Culture-éducation : de belles avancées

La complicité entre les diverses instances publiques qui soutiennent les actions du milieu doit se poursuivre.

Le milieu des arts de la scène se mobilise depuis longtemps autour de problématiques touchant la relation entre le jeune public et les œuvres qui lui sont destinées. Les rencontres qui se sont tenues à l’occasion de la Bourse RIDEAU les 14 et 15 février ont permis d’entendre des acteurs du milieu de plusieurs disciplines en arts de la scène témoigner de leurs initiatives pour rejoindre les milieux scolaires et, par conséquent, le jeune public.

Les participants ont aussi pu entendre les pistes d’action qui ont émané du Forum national sur la citoyenneté culturelle des jeunes organisé en 2016. « Quelles que soient les voix que l’on entend, tant des différents secteurs culturels, de l’éducation, des parents que des jeunes citoyens, les besoins et les souhaits se rejoignent sur la question de la relation des jeunes à la culture », selon monsieur Frank Michel, directeur du Conseil montérégien de la culture et des communications. « Ce forum a été très éclairant à cet effet », ajoute celui qui est venu en témoigner devant ses pairs lors des rencontres organisés dans le cadre de la Bourse RIDEAU.

Monsieur Jean-François Gilbert de la Fédération des comités de parents du Québec est venu pour sa part livrer aux participants les résultats d’un sondage mené par la FCPQ afin de connaître l’avis de parents engagés au sujet de l’acquisition de la culture par leur enfant et d’élaborer la proposition de la Fédération quant au renouvellement de la politique culturelle. Une conclusion s’impose rapidement à l’analyse de ce sondage : la communication en ce qui a trait à l’offre culturelle est totalement déficiente et ne rejoint pas ses cibles, notamment les parents.

Les témoignages de Christine Bouchard, directrice de En Piste, de Pierre-David Rodrigue, responsable du programme Circulation de la musique du Conseil québécois de la musique et de Fabienne Cabado directrice générale du Regroupement québécois de la danse sont venus confirmer à quel point les choses bougent au sein des différentes disciplines artistiques en matière de création et de médiation culturelle destinées au jeune public. Elles ne bougent toutefois pas à la même vitesse chez les uns et les autres, d’où l’importance de la concertation.

« La concertation du milieu a certainement permis de belles avancées, affirment d’une même voix les organisateurs de cette rencontre fédératrice, Colette Brouillé, directrice générale de RIDEAU et Pierre Tremblay, directeur général de Théâtres unis enfance jeunesse (TUEJ).

En effet, le milieu est à même de constater que ses efforts n’ont pas été vains. Depuis quelques mois, les annonces qui se sont multipliées en matière d’investissement de la part du Ministère de la Culture et des Communications (MCC), du Ministère de l’Éducation et de l’Éducation supérieure (MEES) et du Conseil

des arts et des lettres du Québec portent à croire que s’ouvre une nouvelle ère où serait davantage reconnue l’importance de la fréquentation d’œuvres professionnelles par le jeune public.

Si tous s’accordent à dire que la vitalité et la qualité de la création à destination du jeune public sont remarquables au Québec, la complicité avec le milieu de l’éducation pour rendre les œuvres à bon port doit s’appuyer sur une volonté politique soutenue, pérenne. Le comité de concertation sur les sorties culturelles en milieu scolaire, qui associe les autorités du MCC et du MEES à des représentants du milieu culturels et du milieu de l’éducation est l’une des réponses aux interventions demandées dans le document Vers une politique du théâtre professionnel pour les jeunes publics rédigé par l’ADST, le CQT, TUEJ et RIDEAU en 2013. Il faut espérer que ce comité sera maintenu et que ses recommandations seront mises en application.

Quatre ans plus tard, à l’occasion de ce rendez-vous que se sont donnés les milieux dans le cadre de la 30e Bourse RIDEAU, nous sentons les bienfaits d’une bouffée d’air frais qu’apportent de nouveaux crédits. Mais il est clair que la route reste encore à paver pour une diffusion équitable des œuvres jeune public à travers tout le Québec. « Le travail continue et beaucoup reste à faire pour arriver à une réelle levée de RIDEAU qui permettra de garantir la santé culturelle de nos jeunes », affirme Jacques Pineau le vice- président de RIDEAU et directeur général et artistique de Spect’Art Rimouski.

Jusqu’à demain, jeudi 16 février, près de 1200 participants sont inscrits au plus important rendez-vous francophone des professionnels des arts de la scène en Amérique. La Bourse RIDEAU est une réalisation de RIDEAU, le Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis qui regroupe 170 organismes et réseaux de diffusion. Ensemble, ils assurent la programmation en arts de la scène de plus de 350 salles de spectacles et festivals au Québec et en francophonie canadienne.