Le sopraniste Fabrice di Falco fait salle comble et séduit les mélomanes aux Concerts Couperin

 

le chanteur-sopraniste Fabrice di Falco
le chanteur-sopraniste Fabrice di Falco

Les Concerts Couperin de Québec accueillaient à la Chapelle du Musée de l’Amérique francophone le fameux sopraniste (registre aigu associé aux voix de femmes) Fabrice di Falco, un artiste exceptionnel, l’un des 15 chanteurs avec cette voix au monde.

Tout de noir vêtu, svelte et jeune, le chanteur âgé de 43 ans, avait le cadre par excellence pour faire passer son art vocal en cette chapelle à l’acoustique intéressante pour ce type de musique.

Le concert a débuté par un Stabat Mater de Vivaldi comprenant neuf chants. Di Falco était accompagné par deux musiciens du Québec, soit Sylvain Barette, au clavecin et Afred Marin, à la viole de gambe. Les neuf chants de cette œuvre impressionnent car la finesse et la délicatesse de la voix du chanteur sont d’une très grande subtilité. Les sons doux sont magnifiques et surprenants.

La seconde œuvre de la matinée est une sonate au clavecin de Scarlatti. Sylvain Barrette nous en offre une interprétation remarquable avec virtuosité. Ce dernier reviendra également en seconde partie avec un magnifique Chacone pour clavecin.

Puis, Fabrice di Falco revient pour interpréter le Salve Regina du prodigieux compositeur Pergolese. Au début, pour un moment, de France, le contrebassiste Julien Leleu se joint au chanteur pour accompagner le premier air du Salve Regina. Or, l’air en question prend des allures jazzistiques, pas éloigné même du Negro Spiritual. Intéressant et touchant. D’ailleurs, à cette occasion et plus tard au cours du concert, Di Falco nous mentionnera un lien fort et intéressant entre la destinée des castrats, extraits, dérobés à leur famille et les esclaves noirs déracinés à leur milieu en Afrique.

Que d’émotions au cours de ce Save Regina en cinq airs qui permet d’apprécier la technique parfaite du chanteur alliant la douceur, la force et l’intensité avec sa voix à la vaste tessiture . De plus, cet artiste est très théâtral dans sa gestuelle, son expression et sa présence en scène.

La seconde partie du concert nous permet d’apprécier la grande variété du répertoire du chanteur martiniquais d’origine, surnommé le « Farinelli créole».

Mentionnons entre autres, un premier air de Purcell « When I am laid on Earth » avec la contrebasse qui prend des tonalités de jazz. Suivront un air attribué à Mère Marie de l’incarnation, deux airs de Haendel, un chant du fameux Chevalier de St-George, mulâtre ayant conquis la France au plan artistique. On terminera le concert avec un air de Purcell : « L’air du froid » qui permettra au chanteur de nous complimenter sur notre chaleur humaine au Québec, en contraste avec le froid de notre climat.

Il est à noter de façon fort intéressante à tel point ce chanteur est cultivé et documenté au plan historique et musical. Tout au long du concert, il va apporter des informations très pertinentes concernant les œuvres, les périodes et les contextes.

Touché par l’accueil qu’il reçoit, il va accorder deux rappels dont un magnifique Ave Maria.

Le programme du concert :

Stabat Mater de Antonio Vivaldi (1678-17410

Sonate en la majeur K24 pour clavecin fde Domenico Scarlatti (1685-1757)

Salve Regina de Giovanni Battista Pergolese (1710-1736)

When I am laid in Earth de Henry Purcell (1659-1695)

Cantate Domino Attribuée à Marie

de l’Incarnation (1599-1672)

Chacone pour clavecin de Élisabeth-Claude Jacquet de la Guerre (1664-1729)

Where’er you walk de Georg Friedrich Haendel (1685-1759)

Penser sans pouvoir agir de Chevalier de Saint-George (1745-1799)

Lascia ch’io planga de Georg Friedrich Haendel (1685-1759)

L’air du Froid de Henry Purcell (1659-1695)

Mentionnons que le sopraniste Fabrice di Falco se produit à nouveau ce soir le lundi 13 mars à 19 h 30 à la Chapelle de l’Amérique francophone dans le cadre d’un concert poétique de

Les poètes de l’Amérique française.

Crédit-photo: Courtoisie

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