Caligula au TNM : quand politique et théâtre se rencontrent

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Photo : Gracieuseté TNM

C’est dans une mise en scène signée René-Richard Cyr que l’empereur romain Caligula reprend vie le temps d’une pièce d’une heure 45 minutes où le spectateur sombre dans la noirceur et où on comprend la réalité de cet homme tourmenté.

La pièce commence très fort avec la mort de Drusilla, la soeur dont Caligula était follement amoureux. Dès les premières minutes, on comprend dans quoi la pièce nous amène : Caligula s’enfonce dans la démence et la folie, alors qu’il réalise que malgré la mort, la vie continue.

Malgré quelques scènes assez dérangeantes, où on voit Caligula profiter de son pouvoir, où il se prend pour un Dieu, torture ses sénateurs, a le désir de conquérir la Lune, on comprend que pour Caligula, ses actes l’amènent à continuer et aller de l’avant. Devenant des actes conscients, ça nous fait réaliser la tourmente que vit cet empereur suite au décès de sa soeur.

C’est un grand rôle à jouer pour le comédien Benoit McGinnis où on voit son personnage se transformer de fil en aiguille que la folie s’en prend de lui, jusqu’à un point de non-retour.

Les excellents Macha Limonchik et Eric Bruneau campent les rôles de Caesonia et Hélicon, qui restent fidèles malgré tout et sans jugement à Caligula.

La mise en scène, le décor et les effets sonores sont extrêmement bien exécutés. On entre bien dans l’univers de Caligula et on devient spectateur de sa démence.

Caligula nous porte à réfléchir sur l’effet du pouvoir envers l’homme. La pièce relève quelques sujets assez choquants. On peut facilement comparer Caligula à des politiciens actuels.

Ce qui nous a plu, c’est la façon dont le spectacle et la politique se mêlent dans la pièce. Pas le choix de porter une réflexion sur la limite du pouvoir et du cynisme que pourrait connaître ces personnes haut placés.

Caligula d’Albert Camus est présenté au TNM du 14 mars au 8 avril.