AU FIL DU TEMPS – Hommage à Leonard Cohen

Léonard Cohen
Leonard Cohen

Tableau de Gabriel Landry

Huile sur toile (36 x 36 po.)

 

Le tableau et sa symbolique

« Si la chose devient suffisamment intime et suffisamment personnelle et suffisamment vraie, alors ça va s’adresser à tout le monde… C’est la condition pour l’universalité, cette intimité absolue ». Ces mots de Leonard Cohen, parlant de son livre Book of Mercy dont on dit qu’il est pour lui le plus intime et personnel, ne pourraient à mon sens mieux refléter l’âme de ce poète, romancier et auteur-compositeur-interprète.

En tant qu’artiste peintre qui se déclare citoyen du monde, depuis plusieurs années déjà le mythe entourant Leonard Cohen, sa vie et son oeuvre m’interpellent. C’est ce qui m’a amené à réaliser ce tableau que j’intitule AU FIL DU TEMPS – Hommage à Leonard Cohen.

Cela dit, si le portrait de Leonard Cohen se veut le point central du tableau en question, certains aspects de la vie et de l’oeuvre du personnage m’ont particulièrement rejoint et servi de source d’inspiration. Ceux-ci se traduisent par les divers éléments qui se retrouvent tant dans la composition visuelle du tableau que dans sa symbolique.

Laissant le tout à votre réflexion et à l’interprétation que vous en ferez, je vous soumets ci-après ces quelques aspects entourant la vie et l’oeuvre du poète, romancier et auteur-compositeur-interprète qui ont retenu mon attention et m’ont mené à la réalisation de ce tableau.

Les éléments, autres que le portrait, qui composent la symbolique du tableau sont :

Le pigeon

« Comme un oiseau sur un fil J’ai essayé à ma manière d’être libre »*

Ce court extrait de la chanson Bird on the Wire de Leonard Cohen, ne résumerait-il pas à lui seul l’état d’esprit dans lequel la vie du poète, romancier et auteur-compositeur-interprète s’est déroulée? D’où l’illustration du pigeon dans ce tableau, lequel poétiquement symbolise l’amour, un des thèmes de prédilection de Leonard Cohen.

Dans le livre L’homme qui voyait tomber des anges**, il est écrit que la mission de Léonard Cohen est de « nous montrer que la lumière est l’autre face du noir ». Ceci n’est pas sans rappeler le fait que dans la Chine ancienne, selon le rythme saisonnier fondamental, le pigeon se voulait alternance du Yin et du Yang.

Figure associée aux deux grandes forces de l’univers le Yin représente l’obscur, ce qu’on ne voit pas. Le Yang, son opposé, le complète et représente le lumineux.

* Source : Bird On The Wire, de Leonard Cohen

** Source : LEONARD COHEN / L’homme qui voyait tomber les anges (de Christophe Lebold)

Un canadien errant

« Toute sa vie, l’éternel passant aura déplié sa trajectoire en amoureux du paradoxe, sans cesser de faire ce qu’il fait le mieux : aller de ville en ville, séduire les femmes et raviver nos coeurs. ».* Alors qu’il interprète dans une vidéo la chanson Un Canadien errant, d’Antoine Gérin-Lajoie, Leonard Cohen se fait demander : « Vous vous sentez comme le Canadien errant? ». Ce à quoi il répond : « Tout à fait. ». D’où pour moi la justification de la personne errante dans ce tableau.

* Source : LEONARD COHEN / L’homme qui voyait tomber les anges (de Christophe Lebold)

L’étoile juive et les mains du méditant

« S’ébauche ici une mise en communication de la pensée juive avec le bouddhisme zen, deux spiritualités qui n’auront cessé de se nourrir mutuellement chez Cohen. ».* Tout comme « Être Casanova et être un moine. Être un plaisantin et un mélancolique. Être un poète, une star, un troubadour et un ange : être Leonard Cohen. »**

Comme je me plais souvent à le dire, c’est dans le noir que la lumière est la plus belle. En ce sens, non seulement Leonard Cohen s’avère pour moi un être inspirant mais aussi… un porteur de lumière! C’est du moins ce que j’ai ressenti en réalisant ce tableau que je laisse à votre interprétation.

* Source : TRANSATLANTICA revue d’études américaines (Vincent Dussol – 2013)

** Source : LEONARD COHEN / L’homme qui voyait tomber les anges (de Christophe Lebold)

« Une brèche en toute chose »

Enfin, comme l’exprime si bien Leonard Cohen dans sa chanson Hymne (Anthem),

« Il y a une brèche en toute chose C’est ainsi qu’entre la lumière ».

Dans ce tableau comme en toute chose les brèches sont bien présentes. Et c’est par la couleur que la lumière y entre, ce qu’à tout le moins j’ai essayé de faire ici…

Gabriel Landry

Artiste peintre

http://www.gabriellandry.com

 

Crédit photo : André Rouillier