si j’étais célibataire, ou même juste en couple, sans enfants, ce serait correct ainsi. Je serais capable aisément de passer à travers ces folies-là. Mais la responsabilité de père, elle est importante pour moi. Et quand je ne suis pas là pour eux, à cause de tournage, de promotion de films ou autres projets aussi le fun soient-ils, ça me manque de ne pas être avec mes enfants. Et je n’ai pas envie d’être un père absent. Je veux être présent beaucoup pour eux, et ce, même si je suis dans une situation particulière d’avoir 3 enfants avec deux femmes différentes… Mais effectivement, ma quarantaine se porte bien. Je me porte bien. Je lis des livres sur la santé et le bonheur. Je suis vraiment en quête de tout faire pour être heureux.»

Dans vos deux films cet été, vous reprenez des rôles déjà joués, sur des films à succès passés.  Est-ce que de reprendre un rôle qu’on a déjà joué c’est comme de reprendre ses bonnes vieilles pantoufles? «Dans le cas de mon rôle dans Les 3 P’tits Cochons, oui pour moi c’est comme de reprendre mes bonnes vieilles pantoufles. Dans le premier film, mon rôle avait été bien établi, bien préparé. Je dois beaucoup à Patrick Huard de  m’avoir très bien dirigé dans ce rôle-là. Et pour la suite, je me suis remis dans le rôle avec une joie immense. C’est rare qu’on puisse faire un rôle aussi loin de soi, mais en même temps qu’il soit dans la grande vérité. C’est un personnage de composition très marquant pour moi. J’aime son petit côté un peu off, un peu naïf. Lui qui est resté un peu ado toute sa vie et sera à jamais le petit frère des deux autres, même s’il réussit quand même à s’affirmer auprès d’eux dans le 2e film. »

Comme le réalisateur Jean-François Pouliot n’était pas du premier film, vous êtes sûrement celui qui connaît le plus votre personnage, comment ça se transpose face au nouveau réalisateur? «Ça prenait un réalisateur comme Jean-François, assez intelligent pour nous faire confiance, pour nous regarder travailler et éventuellement pour intervenir afin d’améliorer et bonifier ce qu’on était en train de faire. C’était de la confiance, de l’écoute, et un travail d’équipe. »

La scène finale du film (où il y a le générique) est très réussie. Vous semblez vraiment vous amuser ensemble. Est-ce improvisé un peu ou bien si tout était écrit? « En fait, cette scène est complètement improvisée. Il n’y avait aucun texte. L’histoire de cette scène est très intéressante. Au départ, lors de la lecture du scénario en groupe, il y avait une scène à la toute fin, où les trois frères discutent sur quel genre de femmes sont les plus excitantes (noirs, asiatiques, plus jeunes, plus vieilles). Mais lors de la lecture, Paul interrompt la lecture et demande qu’est-ce que ça veut dire pansexuel… alors, Jean-François, qui avait fait des recherches sur le sujet, explique que c’est la nouvelle mode des gens qui ne sont pas homo, ni bisexuels, mais plutôt en amour avec l’humain, peut importe le sexe. Alors, Patrice, qui adore s’obstiner pour rien sur des sujets qui le dépassent et qui est savoureux à entendre argumenter, commence à répliquer, puis les filles s’en mêlent, et moi aussi. Si bien que la conversation devient très animée, jusqu’à ce que Paul intervienne pour dire que cela devrait être la fin du film. Et donc, on a mis ça de côté et ce n’est que plusieurs semaines plus tard, pour le tournage sur le bateau, à la toute fin, qu’on reçoit nos textes pour la journée, mais alors là, il n’y a rien sur nos pages. C’est le moment où on doit recréer le moment en lecture que nous avions faite et dont on avait presque oublié. Donc, à 6 H ce matin là, la scène s’est créée lors du tournage, sans répétition. Jean-François a tourné 3 scènes d’environ 10 minutes et à la fin, il a fait un montage des meilleurs moments pour en faire cette scène du générique. Et je trouve ça génial, car dans une comédie, surtout quand elle est bien ficelée comme celle-ci, il est important de sortir de la salle avec un sourire aux lèvres. Or, comme le film se termine sur une note touchante, Jean-François a décidé d’ajouter cette scène pour sortir en riant de la salle.»

Et vous êtes à Québec aussi pour présenter Ladies Night du 22 juin au 3 juillet au Capitole de Québec. N’est-ce pas? « Exactement. C’est la première fois qu’on fait une résidence au même endroit pour 2 semaines d’affilée. C’est très agréable.» 

Paul Doucet
Paul Doucet

Paul Doucet

Est-ce que c’est plus facile de reprendre un rôle déjà joué? «Pas nécessairement, car mon personnage s’en va ailleurs dans ce deuxième film. C’est sûr qu’au début du film il est au même point de départ, king of the world, mais ça ne dure pas longtemps. Il dérape assez rapidement. Il va devoir se remettre en question et prendre des décisions qui sont difficiles. Je trouvais ça intéressant à jouer, l’émancipation de Rémi, alors qu’il a toujours vécu sa vie d’une certaine façon et qui là, est amené à prendre une décision qui est lourde de conséquences pour lui, parce qu’il s’est toujours mis cette barrière-là.» 

À quel moment avez-vous été approché pour la suite de ce film? « Cela doit faire au moins cinq ans que l’on sait que Christian Larouche voulait faire un deuxième film. On a été approché dès le départ et Guillaume et moi on avait dit qu’on serait là, si le scénario y était.  On a donc fait un peu partie du processus en quelque sorte. On a reçu des scénarios, auxquels on a apporté nos commentaires. On a même eu une rencontre avec les auteurs et le producteur aussi pour faire avancer le scénario. Il fallait aussi modifier le scénario parfois en fonction des demandes des institutions. Donc, quand on a tous été satisfaits du résultat, les institutions aussi ont embarqué et donné le financement.»

Autres projets en cours? «Oui, il y a les pays d’en haut 2e saison. Aussi Unité 9 cinquième saison. Et je suis en train de découvrir mon personnage que j’aurai dans Au Secours de Béatrice. J’ai reçu les textes aujourd’hui et j’ai commencé à les lire. Je suis très content de ce rôle. Ce petit rôle qui a été présenté en début de saison, prendra plus de place à partir de la mi-saison. »

Patrice Robitaille
Patrice Robitaille

Patrice Robitaille

La question qu’on doit toujours vous poser. Est-ce plus difficile de reprendre le personnage joué par quelqu’un d’autre, et surtout celui de Claude Legault?  Ou si au contraire, pas du tout? « Honnêtement, pour moi, ça ne change absolument rien. Cela dit, je me rends compte en entrevue que je m’en fais parler tout le temps. Cela faisait 9 ans que le premier film a été tourné et en plus, ce n’était plus le même réalisateur, alors pour moi, cela change à peu près tout. Quand on revoit le premier film, ce n’est pas du tout la même facture. Et comme je me plais souvent à dire, Pierce Brosnan et Daniel Graig ont fait deux James Bond assez différent alors je pense qu’on pouvait faire deux Mathieu différent. Claude avait fait un super boulot. Moi je l’ai abordé différemment, sans vraiment tenir compte de ce que Claude avait fait. Comme si c’était un tout nouveau rôle qu’on me proposait. J’y suis allé pour la chimie entre les deux frères et avec le réalisateur et sa vision. Également, ce deuxième film, tu peux très bien le voir sans avoir vu le précédent. Ils se complètent, mais ils sont aussi indépendants l’un de l’autre. »

Et vous vous connaissiez beaucoup tous les trois aussi. Vous aviez déjà joué ensemble? «Oui c’est certain. Depuis les 9 dernières années, j’ai tourné deux films avec Guillaume et un avec Paul. J’avais aussi travaillé avec Isabel, donc, la chimie était naturelle avec tout le monde. »

Est-ce qu’il y a une pression supplémentaire d’avoir un film aussi bon que le précédent?«La pression est toujours là, dès que tu fais un film qui se veut commercial, familial et comique en plus, tu sens la pression de remplir ton mandat, de faire rire et d’être rassembleur. Mais il n’y a pas plus de pression du fait qu’il y avait un premier succès. À date, je sais qu’au premier visionnement en salle devant public, les gens ont beaucoup ri et aux bons endroits, alors c’est bon signe.(moi je vais le voir ce soir à Québec). »

Vous avez plusieurs scènes embarrassantes à jouer en plus d’avoir des accessoires supplémentaires à supporter pour votre personnage. Quel a été votre plus grand défi de jouer ce personnage? « Je trouve que c’est un super personnage que j’ai à jouer. Dans le premier film, c’était surtout axé sur la tromperie, tandis que celui-ci, son grand thème c’est l’amour, la passion. Les deux autres personnages masculins vivent de nouvelles relations amoureuses. Tandis que mon personnage, lui, est en panne avec sa blonde. Ils essaient de recréer la chimie entre eux, car au final, ils ne veulent pas se perdre. Aussi, je trouvais amusant d’être affublé d’un carcan qui limitait mes mouvements,  suite à un accident sur le toit de la maison. Il y a un beau potentiel comique à être pogné avec ça, mais il faut faire attention de ne pas verser dans l’exagération. Et j’y suis allé à fond, sans avoir peur du ridicule.  Pour les scènes plus olé olé, ça fait partie du métier, disons. Je suis souvent appelé à faire ce genre de scènes, mais je trouve ça assez divertissant. C’est sûr que quand je le fais, je ne suis pas nécessairement 100% heureux de le faire. Mais quand je sens que ce n’est pas forcé qu’il y a un potentiel comique et que cela sert l’histoire, alors je le fais sans rechigner. »

Et avec Jean-François Pouliot comme réalisateur? Il est comment? «Jean-François était vraiment le capitaine du bateau. Il a une énergie débordante. Il ne semble jamais se fatiguer. Il est une vraie dynamo. Il est encourageant, travaillant, préparé, le fun à suivre. Il est exigeant envers les autres, mais aussi envers lui-même. Il est aussi un super spectateur. Il aime beaucoup ses acteurs et actrices. Derrière le moniteur, il a l’air d’un enfant de 4 ans qui regarde un dessin animé. On dirait qu’il a le goût d’être dans la scène qu’il regarde dans son tournage. Il est un très bon public. Il rit beaucoup et est très généreux. Il a réussi à poser sa griffe sur ce film et de faire ressortir le conte, la fable des trois petits cochons. »

Le scénariste Claude Lalonde
Le scénariste Claude Lalonde

Le scénariste Claude Lalonde

Vous aviez scénarisé le premier film (avec Pierre Lamothe).  Qu’est-ce qui a déclenché l’idée du deuxième film ? «C’est Christian Larouche (le producteur) qui a eu l’idée du deuxième film, pendant que le premier film était encore à l’affiche au cinéma. Pour notre part (les scénaristes) on pensait que le personnage incarné par Paul Doucet, bisexuel, avec une vie cachée, pourrait peut-être vivre sa bisexualité au grand jour, sans mensonge éventuellement. Donc, on a eu cette première idée au départ à élaborer. Par la suite, on a élaboré d’autres trames, d’autres thèmes pour les deux autres personnages. » 

D’avoir un autre réalisateur pour le deuxième film, est-ce que cela change quelque chose pour vous? «Au départ, quand on a envisagé de faire le 2e film, déjà Patrick Huard nous a mentionné qu’il n’y serait pas, car il n’y voyait pas de suite. Alors, on s’est tourné éventuellement vers Jean-François Pouliot avec qui on voulait travailler. On avait aimé le ton du film La grande séduction et on voulait voir son style pour ce 2e film. Et je crois qu’au final, sa signature de réalisateur est bien présente dans le produit final. Il y a une grande humanité dans les personnages. On parle plus d’amour que de sexe cette fois-ci, même s’il y a encore pas mal de scènes assez crues et directes. C’est un film plus profond ! »

Vous écrivez régulièrement à deux vos scénarios et c’est souvent Pierre Lamothe votre collaborateur. Pourquoi? Qu’est-ce qui fait la chimie entre vous deux ? «Pierre et moi on est des amis de longue date. On s’est connu à la fin de l’adolescence. On a fait des films amateurs ensemble. Ensuite, on a écrit plusieurs films, dont les 3 p’tits cochons. » 

Vous travaillez comment un scénario à deux? « Contrairement à d’autres duos qui écrivent souvent des bouts chacun de leur côté, nous, on a développé une manière assez particulière pour travailler ensemble. On est dans le même bureau, devant un seul ordinateur, un seul clavier et on se passe le clavier à tour de rôle. Et donc, c’est comme un brain stroming, on se lance des idées, on improvise des répliques et on avance petit à petit dans le scénario. Naturellement, au préalable on a bâti les prémisses de l’histoire. Mais quand il faut vraiment élaborer chacune des scènes, alors c’est en se lançant des idées que l’on arrive à écrire les dialogues.» 

Et maintenant, si vous comparez les deux films, lequel préférez-vous? « C’est sûr que je suis tenté de dire que je préfère le deuxième film. Nous, comme scénaristes on est plus expérimentés. Guillaume et Paul ont fait évoluer leurs personnages. Ils ont aussi plus d’expériences à les jouer. Et c’est sûr qu’on est toujours plus fier de nos derniers accomplissements. Bien que le premier film a connu tout un succès, je pense que le deuxième film est meilleur. On verra bien! J » 

Pour la galerie de photos lors des entrevues : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/albums/72157669155611650

 DURÉE : 102 minutes

FICHE ARTISTIQUE

RÉMY Paul Doucet

CHRISTIAN Guillaume Lemay-Thivierge

MATHIEU Patrice Robitaille

DOMINIQUE Sophie Prégent

GENEVIÈVE Isabel Richer

OLIVIER Maxime Lepage

CHLOÉ Océane Bergeron

GINETTE Francine Ruel

 

FICHE TECHNIQUE

RÉALISATEUR Jean-François Pouliot

SCÉNARIO Pierre Lamothe et Claude Lalonde

PRODUCTEUR Christian Larouche

PRODUCTRICE DÉLÉGUÉE Caroline Héroux

DIRECTEUR PHOTO Jonathan Decoste

DIRECTEUR ARTISTIQUE Mario Hervieux

MONTEUR Jean-François Bergeron

COSTUMES Francesca Chamberland

COIFFURE Nathalie Dion

MAQUILLAGE Lizane LaSalle

SUPERVISEUR DE POSTPRODUCTION Erik Daniel

DISTRIBUTEUR Les Films Christal (sous-distribution Les Films Séville)

LES 3 P’TITS COCHONS 2 est produit avec un budget de près de 6 millions de dollars, avec la participation financière de Téléfilm Canada, la SODEC et le Fonds Québecor.

www.les3ptitscochons2-lefilm.com

la page Facebook des Films Christal : facebook.com/LesFilmsChristal.

Crédit photos : Réjeanne Bouchard