Ici, Ailleurs, de Matthieu Simard, une écriture sensible sur la perte d’un être cher et la disparition d’un village! Bouleversant!

Ici, Ailleurs
Ici, Ailleurs

Après avoir scénarisé son roman Ça sent la coupe, Matthieu Simard revient à ses premiers amours, le roman. Six ans après La tendresse attendra, Mattieu Simard signe son 6e roman Ici, ailleurs, aux éditions Alto. 

Résumé

Ils ont planté l’antenne quelques années avant que nous achetions la maison du vieux. Depuis, le village se vide. Certains habitants s’en vont, d’autres meurent, d’autres encore disparaissent dans la forêt. Il en reste bien quelques-uns – Fisher l’homme à tout faire qui ne fait rien, Madeleine la serveuse autrefois sexy, l’épicier déterminé à vendre ses cœurs d’artichaut –, mais ceux qui restent ne veulent pas vraiment de nous. Ce n’est pas grave, nous ne sommes pas venus ici pour nous mêler à leurs histoires, mais pour oublier, nous retrouver peut-être. Recommencer. Nous sommes venus ici pour ne pas être ailleurs. Nous n’en repartirons peut-être pas.

Comme je ne connaissais Matthieu Simard que pour son roman et la scénarisation du film Ça sent la coupe, j’avais bien hâte de lire ce nouvel opus Ici, ailleurs. Déjà le dessin de la page couverture m’intriguait et me donnait l’idée qu’on serait vraiment ailleurs comme style de roman. J’avais bien raison.

Matthieu Simard a voulu se donner le défi de se remettre en question, de se renouveler dans son écriture, et il a même été jusqu’à changer de maison d’édition pour repartir en neuf. Dans ce roman-ci, nous retrouvons une structure narrative à deux voix, qui alternent à toutes les deux ou trois pages.  Ainsi, nous suivons l’histoire de ce couple, mais de chacun leurs points de vue, leurs pensées, leur façon de gérer les situations. Ainsi, nous, lecteurs, sommes les témoins, les observateurs de chacune de leur réalité et ce qu’ils décident de montrer à l’autre ou non.

En plus de ce couple, il y a ce village, qui est un personnage en soi. Ce village qui se vide petit à petit, depuis la venue de la grosse antenne. Un village rempli de mystères que nous découvrons peu à peu grâce ou malgré les gens qui sont demeurés dans le village. Ces personnages sont plutôt étranges pour la plupart, et ils cachent tous des secrets. Ils sont bizarres, mais toutefois assez attachants. Il y a Fisher, l’homme à tout faire, qui ne fait pas grand-chose à part taponner. Il y a la famille Lavoie, qui semble parfaite de l’extérieure, avec leur piscine trop froide. Il y a aussi Alice, la sourde et muette, qui entend plus qu’on ne pense.  Et il y a le souvenir du vieux, celui qui habitait la maison que le couple vient d’acheter… On apprendra peu à peu leurs secrets, les liens qui les unissent, les drames qui les suivent…

Ce roman est sublimement écrit par Matthieu Simard. Il a peaufiné son écriture dans un style complètement différent de ce qu’il a fait avant, tout en gardant son mordant, sa sensibilité.

Voici un extrait du livre pour donner une idée du style particulier, à la fois poétique et tout en finesse de Matthieu Simard « Le silence est tombé un jeudi comme une goutte de pluie et nous a submergés pendant des années. Les oiseaux se sont tus d’un coup, le grincement des charnières rouillées, les cris dans la cour d’école, le hautparleur côté passager, les feuilles mortes, le vent, plus rien. Le silence. C’était il y a trois ans, loin d’ici. »

J’aime beaucoup la manière dont il décrit les choses dans son roman, tel que : «Sur l’étagère du mur du fond, entre les litres de 10W30 et les flacons de dégivrant à serrure, une radio grince et griche, prisonnière entre deux stations AM.»

Cependant, j’y ai ressenti beaucoup de tristesse en lisant ce roman. Par son écriture si fine, si sensible, j’ai capté toute la solitude, le désarroi, le désespoir, de ce couple qui n’arrive pas à reprendre leur vie en main, malgré leur changement de lieu, malgré leur tentative de refaire un enfant. C’est bouleversant de voir ce village aussi qui se vide, et d’apprendre tous les drames qui y sont survenus au fil du temps. Bien que ce livre ne soit pas des plus joyeux, malgré l’espoir qu’il tente de faire percer, à mon avis,  il vaut la peine d’être lu, ne serait-ce que pour découvrir la plume de Matthieu Simard, ou pour ses fidèles lecteurs, pour voir comment il a renouvelé son écriture.  Pour ma part, c’est un roman que j’ai lu lentement, pour en savourer toutes les phrases et toute la finesse d’écriture.

Le roman est en librairies depuis le 19 septembre.

Matthieu Simard
Matthieu Simard

Matthieu Simard est l’auteur de six romans, dont La tendresse attendra (Stanké, 2011) et Llouis qui tombe tout seul (Stanké, 2006), qui lui a valu une nomination au Grand Prix littéraire Archambault. Le premier tome de sa série pour adolescents Pavel (La courte échelle, 2008-2009) a été finaliste au Prix littéraire du Gouverneur général en 2009. Plus récemment, il a scénarisé le film adapté de son livre à succès Ça sent la coupe (Stanké, 2008), porté au cinéma par Patrice Sauvé. Il vit à Montréal.

Lancement officiel

Jeudi 5 octobre 19 h 30

À la Librairie Paulines Montréal

2653, rue Masson, Montréal (Québec) H1Y 1W3

Matthieu Simard, auteur de La tendresse attendra (Stanké, 2011) et de Ça sent la coupe (Stanké, 2008) vous convie à une rencontre autour de son tout nouveau livre Ici, ailleurs (Alto, 2017), un roman sans musique au parfum de fantastique. 

Animation : Christiane Vadnais, diplômée en littérature et éditrice chez Alto

Date de parution du roman : 19 septembre 2017

Nombre de pages : 128 pages

Prix Papier 20,95 $

Numérique – EPUB 12,99 $

Numérique – PDF 12,99 $

Les éditions Alto

http://editionsalto.com/