Au Club musical de Québec, la soprano Sondra Radvanovsky a offert un récital exceptionnel et mémorable

la soprano Sondra Radvanovsky
la soprano Sondra Radvanovsky

En matinée, en ce dimanche du 22 octobre, au Grand Théâtre de Québec, le public était convié à un récital d’une des sopranos les plus en demande dans le monde lyrique actuel. Sondra Radvanovsky américaine de naissance, naturalisée canadienne, a véritablement créé un événement par sa présence en nos murs. Soulignons qu’avant le concert, dans sa présentation, Marie Fortin, directrice musicale du Club musical, a mentionné que Sondra Radvanovsky venait d’être reconnue comme chanteuse de l’année (Vocalist of the year) par Musical America.

Dès son entrée en scène avec un air de Vivaldi, on a immédiatement vu et entendu que nous étions en présence d’une artiste exceptionnelle.

Fait rare à mentionner, presque chaque fois avant une série de chants d’un même compositeur, elle a pris le micro pour nous donner des informations à propos du sens et du contexte de ce qu’elle allait interpréter. Le tout dit avec beaucoup de chaleur et même avec humour.

Le public en salle a réagi vivement à l’art de la soprano. Il est évident que les mélodies de Bellini et les lieder de Richard Strauss sont d’une infinie tristesse, racontant des histoires d’amours blessés et tourmentés. Toutefois, la qualité du chant de madame Radvanovsky est renversante! Chaque pièce interprétée devient un bijou. En ce sens que toute ligne mélodique est bien pensée, réfléchie. Et ce que la soprano nous donne est sublime. La technique vocale de Sondra Radvanovsky est impressionnante. Sa fluidité d’émission entre les sonorités très douces et se projetant vers les aigus et les graves; c’est l’aisance et la grâce incarnées. Une voix rare avec une immense tessiture.

Également, cette soprano de 48 ans, véritablement au sommet de son art, est tellement expressive. Son visage, son corps nous font vivre les émotions des textes des compositeurs. Le visage, les bras, le corps entier nous rejoignent, nous touchent et nous émeuvent.

Et quelle énergie elle déploie avec une immense générosité. Elle donne au public un plaisir musical intense. De plus, on perçoit chez elle, manifestement, beaucoup d’aisance à incarner des personnages d’opéra. D’ailleurs, elle triomphe actuellement sur les plus grandes scènes d’opéra du monde dont le fameux Metropolitan Opera de New York.

On peut avoir un peu de réserve quant aux mélodies de Franz Liszt sur des textes en français chantés de Victor Hugo mais on oublie cela car l’esprit des textes et le sens exprimé sont tellement présents.

Soulignons la polyvalence de madame Radvanovsky. Pour en témoigner, l’humour de la mélodie « The Monk and His cat » de Samuel Barber est une parfaite illustration alors que le moine effectue son travail de réflexion et que le chat effectue son travail de pourchasser les souris! Elle nous en fait savourer la teneur.

le pianiste Anthony Manoli
le pianiste Anthony Manoli

Il faut aussi mentionner l’entente parfaite entre la chanteuse et Anthony Manoli, son pianiste si talentueux. Deux grands complices évidents pour notre plus grand plaisir.

Autre aspect à souligner, les traductions et les surtitres de Hélène Bélanger qui nous aident à apprécier ce magnifique récital.

En fin de concert, la grandiose soprano a offert généreusement trois rappels intéressants, diversifiés.

Bref, un passage mémorable d’une très grande chanteuse qui a aussi offert lundi après-midi le 23 octobre un cours de maître en chant au Palais Montcalm.

Le programme du concert :

 

Antonio VIVALDI, « Sposa son disprezzata », tiré de Bajazet, RV 703

Vincenzo BELLINI

Per pieta, bell’idol mio

La ricordanza

Ma rendi pur contento

Richard STRAUSS

Allerseelen, op. 10, no 8

Befreit, op. 39, no 4

Morgen, op. 27, no 4

Heimliche Aufforderung, op. 27, no 3

 

Franz LISZT, Trois mélodies sur des textes de Victor Hugo

S’il est un charmant gazon, S. 284

Enfant, si j’étais roi, S. 283

Oh! quand je dors, S. 282

Samuel BARBER, Cinq mélodies tirées des Hermit Songs, op. 29 (nos 1, 3, 5, 8, 10)

At St. Patrick’s Purgatory

St. Ita’s Vision

The Crucifixion

The Monk and His Cat

The Desire for Hermitage

Umberto GIORDANO, « La mamma morta », tiré de Andrea Chénier

Les artistes :

Sonia Radavanovsky, soprano

Anthony Manoli, pianiste

Crédits-photos : Pavel Anthonov et Paul Sirochman
Le prochain concert du Club musical de Québec : le lundi 4 décembre au Palais Montcalm.

http://www.clubmusicaldequebec.com/