Une soirée « au boutte » avec Raôul Duguay – Une soirée d’une grande intensité !

Raoûl Duguay avec son déguisement
Raoûl Duguay avec son déguisement

Merci et bravo à cet homme de 77 ans pour sa conférence-spectacle audacieuse et intéressante. Un mélange de philosophie, d’histoire, de politique, d’humour, de poésie, de musique et de chansons, le tout enrobé d’une grande générosité et d’un beau partage.

« L’univers est une fleur » voici ce que nous pouvions voir à notre arrivée sur un écran géant dans la petite salle intime du Théâtre Petit Champlain. Au piano, le talentueux et discret Alain Sauvageau jouait une jolie mélodie lorsque soudainement Raôul Duguay entre sur la scène déguisé comme un orignal en jouant de multiples flûtes dérangeantes. Il n’en fallait pas plus pour faire rire les spectateurs qui ont tout de suite sentis des molécules de plaisir en participant à la folie communicative de Raôul avec son fameux « Allô » qui s’étirait pour enlever toutes les tensions et donner le ton à son spectacle.

Après ce moment de rigolo thérapie et avoir dirigé les spectateurs comme si nous étions une chorale, Raoul a chanté un peu avant d’entreprendre sa conférence sur la « Contre-culture au Québec ». Années 1970 : entre fleurs et fusils.

Sa conférence était appuyée par de l’écriture et des schémas projetés sur écran géant et on pouvait suivre facilement la réflexion de ce créateur-poète hors du commun.

Il nous a rappelé des événements qui ont marqué les différentes années comme 1967-1975 : l’affirmation de la nation québécoise sur la scène internationale lors de l’Expo 67 ; la création des premiers cégeps et du mouvement indépendantiste ; les drogues et la révolution sexuelle ; le pop art, le jazz et le rock’n’roll ; la spiritualité orientale et le retour à la terre ; le cinéma et le psychédélisme, la société de consommation, la liberté et l’humanisme.

Alain Sauvageau
Alain Sauvageau

1960 la pilule, mais aussi le divorce, la période des Beatles : « All You Need Is Love », 1969 Neil Amstrong et ses premiers pas sur la lune, Raoûl nous a entretenu de sa perception du temps et de l’espace ainsi que du pouvoir des fleurs, de sa conscience entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Il a abordé les thèmes de « Paix, Beauté, et Bonté » ainsi que celui de la « Révolution, évolution et involution ».

Raoûl Duguay nous a dit que ses valeurs n’ont pas changé depuis 50 ans. Il protège toujours la langue française, et rêve toujours à l’indépendance.

Il nous a expliqué les trois principales générations : 1946 à 1964 Baby-boomers, de 1964 à 1982 les Yuppies « X » et de 1982 à 2000 les milleniums « Y ». Il a entrecoupé ses mots de très belles chansons comme « Le Voyage, Les Saisons » et il a terminé en rappel avec « La Bittt à Tibi » une chanson éternelle et indémodable, pour le plus grand plaisir des gens dans la salle qui n’ont pas hésités à chanter avec lui.

Raoûl Duguay possède de multiples talents. Il a encore la voix pour tenir une note très longtemps, il joue plusieurs instruments de musique, fait de la peinture, c’est un philosophe et poète qui aime s’amuser, mais surtout, il ne plie jamais pour être dans les normes commerciales, il a toujours gardé sa liberté intellectuelle et fait ce qui était bien pour lui. C’est un grand sage qui laisse peu à peu sa trace dans l’histoire du Québec.

Raoûl Duguay
Raoûl Duguay

Après son spectacle, il a discuté et échangé une trentaine de minutes avec les spectateurs dans la salle. Encore une fois, Bravo Raôul et Merci « d’Être » tout simplement. « Le meilleur est toujours à venir »…

Crédit photos :Réjeanne Bouchard