Audace et créativité avec le fameux pianiste Alexandre Tharaud et Oscar Strasnoy, un compositeur invité aux Violons du Roy

Le pianiste Alexandre Tharaud
Le pianiste Alexandre Tharaud

En cette fin de saison, au Palais Montcalm, Les Violons du Roy ont surpris leur public assurément en présentant en première mondiale une création contemporaine de Oscar Strasnoy, jeune et brillant compositeur d’origine argentine, considéré un des meilleurs de sa génération.

La soirée a débuté par « Divertissement » de Jacques Ibert.

Composé en 1930 par ce Parisien, on est surpris et décoiffé par cette brève œuvre en six mouvements. Très contrastée comme composition, le public a pu sourire et s’en amuser même car il y un côté cirque et pompier également, dirait-on, dans cette composition. Mentionnons qu’on avait peine à entendre parfois le piano joué par Anne-Marie Bernard en raison des cuivres au jeu fort et puissant. Soulignons également la grande musicalité et l’adresse remarquable avec sifflet un moment du percussionniste Julien Compagne.

Le compositeur Oscar Strasnoy
Le compositeur Oscar Strasnoy

Puis, c’est le moment tant attendu de la création mondiale de « Kuleshov pour piano et orchestre de chambre » du compositeur franco-argentin Oscar Strasnoy. Cette œuvre contemporaine nous entraîne dans des lieux musicaux inattendus pour Les Violons du Roy. Il y a des moments calmes ou emportés, vifs, rapides. Alexandre Tharaud au piano est d’une telle précision et virtuosité impressionnantes. Fulgurant ! Le compositeur Strasnoy aurait passé la semaine à Québec pour mettre au point l’oeuvre avec le chef Mathieu Lussier et les musiciens. Passages fins et doux ou envolées musicales très vives, cette création fascinante est d’une grande exigence pour l’ensemble des musiciens. À nouveau, le percussionniste nous éblouit. Le compositeur a eu raison de l’étreindre pour le féliciter.

En seconde partie du concert, le public a été comblé avec deux compositions magnifiques. « Seigfreid Idyll » de Richard Wagner a été créée pour rendre hommage à son épouse Cosima pour son 33e anniversaire de naissance. Belle et tendre musique avec les cordes en relation avec les cors, le hautbois et la clarinette. Quel bel hommage rendu à son épouse.

La « Valse de l’Empereur » dans un arrangement d’Arnold Schönberg de Johann Strauss II complète la soirée. Ce fils de Johann Strauss I a porté à un niveau très élevé la valse avec orchestre. Tel que l’affirme le musicologue Michel Parouty, Johann Strauss II « a définitivement donné à la valse symphonique ses lettres de noblesse, dépassant le cadre de la musique de danse pour aboutir à des compositions d’envergure, au charme inexprimable et à la facture d’une belle solidité. » Or dans cette composition, ces affirmations se vérifient entièrement et le piano avec Anne-Marie Bernard est bien audible.

Soulignons la direction impeccable du chef Mathieu Lussier. Il est tout sourire, complice et adéquat tout au long de ce grand concert bien diversifié. Quant aux musiciens des Violons du Roy, de très grands interprètes qui peuvent jouer parfaitement tous les types de musique.

Ce concert est repris ce soir le 2 juin à Montréal à 19 h 30 à la salle Bourgie du Musée des beaux-arts.

Mentionnons également la présence des Violons du Roy cet été au sein de la programmation de plusieurs festivals d’été : au Domaine Forget, à Lanaudière et au Festival d’opéra de Québec.

Le programme du concert :

Jacques Ibert (1890-1962)

Divertissement

Oscar Strasnoy (né en 1970)

Kuleshov pour piano et orchestre de chambre

Richard Wagner (1813-1883)

Sieigfreid Idyll, WWV 103

Johann Strauss II (1825-1889)

Valse de l’Empereur, op. 437

(arr. A. Schönberg)

Crédits-photos : Courtoisie

 

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