Ibrahim Maalouf, un mélange envoûtant de jazz et de musique orientale

Ibrahim Maalouf et ses musiciens
Ibrahim Maalouf et ses musiciens

Musicien d’origine libanaise, Ibrahim Maalouf est un trompettiste virtuose à l’aise dans tous les styles et à l’origine de 8 albums au succès unanime (en moins de 10 ans), déjà ! Unique joueur au monde de la fameuse trompette à quart de ton inventée par son père, il a été éveillé et formé à la musique par celui-ci, selon une approche à la fois classique et plus moderne, aux influences mêlées et riches.

Pour sa première fois à Québec, c’est le public du Palais Montcalm qui l’accueille lui et ses musiciens sous un tonnerre d’applaudissements. A l’honneur ce soir, la très célèbre pièce Alf Leila Wa Leila (Les mille et une nuits) composée par Baligh Hamidi en 1969, délicieusement interprétée par la chanteuse Egyptienne Oum Kalthoum et réarrangée et réécrite par Ibrahim Maalouf et le pianiste Frank Woeste à la façon « jazz » dans l’album Kalthoum.

Alf Leila Wa Leila est une chanson construite comme une suite instrumentale, avec une introduction, des mouvements aux rythmes variés, une cadence finale, le tout ponctué par un leitmotiv continuellement renouvelé. Chaque mouvement a son propre caractère, sa propre thématique, ce qui n’empêche pas les variations rythmiques et sonores, les improvisations envolées des musiciens, créant tour à tour une atmosphère feutrée puis une ambiance pleine d’énergie. Plusieurs passages conduisent ainsi crescendo à d’authentiques climax, ces pics d’énergie culminante qui irradient la salle.

Au sein du groupe, chacun des musiciens semble habité et possédé par son instrument tant ils ne forment qu’un l’un avec l’autre. Tout à tour, les improvisations brillantes se répondent, se complètent, mettant en lumière chaque artiste, constituant de véritables exercices de style. Le public est envoûté et captivé par ses tableaux musicaux qui lui font découvrir des paysages lointains. Chaque mouvement nous emporte et nous invite à la danse à l’écoute des chaudes sonorités aux influences arabes. La transition se fait ensuite tranquillement vers un jazz plus « new-yorkais », nous régalant de toutes ses influences qu’il manie avec une redoutable habileté.

Ibrahim Maalouf
Ibrahim Maalouf

Comme toujours, Ibrahim Maalouf s’est montré proche de son public, l’invitant à l’accompagner en chantant, se moquant gentiment de sa justesse parfois discutable, lui parlant d’histoire, le mettant au défi d’interpréter un air. Pris au jeu, le public tape le rythme, frappe des mains et rit souvent aux espiègleries du trompettiste.

Hélas la soirée passe vite, trop vite, et bientôt «  Lily will be soon a woman », composition écrite comme une ode à la vie en l’honneur de sa fille met un terme à un concert que l’on aurait souhaité sans fin. Encore une fois plein de malice, Ibrahim finit par prendre la place de son pianiste avant de faire semblant d’oublier la dernière note et de le rappeler pour la jouer.

Ibrahim Maalouf poursuit sa tournée en Amérique du Nord jusqu’à la fin septembre, avant de s’en retourner en Europe, alors si vous n’avez pas encore eu l’occasion de le voir en concert, ne tardez pas à réserver vos billets !

Toujours aussi éclectique, la programmation du Palais Moncalm est disponible en ligne sur www.palaismontcalm.ca.

Crédit photos : Ianis Delpla

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