Le film MAUD (version française de MAUDIE), de la réalisatrice Aisling Walsh, a pris l’affiche le vendredi 21 avril dernier à Montréal et Gatineau, et sera à l’affiche dès le 28 avril dans la grande région de Montréal, Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières. Couronné meilleur film par le public du Festival du film de l’Outaouais, le film met en vedette Sally Hawkins et Ethan Hawke.
Synopsis
MAUD raconte l’histoire de Maud Dowley, une femme fragile, mais déterminée, et d’Everett Lewis, un homme reclus qui l’engage comme gouvernante. Brillante, mais handicapée par une arthrite rhumatoïde juvénile, Maud souhaite s’émanciper de sa famille surprotectrice et réaliser son rêve de créer de l’art. Contre toute attente, Everett tombe amoureux d’elle, mais tentera de se protéger contre les blessures que ces sentiments pourraient causer. Maud, quant à elle, démontrera un amour profond et constant pour cet homme difficile, alors qu’elle devient une étoile montante de l’art populaire.
En regardant la bande-annonce, j’ai tout de suite su que j’aimerais ce film. Tout d’abord, c’est un film basé sur la réalité. Maud et Everett ont vraiment existé. Ensuite, c’est une histoire d’amour non conventionnelle que l’on découvre et il est certain que des larmes seront versées avant la fin de la projection. De plus, le directeur photo et la réalisatrice Aisling Walsh ont fait un travail phénoménal de nous montrer l’immensité et la beauté des paysages de la Nouvelle-Écosse, tout en contrastant avec le décor plus sombre, à la limite claustrophobe de la petite maison 10×12 en bois, sans électricité, d’Everett. Finalement, l’interprétation sensible, sans faille et très humaine des deux personnages principaux, joués par Sally Hawkins et Ethan Hawke m’a touché profondément.
Le couple Everett et Maud est pour le moins dépareillé. Lui est taciturne, solitaire, cruel parfois, avec peu de vocabulaire et d’éducation. Il ne laisse personne entrer dans son cœur, pour ne pas avoir mal. Abandonné par ses parents très jeune, il a appris à s’occuper de lui-même et à se satisfaire de peu. Il est travaillant et tout ce qu’il veut c’est une bonne qui vient nettoyer et lui préparer un repas en fin de journée. Maud pour sa part, ayant développé de l’arthrite rhumatoïde juvénile en bas âge, est devenue une femme avec un handicap au pied lui donnant une étrange démarche et graduellement, ses autres membres vont se tordent et l’handicaper un peu plus. Elle est une femme fragile, mais déterminée, qui aime la vie et se satisfait de peu de choses. Un pinceau, de la peinture et elle est heureuse. Tout ce qu’elle recherche c’est son indépendance, son autonomie et un peu d’amour de son prochain. Elle croit trouver en Everett son âme sœur et coûte que coûte, elle va remplir sa maison et son cœur de couleur et de gaieté, grâce à son sourire, et son art.
Ainsi, au fil des jours, des mois, des années, on regarde Everett et Maud qui peu à peu s’apprivoisent, pour en venir à s’aimer et à terminer leurs jours ensemble. Peu à peu, l’on voit leur maison se transformer, au fur et à mesure de la décoration que Maud y apporte avec ses peintures originales et colorées.
Sally Hawkins personnifie à merveille cette jeune femme fragile, mais qui ne s’apitoie pas sur son sort. Avec beaucoup d’humour et d’humanité, on ne peut qu’aimer cette femme déterminée et apprécier son œuvre créatrice. À la fin du film, on voit pendant quelques secondes des images de Maud et son mari dans leur maison et bien que la ressemblance physique n’y est pas, on voit tout de suite que l’essence même du personnage a été respectée. C’est la même chose pour Ethan Hawke qui incarne Everett, qui est un homme qu’on devrait parfois détester, pour sa cruauté et son manque de tact. Cependant, on comprend vite que c’est un homme blessé et qui ne connaît rien d’autre que la vie dure et on ne peut que s’attacher à lui. Ethan Hawke est génial pour nous montrer sa sincérité et sa sensibilité. Ouf quelle performance qui m’a fait versé des larmes.
Maud Dowley Lewis a vraiment existé. Elle est née le 7 mars 1903 dans le South Ohio, une communauté près de Yarmouth, Nouvelle-Écosse. Elle a effectivement épousé Everett Lewis en 1938 et ils ont réellement habité dans cette petite maison de 10×12 dans Marshalltown tout près de la municipalité de Digby. Ses peintures se sont effectivement vendues progressivement un peu partout dans le monde et même le vice-président des États-Unis à l’époque, Richard Nixon, lui a acheté deux peintures. Maud est morte en 1970 des complications de sa maladie, tandis que Everett lui est décédé en 1980. La petite maison qui se détériorait, a été restaurée et a été installée dans la galerie d’Art de la Nouvelle-Écosse à Halifax, sous le nom de Maud Lewis Exibit.
Le film MAUD s’est démarqué lors de la dernière édition du Festival de cinéma international en Abitibi-Témiscamingue en gagnant le Grand Prix Hydro-Québec. Le film s’est aussi mérité les prix du Public aux festivals de Vancouver, de Windsor et de Sudbury, en plus de gagner les prix du meilleur film et meilleur scénario au festival de films atlantiques d’Halifax. Le film a fait partie de la sélection officielle des festivals de Toronto et Telluride, et de la sélection Berlinale Special du festival de Berlin.
Distribution
Sally Hawkins
Ethan Hawke
Kari Matchett
Gabrielle Rose
Zachary Bennett
Billy MacLellan
Fiche technique
A Film by
Aisling Walsh
Directed by
Aisling Walsh
Written by
Sherry White
Producer
Bob Cooper
Producers
Mary Young Leckie
Mary Sexton
Susan Mullen
Executive Producers
Heather Haldane
Hussain Amarshi
Executive Producers
Mark Roberts
Sheldon Rabinowitz
Ross Jacobson
Executive Producers
Ed Riche
Tyler Mitchell
Executive Producers
Alan Moloney
Johanna Hogan
Director of Photography
Guy Godfree C.S.C.
Production Designer
John Hand
Editor
Stephen O’Connell
Original Score by
Michael Timmins
Costume Designer
Trysha Bakker
Supervising Sound & Sound Effects Editor
Steven Munro M.P.S.E.
Casting Directors
John Buchan C.S.A.
Jason Knight C.S.A.
Make up Designer
Mary Sue Heron
Hair Designer
Peggy Kyriakidou
https://www.artgalleryofnovascotia.ca/maud-lewis
Crédit photos : Courtoisie de Métropole Films