Jeune auteur-compositeur-interprète originaire de la communauté de Mani-Utenam, Matiu (Matthew Vachon) fait partie de ces artistes qui s’affirme et fait passer ses messages sans gants blancs. Ce qu’il surnomme son «?folk bipolaire?» met en musique le quotidien, cherchant à comprendre les relations humaines, l’identité et le sens de la vie, celle de la réserve comme celle de la ville.
Une musique entrainante ou les riffs de guitares et les percussions se font persistantes et avec sa voix affirmée Matiu raconte ce qu’il voit dehors. Il nous connecte avec son histoire et celle de sa communauté et sur les cinq pièces, il y en a même une « Petekak » où il s’adresse dans sa langue à son peuple comme le faisait le duo Kastin.
Pièce par pièce
Son premier extrait Indian Time, saisi lorsqu’il raconte la vie d’indien dans une ville.
Loup Garou raconte le gars magané qui reste chez lui /Terre sauvage « c’était la dernière fois que je te voyais et notre histoire s’évapore ». La nostalgie de chez lui…/ Crépuscule ; une chanson très vivante, un style de chanson à répondre sur la paye qui part et les projets de fin de semaine.
La petite histoire de Matiu
Un jour, alors qu’il écoutait le film Sitting Bull réalisé par Sidney Salkow en 1954, il senti la rage monter en lui et un besoin criant d’en parler. Dans le film, on sent la méfiance envers les nouveaux colonisateurs et on y observe les conditions de vie déplorables dans lequel sont maintenus les membres des premières Nations. On y découvre le célèbre Sitting Bull, personnage légendaire ayant incarné le conflit opposant colons et Amérindiens sur diverses questions dont le territoire et les modes de vie.
Matiu trouva à travers la musique une réponse à son besoin d’extérioriser ses sentiments. Grand amateur de musique, c’est au cégep qu’il commença à jouer de la guitare alors qu’il étudiait en Technique de scène.
La musique festive de Kashtin, également originaire de Mani-Utenam fait partie de l’univers musical dans lequel a grandi Matiu. Adepte de spectacles et de rock, c’est à travers cette musique ainsi que dans le blues qu’il puisse une grande partie de son inspiration.
Matiu encourage grandement les gens de sa communauté à se faire confiance, à foncer et à se libérer de ses démons. La musique est aussi pour lui un moyen de faire passer des messages, de conscientiser le monde et de revendiquer. On lui souhaite de devenir un «?Bob Dylan Innu?» si tel est son désir.
