Le clavecin dans toute sa splendeur avec Jean Rondeau et Les Violons du Roy

Le claveciniste Jean Rondeau
Le claveciniste Jean Rondeau

Au Palais Montcalm de Québec, un instrument rarement en vedette, le clavecin a gagné le coeur des mélomanes présents. Un des meilleurs clavecinistes actuels, Jean Rondeau, un jeune musicien français de 25 ans, tellement doué, nous a offert toute la dimension de son talent.

Avant le concert, un entretien bien intéressant entre l’artiste et Laurent Patenaude, le directeur artistique des Violons du Roy a permis d’en apprendre davantage sur le clavecin, son histoire, ses compositeurs et les choix artistiques de Jean Rondeau.

Bernard Labadie, le chef-fondateur des Violons du Roy a débuté le concert avec une formation d’une vingtaine de musiciens dans un concerto de Handel en trois mouvements. La direction musicale de Bernard Labadie est très inspirée lors de l’exécution alors que nous pouvons apprécier un dialogue magnifique entre les cordes et les instruments à vent. Pascale Giguère, premier violon excelle dans ses solos.

Puis, Bernard Labadie a commenté les œuvres à venir. Et avec un ensemble de musiciens plus réduit, Jean Rondeau devant un grand et superbe clavecin a débuté l’interprétation d’un concerto pour clavecin de Carl Philip Emanuel Bach, second fils de Johann Sebastian.

le chef Bernard Labadie et Les Violons du Roy
le chef Bernard Labadie et Les Violons du Roy

Au départ, dans la salle, on craint pour l’audition du clavecin au profit des cordes mais ça ne dure que quelques minutes. Petit à petit, on découvre un musicien de très haut niveau à la musicalité et à la maturité exemplaires. Fidèle à son propos, Jean Rondeau travaille, façonne le son de son clavecin avec des sonorités claires, cristallines parfois. Tout est fait en nuances avec tellement de finesse. Et comme il l’affirme, en faisant respirer ses tempos d’exécution, il accorde aux silences des moments significatifs, bienvenus pour apprécier le sens des œuvres. Très musical, oui, mais aussi avec une immense virtuosité complètement dédiée au service de la musique.

Revenant en seconde partie du concert, Il réaffirme ce que l’on a pu observer et entendre précédemment lors d’un concerto de Wilhelm Friedemann Bach, fils aîné de Johann Sebastian.

Soulignons le plaisir évident et l’entente parfaite entre le claveciniste, les musiciens et le chef. Devant les bravos et l’enthousiasme de la salle, Jean Rondeau joue en rappel un bref Prélude de Johann Sebastian Bach.

La soirée se termine avec la totalité des 20 musiciens du début du concert qui interprètent une œuvre intéressante, bien variée et pleine de couleurs de Telemann.

La présence de Jean Rondeau a été grandement goûtée en cette soirée avec Les Violons du Roy. Souhaitons son retour au Québec avec ces musiciens pour d’autres projets.

Le programme du concert :

George Frideric HANDEL

Concerto grosso en si bémol majeur, op.3 no1

Carl Philipp Emanuel BACH

Concerto en ré mineur, Wq23

Wilhem Friedemann BACH

Concerto en fa mineur

Georg Philipp TELEMANN 

Wassermusik, TWV55:C3

Crédits-photos : Édouard Bressy et courtoisie

Ce concert est redonné le vendredi 10 mars à 19 h 30 à la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal.

http://www.violonsduroy.com/fr/evenements/jean-rondeau-et-les-heritiers-de-bach/2017-03-10-19-30