Le film Émily Dickinson : L’histoire d’une passion (a Quiet Passion) du réalisateur Terence Davies, prend l’affiche à Montréal en version originale anglaise et en version française, ainsi qu’à Québec en version française le 5 mai prochain. Le 12 mai il sera à l’affiche en version française à Trois-Rivières.
Résumé
Nouvelle-Angleterre, XIXè siècle. Dans son pensionnat de jeunes filles de bonne famille, la jeune Emily Dickinson ne cesse de se rebeller contre les discours évangéliques qui y sont professés. Son père se voit contraint de la ramener au domicile familial, pour le plus grand bonheur de sa soeur Vinnie et de son frère Austin. Passionnée de poésie, Emily écrit nuit et jour dans l’espoir d’être publiée. Les années passent, Emily poursuit sa recherche de la quintessence poétique. La rencontre avec une jeune mondaine indépendante et réfractaire aux conventions sociales ravive sa rébellion. Dès lors, elle n’hésite plus à s’opposer à quiconque voudrait lui dicter sa conduite. Personnage mystérieux devenu mythique, Emily Dickinson est considérée comme l’un des plus grands poètes américains.
Mettant en vedette la très talentueuse Cynthia Nixon dans un registre tout autre de ce qu’on l’a vu interpréter dans la série télé Sexe à New York (Miranda), ce film est un hommage brillant et audacieux à la poétesse américaine Emily Dickinson. Cynthia Nixon nous montre sa grande palette de jeu, en interprétant Emily. Son jeu juste, sobre et sensible du début du film, contraste avec les scènes plus intenses vers la fin du film, alors qu’Emily est très malade. Et lorsqu’elle sourit, son visage s’éclaire et donne de l’éclat, à l’opposé de son visage plus stoïque et neutre qu’elle affiche la plupart du temps.
Avec également Jennifer Ehle qui joue sa sœur Vinnie, Duncan Duff, son frère adoré, et Keith Carradine, dans le rôle de son père, imposant, mais affectueux. Un rôle qu’il interprète à la perfection. Mais c’est Catherine Bailey qui m’a le plus interpellé. Elle incarne Miss Vryling Buffam, une amie d’Émily. Son personnage est lumineux et joyeux. Elle se fout des conventions, des règles. Elle vit comme elle l’entend et les scènes où Miss Vryling et Émily sont réunies, sont de vrais moments de bonheur, de joie, comme si elles étaient des jeunes enfants qui s’amusent. Ces moments joyeux sont si peu souvent présents dans le film qu’ils sont rafraichissants. Il y a aussi des moments très captivants, surtout dans la première heure du film, où les dialogues s’avèrent savoureux. Une joute où tout un chacun rivalise d’esprit et de répartie. C’est délicieux!
Le réalisateur et scénariste Terence Davies a voulu, avec ce film, mettre en lumière cette poétesse et écrivaine américaine Emily Dickinson (1830-1886), qui n’a connu de succès qu’à titre posthume. De son vivant, bien qu’elle ait écrit près de 2000 poèmes, seulement sept d’entre eux furent publiés.
Emily Dickinson est née à Amherst dans le Massachusetts. Elle était une femme indépendante d’esprit, qui croyait en l’égalité des sexes et avait peu de fois dans la religion, ce qui à cette époque était vraiment mal vu. Le réalisateur a choisi de nous faire connaître son histoire, et surtout nous faire apprécier ses poèmes et c’est pour cela qu’Émily récite plusieurs d’entre eux dans le film. C’est cela notre trame de fond pour guider l’ambiance, pour accentuer les images que l’on voit. Cela donne le goût d’en connaître en plus sur ses écrits.
Malheureusement, bien que le film soit somme toute très lumineux, avec de la répartie dans les dialogues, des moments de folies enfantines avec son amie Miss Vryling et de joyeux moments plus intimes avec sa belle-sœur, Émily, qui aime surtout la compagnie de sa famille immédiate et sort très peu de chez elle, va devenir, vers la fin de sa vie, une personne plutôt recluse, que la vue d’étranger rendra mal à l’aise. Atteinte d’une maladie qui la cloue au lit de plus en plus, Émily mourut d’une insuffisance rénale en 1886 à l’âge de 56 ans. Les derniers moments de sa vie sont passablement difficiles à regarder. Cynthia Nixon en plus de rayonner dans son rôle, avec subtilité et finesse, tout au long du film, elle incarne la douleur et la souffrance dans les dernières minutes du film, comme j’en ai rarement vu. C’est douloureux à regarder. Mais quelle finale !
Si vous n’étiez pas une grande adepte de la poésie d’Émily Dickinson, ce film vous fera sûrement changer d’avis.
Sélection Officielle du Festival de Toronto 2016 et du Festival de Berlin 2016
Grand Prix au festival de GENT 2016
Titre anglais A Quiet Passion
Titre français Emily Dickinson – L’Histoire d’une passion
Date de sortie au Canada anglais : 14 avril 2017
Date de sortie en France : 3 mai 2017
Sortie en salles Québec 5 mai 2017
Pays d’origine Grande-Bretagne, Belgique
Langues disponibles Version originale anglaise Version doublée en français (France)
Royaume-Uni/Belgique – 2h04 – Scope – Dolby 5.1
Emily Dickinson CYNTHIA NIXON
Lavinia Dickinson JENNIFER EHLE
Susan Gilbert JODHI MAY
Miss Vryling Buffam CATHERINE BAILEY
La jeune Emily Dickinson EMMA BELL
Austin Dickinson DUNCAN DUFF
Edward Dickinson KEITH CARRADINE
Emily Norcross Dickinson JOANNA BACON
Réalisation et scénario TERENCE DAVIES
Producteurs ROY BOULTER
SOL PAPADOPOULOS
Co-producteurs PETER DE MAEGD
TOM HAMEEUW
Chef opérateur FLORIAN HOFFMEISTER B.S.C.
Décors MERIJN SEP
Montage PIA DI CIALUA
Musique IAN NEIL
Costumes CATHERINE MARCHAND
Crédit photos : Courtoisie
