La virtuosité et la musicalité émouvante du grand violoniste Daniel Hope au Club musical de Québec

Le violoniste Daniel Hope
Le violoniste Daniel Hope

En ce mercredi du 22 mars au Grand Théâtre de Québec, le Club musical présentait Daniel Hope qui se veut en quelque sorte l’héritier de Yehudi Menuhin, un des plus grands violonistes du siècle dernier.

La soirée a débuté par un entretien pré-concert entre Esther Charron et le violoniste Daniel Hope. Ce dernier a raconté que très jeune, il est devenu l’élève, puis le collègue de Yehudi Menuhin. Daniel Hope a évoqué comment Menuhin était exigeant dans sa création et ses interprétations mais si chaleureux comme être et tellement ouvert musicalement et au plan humain. Or Daniel Hope témoigne lui aussi de façon très évidente de cette chaleur, de cette ouverture et de cette implication sociale dans sa vie musicale et personnelle. À une toute jeune fille lui demandant à quel âge, il avait débuté l’apprentissage du violon, il lui a répondu en insistant sur le fait si important pour lui qu’en jouant, il faut avoir du plaisir !

Le plaisir, on en comprendra plus tard le sens qu’il lui accorde durant le concert.

Le programme de la soirée se voulait un hommage à Yehudi Menuhin, son mentor.

La première œuvre du compositeur George Enescu, le professeur de musique le plus marquant de Menuhin, a permis de découvrir le son tout a fait magnifique du violon de Daniel Hope, un Guarneri del Gesu de 1742. Puis, une sonate en quatre mouvements de Johann Sebastian Bach a révélé toute la dimension du talent fabuleux du violoniste. Au dernier mouvement, un Allegro, une communication s’est véritablement installée entre l’artiste et la salle.

La pianiste Vanessa Perez
La pianiste Vanessa Perez

Par la suite, l’enchantement au plan musical a continué sans cesse. Une sonate en fa majeur de Mendelssohn nous a démontré toute la puissance de l’artiste. Cette œuvre complexe a été interprétée avec une maîtrise fascinante. Tout est joué avec tellement de finesses et de nuances. Par moments, douces, rapides, enlevées, toutes les notes sont parfaitement réussies avec une belle concentration et intériorisation du violoniste.

Et que dire de Vanessa Perez, sa pianiste d’origine vénézuélienne. Elle a été la partenaire idéale. Une très grande musicienne, elle aussi, à la musicalité merveilleuse qui se veut en accord et à l’écoute du violoniste.

Une chimie, une entente éblouissante qui touchait et émouvait un public, tout ouïe, sans toux de fin d’hiver.

Parlant d’émotion, Daniel Hope, en seconde partie de la soirée, nous a fait vibrer avec « Kaddisch » de Ravel. Beauté et tristesse. Quand on pense que cette composition fut jouée en 1999 par le violoniste lors d’un concert dirigé par Menuhin, cinq jours avant son décès.

Beauté nostalgique et tourments entourent aussi les « Six danses populaires roumaines » de Bartok, magnifiquement interprétées.

En fin de concert, une œuvre plus contemporaine de William Walton est venue conclure cette soirée de très haut niveau, donnée par un des plus grands violonistes des temps actuels.

En rappel, une très belle mélodie de Edward Elgar a plu au public, très généreux dans ses applaudissements.

Soulignons que durant la soirée, Daniel Hope a commenté agréablement avec pertinence et humour, en français, les différentes pièces au programme.

Une soirée mémorable pour tous les gens présents.

Le programme du concert :

George ENESCU, Impromptu concertant

Johann Sebastian BACH, Sonate en do mineur, BWV 1017

Felix MENDELSSOHN, Sonate en fa majeur, MWV Q 26

Béla BARTÓK, Six danses populaires roumaines, Sz. 56 (arr. par Zoltán Székely)

William WALTON, Sonate et Maurice RAVEL, « Kaddisch », tirée des Deux mélodies hébraïques.

Mentionnons que la nouvelle programmation 2017-2018 du Club musical a été présentée avant le concert par Marie Fortin, directrice artistique du Club musical de Québec.

Un article concernant cette programmation suivra cet article dans quelques heures.

Le prochain et dernier concert de la présente saison : le lundi 24 avril à 20 h 00 au Grand Théâtre de Québec avec le pianiste Richard Goode.

Crédits-photos : Courtoisie

www.clubmusicaldequebec.com/