Une réussite totale pour STARMANIA OPÉRA au Festival d’Opéra de Québec

Krista de Silva, Raphaëlle Paquette, Marc Hervieux, Marie-Josée Lord, Étienne Dupuis, Lyne Fortin. et Pascal Charbonneau
Krista de Silva, Raphaëlle Paquette, Marc Hervieux, Marie-Josée Lord, Étienne Dupuis, Lyne Fortin. et Pascal Charbonneau

Le Grand Théâtre de Québec présentait samedi le 30 juillet la première de cinq représentations de la version opéra de la mythique création qu’est Starmania de Luc Plamondon et Michel Berger.

La présente mouture avait été présentée une première fois en 2008 lors des fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec. Or, on a eu recours à la même distribution et contribution d’artistes qu’en 2008. Le pari est gagné ; c’est brillant, touchant et renversant dans toutes ses dimensions.

Comme l’affirme l’auteur de l’œuvre, Luc Plamondon, le tout défile sur la scène comme un film. Il n’y a pas de temps mort; on est sans cesse captivé par le jeu, la mise en scène et la musique.

Au plan scénique, les projections, les transparences, les déplacements, les idées, les intuitions, les références culturelles du tandem Michel Lemieux et Victor Pilon sont géniales. Autre aspect intéressant et riche dans le jeu scénique; l’apport des excellents danseurs dirigés par le chorégraphe Stéphane Boko vient ajouter une touche de dramatisation très habile et réussie.

Marc Hervieux
Marc Hervieux

Soulignons également la beauté des costumes à la fois sobres, somptueux et excentriques par moments.

La distribution des rôles principaux au plan musical est assez incroyable. On a eu recours à quelques-unes des plus belles voix du Québec. D’ailleurs, tous les chanteurs et chanteuses ont offert des prestations remarquables.

Les grands personnages de l’histoire et de la soirée sont sans contredit : Marie-Josée Lord, Etienne Dupuis, Marc Hervieux et Lyne Fortin. Marc Hervieux a une voix et une présence intenses et un jeu toujours juste. Etienne Dupuis a une couleur et un timbre parfaits, tout à fait adéquat pour le rôle dramatique qu’il incarne. Lyne Fortin brûle les planches par son jeu à la fois retenu, extravagant et excessif selon les tableaux. Et elle est très en voix.

La figure la plus marquante de la représentation sera Marie-Josée Lord. Son jeu est tout en subtilités. De plus, elle utilise sa voix avec tellement de nuances : du plus doux au plus intense. Tout au long de la soirée, elle va nous émouvoir. Dans la première partie, sa « Complainte de la serveuse automate » est touchante. Il y aura aussi : « Les uns contre les autres ». En finale, dans le« Le monde est stone », le public ému lui a fait un triomphe. On était renversé par son authenticité bouleversante.

Marie-Jisée Lord dans la scène finale
Marie-Josée Lord dans la scène finale

Au cours du spectacle, il y aura plusieurs duos marquants. Le duo de l’interview avec Raphaëlle Paquette (Christal) et Zéro Janvier (Marc Hervieux). « La chanson de Ziggy » avec Pascal Charbonneau (Ziggy) et Marie-Jeanne (Marie-Josée Lord). « J’ai entendu parler de toi » avec Krista de Siva (Sadia) et Étienne Dupuis (Johnny Rockfort. « Ego Trip » avec Lyne Fortin (Stella Spotlight) et Marc Hervieux (Zéro Janvier).

Au plan musical, tous les artistes lyriques sont puissants et de haut niveau. Il en est de même pour le Chœur de l’Opéra de Québec dont les qualités à souligner sont leurs voix comme ensemble et leur  jeu scénique.

Relevons aussi le brio du chef Simon Leclerc. Il a su adapter cette musique à un ensemble symphonique. Ces arrangements sont magnifiques et il a dirigé l’Orchestre symphonique de Québec et les chanteurs avec doigté et une immense musicalité !

Par ailleurs, cette production est troublante dans ses rapprochements possibles avec l’actualité. Zéro Janvier (Marc Hervieux), désirant devenir le président de l’Occident, a un discours et des attitudes qui font penser immédiatement au candidat des Républicains aux États-Unis. Le groupe terroriste les Étoiles permet un rapprochement avec les événements en Europe. Toutefois le spectacle n’est pas morbide mais tellement vivant et émouvant.

Enfin, il y a un grand plaisir à entendre chanter et jouer ces chansons de si bonne façon ; airs que l’on connaît bien, mais magnifiés dans une production exceptionnelle qui demeure l’oeuvre maîtresse de Luc Plamondon. Comme le dit très bien ce dernier, même s’il a connu le succès avec d’autres créations, Starmania demeure l’œuvre emblématique de sa créativité alors qu’il était dans la trentaine, plein d’énergie de jeunesse.

Starmania est un moment exceptionnel à l ‘affiche du Festival d’opéra de Québec. Présenté en la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec les 31 juillet ainsi que les 1er, 3 et 4 août à 20 h 00.

LES ARTISTES DE LA PRODUCTION
Marie-Jeanne ……………………. Marie-Josée Lord, soprano
Johnny Rockfort……………………… Etienne Dupuis, baryton
Zéro Janvier………………………………. Marc Hervieux, ténor
Stella Spotlight……………………………. Lyne Fortin, soprano
Cristal……………………………… Raphaëlle Paquette, soprano
Ziggy…………………………………. Pascal Charbonneau, ténor
Sadia……………………………………… Krista de Silva, soprano
Roger Roger…………….. James Hyndman, rôle parlé virtuel
Le Choeur de l’Opéra de Québec
Les danseurs de S_t_a_r_m_a_n_i_a_ _o_p_ér_a_
L’Orchestre symphonique de Québec
Livret et paroles……………………………….. Luc Plamondon
Musique………………………………………………. Michel Berger
Chef d’orchestre et adaptation musicale…. Simon Leclerc
Metteurs en scène …………. Michel Lemieux et Victor Pilon
Chorégraphies…………………………………… Stéphane Boko
Conception des décors………………… Anne-Séguin Poirier, Michel Lemieux et Victor Pilon
Conception des costumes et accessoires… Anne-Séguin Poirier
Conception des éclairages…………………………. Alain Lortie
Conception visuelle…………………. Gabriel Coutu Dumont,
Michel Lemieux et Victor Pilon
Conception sonore……………………………. Pierre Forgues
Chef de choeur……………………………………….. Réal Toupin

Crédits-Photos: Lise Breton, photographe

http://festivaloperaquebec.com/evenements/starmania-opera/

Galerie photos @Lise Breton https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/albums/72157668786104864