Danielle Boivin, une artiste à découvrir

Oeuvre de Danielle Boivin
Oeuvre de Danielle Boivin
Oeuvre de Danielle Boivin

Danielle Boivin est présentement en exposition au Château Roberval situé au 1225, boulevard Marcotte à Roberval (Québec),  jusqu’à la fin du mois d’avril.

L’artiste

Danielle Boivin est née en 1954 à Chambord et vit aujourd’hui à Saint-Prime. Dès son plus son jeune âge, elle est attirée par le dessin. En 1970, à l’âge de 16 ans, elle débute la peinture. En 1976, sa toute première toile remporte le Premier Prix au Club 4H, un concours provincial. C’est à cette époque que va naître sa passion pour la peinture. Autodidacte, elle développe sa démarche artistique de 1970 à 2012. En 1990-1991, elle suit notamment des ateliers d’aquarelle et de dessin avec l’artiste peintre Franklin Ruiz à Roberval. De 1998 à 2010, elle suit des ateliers de peinture avec Jacqueline Bélanger, une enseignante en arts visuels au niveau collégial à Saint-Félicien, qui lui permet d’approfondir sa technique et d’expérimenter de nouveaux médiums. Outre ces formations qui vont la faire évoluer vers son propre style, elle suit également des cours avec l’artiste Chantale Guy de Saint-Prime.

Oeuvre de Danielle Boivin
Oeuvre de Danielle Boivin

Depuis l’an 2000, Danielle Boivin participe régulièrement à des expositions dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. On la retrouve dans plusieurs symposium de la région, dans des expositions personnelles, des duos et des expositions collectives.

Son implication dans le milieu des arts porte ses fruits car, en 2008, elle devient membre du Regroupement des Artistes et Artisans de Roberval (RAAR). En 2009, elle en devient la présidente, puis la vice- présidente de 2010 à 2013. Entre temps, elle participe à des levées de fonds sous forme d’encans bénéfices en 2010 et devient membre du comité organisateur du Symposium de Roberval dès 2011 et secrétaire du Symposium les « Arc-en-ciel du Lac » de Roberval en 2013, dans le cadre de la Traversée Internationale du Lac-Saint-Jean.

En 2009, elle participe à la réalisation d’une fresque collective sur le site historique du Jardin des Ursulines à Roberval, puis, en 2014, elle participe à une deuxième fresque – l’une des quatre fresques réalisées – pour souligner le 150e anniversaire de Saint-Prime.

Aujourd’hui, toujours très engagée dans son milieu, on retrouve l’artiste dans des collections corporatives et privées.

Oeuvre de Danielle Boivin
Oeuvre de Danielle Boivin

Sa démarche

Danielle Boivin est une artiste qui privilégie le travail à l’acrylique. Son processus de création débute par la photographie des sujets sous plusieurs angles de vue. A partir d’une impressionnante banque d’images, elle réalise une première sélection des éléments « photographiques » qui vont composer son oeuvre en devenir. Avant de débuter sa peinture sur toile, elle prend donc un moment pour poser les bases, d’une part, par la réflexion, d’autre part, par la composition « pièce par pièce » de son oeuvre qui prend racine dans ses sujets de prédilection: la solitude, la vieillesse, la mort, mais aussi dans les traces à travers le temps qui passe. Elle s’intéresse plus particulièrement aux empreintes laissées par les êtres et les éléments à travers le temps. Ainsi, le pas d’un homme sur le sol, l’érosion de la roche, une feuille morte figée dans la glace, etc. sont des sujets de travail qui l’intéressent tout particulièrement. “Dans mes peintures, je cherche à mettre l’emphase sur ces traces de passages et en faire exalter une impression de sérénité, mais aussi, de fragilité”. L’artiste est à l’affut des empreintes, mais aussi des jeux d’ombres et de lumières qui semblent appartenir à une autre dimension de l’être bien physique qui les projette.

“Ces derniers me fascinent par leurs côtés éphémères qui évoquent en moi des étapes du cycle de la vie. Je cherche à immortaliser sur la toile des extraits d’éternité qui me touchent par la beauté et le sentiment de paix qui s’en dégage”.

Danielle Boivin porte une réflexion sur la place qu’occupe toute chose dans l’immensité que représente l’univers. Elle aime donc intégrer un seul et unique grain de sable dans ses peintures.

“Je souhaite ainsi faire allusion à l’espace que nous occupons dans cette infinité. Je désire non seulement inciter l’observateur à relativiser l’importance que nous accordons à nos tourments et à nos besoins, mais également à notre environnement matériel”.

L’artiste qui travaille par thèmes utilise souvent le bleu, couleur de l’immensité. Elle aime jouer dans le registre du semi-figuratif, du semi-abstrait, et trouver des idées dans les reflets dans l’eau. Par ses oeuvres, elle veut donner un sens à la vie, partager une émotion, définir une douceur, imposer un calme. Sa poésie évoque la sérénité d’un paysage, souvent d’hiver ou d’automne, qui indique la fin d’un cycle, avant un renouveau, avant la renaissance du printemps. Le temps semble endormi ou somnolent, laissant place à la contemplation du moment présent.

Oeuvre de Danielle Boivin
Oeuvre de Danielle Boivin

Son travail selon la critique d’art que je suis

L’artiste a une solide démarche artistique qui nous impose un moment de réflexion: « sommes-nous seulement tous des êtres solitaires errant dans une vie éphémère; vie qui peut s’arrêter à tout moment ? Sommes-nous seulement des êtres faits de chair ou sommes-nous l’ombre de nous-mêmes ayant une ombre projetée plus évocatrice bien que fugace ? Sommes-nous seulement une forme qui se déforme et se reforme à travers l’eau, symbole de vie ? » L’eau, l’arbre, sont des symboles de vie. L’eau en mouvement, jaillissant de nulle part, poussant l’homme plus loin. L’arbre s’enracine et évolue. Il est l’élément symbolique qui nous ressemble le plus. La terre porte en elle nos racines humaines et a fait de nous l’être que nous sommes. Bonne ou mauvaise, cette terre nous a fait croître, tel l’arbre solitaire qui a poussé en tendant ses bras vers le ciel immense, parfois dans la tourmente, parfois dans la plaine sans histoire. Allégorie de la vie humaine, l’arbre passe à travers les cycles qui s’enchaînent et qui nous poussent inexorablement vers la vieillesse et la mort. La roche est cette dureté de la vie que nous rencontrons sur notre passage, parfois dans l’ombre, parfois dans la lumière. L’hiver apporte une solitude apparente. C’est une saison qui apporte la tranquillité de l’esprit et le silence intérieur. Tout est recouvert et semble endormi. Les ombres sont faites de couleurs et se déploient d’une autre façon. C’est la pureté de la lumière sur les grandes étendues blanches sur lesquelles les ombres courent qui nous fait contempler le travail de Danielle Boivin sous un autre angle de vue.

Son site: cliquez ici

Crédit photo: HeleneCaroline Fournier