Entrevue avec les artisans du film Le Trip à Trois. Sortie en salle le 20 décembre prochain.

Entrevue Le trip à trois

La comédie Le Trip à trois réalisée par Nicolas Monette selon un scénario de Benoit Pelletier et mettant en vedette Mélissa Désormeaux-Poulin, Martin Matte, Bénédicte Décary, Geneviève Schmidt et Anne-Élisabeth Bossé prend l’affiche dès le 20 décembre. Voici mes entrevues avec les artisans du film.

Mon appréciation du film se trouve ici : https://info-culture.biz/2017/12/19/trip-a-trois-hilarante-comedie-de-situation-belle-reflexion-couple-a-voir-couple-entre-amis/

RésuméL’histoire du film Le Trip à trois tourne autour du personnage d’Estelle (Mélissa Désormeaux-Poulin), 34 ans, conjointe et mère de famille sans histoire, qui s’enfonce dans une vie rangée et prévisible. Mais une série d’événements remet son identité en question au point où elle en vient à réaliser que le nœud de cette crise existentielle est… sexuel. Loin de sa zone de confort, elle se lance le défi d’organiser un trip à trois entrainant avec elle dans cette quête folle son conjoint, Simon (Martin Matte), qui se sent tout aussi incompétent! 

Nicolas Monette

NICOLAS MONETTE (réalisteur) C’est votre deuxième long métrage. Comment est venue l’idée de ce film ? cliquez pour en savoir plus sur :  genese_du_film

Qu’est-ce qui vous plaisait dans cette nouvelle aventure? « Je voulais faire un film féminin.  Je ne voulais pas que ce soit du point de vue de l’homme. Je voulais que ce soit vraiment motivé par la femme. Ayant fait Aurélie Laflamme avant, je me retrouve à nouveau dans un univers féminin, mais plus vieux. Alors, c’est pour ça que j’ai insisté pour le travail en équipe, avec les actrices et les moments d’improvisation pour que ce soit vraiment le côté féminin qui prenne le dessus. »

Comment s’est fait le choix des acteurs principaux? Quelles qualités recherchiez-vous pour eux? « Je cherchais vraiment de la justesse de jeu. Mélissa, on le sait, elle a un grand talent en jeu, mais on ne penserait peut-être pas à elle pour la comédie. Cependant, son personnage n’est pas nécessairement drôle. C’est ce qui lui arrive qui est drôle, ainsi que la façon dont elle réagit aux situations. Martin, c’est sûr que lui, c’est le maitre de l’humour. Mon travail sur le plateau avec Martin, ça a été de le retenir le plus possible, pour montrer sa facette de jeu plus sobre. Je le laissais aller quand il fallait que ce soit drôle. Mélissa, c’était un peu l’inverse. Je la poussais dans diverses directions, sans la laisser aller dans la caricature. »

Quel a été le défi pour vous dans ce film?  « Le défi demeure de faire rire, sans tomber dans la caricature. C’est plus facile faire du drame que de l’humour. Ce que je voulais que le monde retienne du film, c’est d’abord que les gens aient du plaisir, mais je voulais aussi qu’ils soient touchés. Et j’espérais qu’ils aient une petite réflexion sur le couple. Ce n’est pas d’avoir des enfants qui est le plus dur sur un couple, c’est de rester un couple avec des enfants, de ne pas tomber dans la routine, la facilité, l’oubli du couple au profit de tout le reste. »

Parlez-moi de vos choix musicaux? cliquez pour entendre ce bout d’entrevue : musique

Vous avez même une chanson des Trois Accords dans le générique de fin : «Les Trois Accords, c’est arrivé parce qu’eux, ce sont des amis et j’ai un amour profond pour les chansons qu’ils font. Je trouvais que leur genre de musique collait bien à l’univers du film. J’ai donc appelé Simon et je lui ai donné carte blanche pour m’écrire une chanson. Et ce qu’il a créé colle vraiment bien à l’histoire.  »

Que voulez-vous dire aux gens qui se fient à l’affiche et peuvent penser que ce sera une comédie caricaturale? « Les gens vont être surpris, je crois, de la profondeur qu’a le film et la justesse de jeu des comédiens. Et je pense que les femmes vont se reconnaître dans les personnages féminins, ou du moins reconnaître des femmes autour d’elles. »

Benoit Pelletier

BENOIT PELLETIER (scénariste) Vous avez été mandaté pour écrire le scénario de cette crise identitaire de cette jeune femme, à partir de l’idée de Nicolas Monette. C’est tout un mandant non? « Ce n’est pas la première fois que je fais une commande comme ça. Je l’ai fait aussi sur Idole instantanée. C’était une idée d’Émile Gaudreault et nous l’avons coscénarisé. Cette fois-ci, c’est vrai j’étais seul pour en écrire le scénario. Cependant, j’écris pour les femmes depuis toujours. Claudine Mercier, Véronique Cloutier, etc. Et j’aimais que dans cette histoire, ce soit une femme qui se donne un défi pour elle-même. Elle n’est pas bien dans sa peau et dans sa vie et elle décide de s’assumer, de se prendre en main. Elle prend des risques, ce qu’on fait rarement quand on est casé. Elle fait donc ce choix de trip à trois pour elle-même. Je n’aurais jamais accepté d’écrire le scénario si c’était une femme qui décide de faire plaisir à son chum en faisant un trip à trois. Non, jamais. Je trouve ça dégradant. Et ce qui est bien dans cette histoire, c’est que ce défi qu’elle se lance et qui lui prend énormément de courage, ça lui permettra de grandir dans son couple et dans sa vie professionnelle. Elle finit par prendre sa place. » 

Comment vous y êtes-vous pris pour l’écrire et vous assurer que ce soit crédible? cliquez pour la : demarche_ecriture. «J’ai également demandé à plusieurs femmes que je connais bien de me relire, comme Rafaëlle Germain, et j’ai même fait des focus groupe avec des femmes humoristes que je connais bien, pour bien voir si j’étais dans le ton, et sur la coche, crédible »

Quel était le défi pour vous et le réalisateur avec une histoire comme celle-là? « Le piège dans ce genre d’histoire, c’est d’être burlesque. Car c’est facile de tomber dans des idées comme le club échangiste, de rester trop léger et superficiel et d’embarquer dans l’humour grossier et facile. Dans le cas de cette femme, c’est pour elle une démarche intérieure, pas juste un trip de cul comme on dit. Et je pense que Nicolas a fait un très bon travail d’aborder le tout de manière très réaliste, ce qui fait que ça colle mieux au niveau de la quête intérieure d’Estelle. »

Que pensez-vous des acteurs qui ont été choisis pour incarner les personnages principaux? «Melissa je l’ai trouvé excellente et très drôle dans son malaise. Et Martin Matte m’a touché dans sa retenue alors que je l’attendais juste dans l’humour. » cliquez pour la suite:  reecriture_scenario

Mélissa Désormeaux-Poulin

MÉLISSA DÉSORMEAUX POULIN Qu’est-ce qui vous plaisait dans l’idée de jouer ce rôle dans ce film? «Ça faisait longtemps que j’avais le goût de faire de la comédie. J’en avais fait avec Ces gars-là, mais là, c’est une comédie que je portais sur mes épaules, alors c’est tout un autre défi. Et c’est plus de la comédie de situation pour moi. Ce n’est pas moi qui ‘punche’. Ce sont les personnages autour d’Estelle qui le font. Et c’est tant mieux. C’est la meilleure façon de débuter en comédie. » cliquez pour la suite :  raison_aimer_jouer_ce_role

Quel a été votre plus grand défi dans le film? «Le défi a été de trouver le bon ton. Pour le reste, c’était assez facile, si je compare à la série rupture par exemple, où il y a des scènes très complexes et dures à jouer. En comédie, on peut s’en permettre beaucoup, mais si on s’en permet trop, on n’est plus dans la réalité et on n’y croit plus. Et je voulais qu’on croie à la quête d’Estelle. Donc, ce défi pour moi, de trouver le bon ton, il était présent dans toutes mes scènes. Et il y a aussi l’évolution du personnage d’Estelle que je devais doser aussi. Je voulais qu’on la voie évoluer, s’émanciper graduellement. »

Le réalisateur Nicolas Monette, vous le connaissiez déjà ? «Pas pantoute..» cliquez : Nicolas Monette

Est-ce qu’il y a des scènes qui ont été plus difficiles à jouer? Peut-être les scènes plus osées? « En fait pas du tout. C’est bizarre à dire. Mais souvent dans ces scènes, on a juste envie de rire. En fait, c’est souvent ça qui était difficile, de ne pas rire de ce qu’on faisait. Et je dois dire que pour moi, ce ne sont pas des scènes très osées. On est toujours restés dans le correct. Je suis toujours comme en costume de bain. Des fois, il y a des scènes d’émotions qui sont beaucoup plus difficiles à jouer que ces genres de scènes de proximités, d’intimité. »

Comment vous êtes-vous préparé pour jouer ce personnage? « J’ai regardé et analysé chaque scène avec le réalisateur. Aussi, j’ai regardé beaucoup de films de comédies. Nicolas Monette était beaucoup inspiré par la comédie américaine. Et moi, je connaissais plus la comédie française. Par exemple, j’ai beaucoup regardé Amy Schumer, pour voir son style de jeu. J’ai aussi regardé les filles qui m’entourent dans la vie, pour m’inspirer.  »

Bénédicte Décary

BENEDICTE DECARY Qu’est-ce qui vous plaisait dans l’idée de jouer ce rôle dans ce film?  cliquez sur : role_benedicte

Et ces filles-là, ce quatuor d’amies, ça existe, c’est réaliste? « Ben oui, on en connaît toutes des filles comme ça. Elles sont des archétypes. Même que ces filles-là, on les a toutes une peu en dedans de nous à un moment donné ou un autre… Aussi, le scénariste, Benoit Pelletier, a travaillé avec des collaboratrices qui l’ont aidé à peaufiner les personnages féminins, les rendre vraiment réalistes. C’est Rafaëlle Germain et Caroline Allard qui l’ont conseillé. Au début, les filles trouvaient que c’était trop soft ce qu’il avait écrit. Et c’est fait vrai qu’entre femmes souvent on se parle crument, avec beaucoup de détails de sexe. On est capable d’aller loin. C’est sûr que dans le film, on est resté à un niveau raisonnable de langage. »

Il est comment comme réalisateur Nicolas, c’était la première fois que vous travailliez ensemble? « Oui c’était la première fois et c’était merveilleux. Il était confiant de son scénario. Il était content de son casting. Et il y avait plein d’amour sur le plateau. Il nous a donné des ailes en nous laissant faire des propositions et de l’improvisation. »

Quelles ont été les réactions à date, à la première du film à Montréal? cliquez pour : reaction public

Quels sont vos autres projets en cours?« Je vais avoir un rôle dans rupture, dès janvier. Je vais être un des cas de Mélissa. Mais je ne peux pas en dire plus, pour ne pas révéler des punchs. J’ai aussi tourné dans un premier long métrage d’un jeune réalisateur, Marc Joly. Le film s’appelle le miroir. J’ai fait aussi un moyen métrage pour Mireille Dansereau, une réalisatrice qui a fait entre autres L’arrache-cœur, et la Vie rêvée. Cette fois-ci, c’est un genre de docu-fiction. J’ai également du théâtre pour l’an prochain qui s’en vient, mais je ne peux pas en dire plus. »

Geneviève Schmidt

GENEVIÈVE SCHMIDT Qu’est-ce qui vous plaisait dans l’idée de jouer ce rôle dans ce film? «D’abord, je ne connaissais pas le réalisateur, mais je connaissais les filles. Nicolas m’avait vu au théâtre et il a voulu que je passe l’audition pour jouer dans son film. Et après avoir lu le scénario, j’ai accepté tout de suite. Ce que j’ai aimé surtout dans cette histoire, c’est le noyau de base du film, soit la remise en question. J’aimais aussi que le personnage central soit féminin. Et que les hommes sont plus faire-valoir pour ces personnages féminins. Ce qui est plutôt rare. C’est souvent l’inverse. Et j’aime aussi que ce soit des femmes de 30-35 ans…  » cliquez pour la suite  : raison_aimer_ce_film

Il est comment comme réalisateur Nicolas? « Il savait ce qu’il voulait. Et ça, c’est sécurisant pour un acteur. Et il nous a laissé aussi beaucoup de marge de manœuvre, surtout dans les scènes entre les filles. Il nous laissait improviser parfois. Aussi, on pouvait changer un mot ici et là, bref, on a su créer l’énergie et la dynamique du quatuor de filles. Mon expérience avec Nicolas a été très positive. Je retravaillerais avec lui demain matin sans problème. »

Parlez-moi un peu du tournage, comment ça se déroulait? «On a répété beaucoup chaque scène, avant que la caméra tourne, pour ne pas perdre du temps, mais aussi pour trouver notre énergie. Mais aussi, on est 4 filles premières de classe. Alors, on était très professionnelles et même si on pouvait se faire rire des fois en tournant, on essayait de ne pas trop gaspiller du temps de caméra. C’était donc un pur bonheur que de jouer tous ensemble. Il n’y a que la scène avec Martin Matte, au début du film, alors que je dois le regarder sans parler, on a dû la faire 44 fois, car c’était le fou rire continuellement. Nicolas a même dû se fâcher un peu, nous chicaner pour qu’on retrouve notre sérieux. » 

André Dupuy

ANDRÉ DUPUY (producteur) C’est vous et Guillaume L’espérance qui produisez ce film ensemble. Une coproduction. C’était comment de travailler ensemble, est-ce votre premier projet ensemble?«C’est effectivement notre premier projet ensemble et le premier long métrage pour Guillaume, mais on se connaît depuis longtemps et on s’appréciait déjà. Et cette collaboration a été vraiment formidable. Guillaume est quelqu’un qui a beaucoup d’intelligence, d’assurance et d’humour. »

C’est Nicolas Monette et Guillaume qui vous ont approché avec cette idée de film. Qu’est-ce qui vous a décidé à embarquer dans le projet? «Si on regarde ma feuille de route, on peut voir que beaucoup de sujets m’intéressent. Je suis allé dans toutes sortes d’univers déjà. Ce qui m’allume avant tout, c’est la psychologie des personnages. Donc, c’est ce qui m’a d’abord attiré dans cette histoire, c’est l’évolution des personnages. »

Quels ont été les défis au niveau de la production? «C’était surtout de s’assurer que tout avançait bien dans le temps prévu. Il y a aussi au niveau du développement, de l’élaboration du scénario, en comédie, il est important de ne pas déraper. Donc, chacune des étapes de l’écriture était super analysée. »

Les premiers pas devant public ont été faits, comment sont les réactions? «On a eu de belles réactions du public dans les 2 premières qu’on a fait, à Montréal et Gatineau. Les gens ont apprécié l’humour et l’audace du film. Ils ont aussi souligné la réflexion qu’amène le film, sur le couple. Comment le couple en est venu à communiquer entre eux? Ils se sont sentis interpellés par la profondeur du film, en plus de rire et sourire. »

Pour la galerie de photos : https://www.flickr.com/photos/133521308@N05/albums/72157689497069581

Distribué par Les Films Séville, et produit par Guillaume Lespérance et André Dupuy, Le Trip à trois prendra l’affiche le mercredi 20 décembre 2017 au Québec.

FICHE ARTISTIQUE

Mélissa Désormeaux-Poulin   Estelle

Martin Matte      Simon

Bénédicte Décary    Marie-Josée

Geneviève Schmidt  Myriam

Anne-Élisabeth Bossé   Émilie

Karine Gonthier-Hyndman     Corine

Julianne Côté     Charlyne

Igor Ovadis        Darius

Catherine Bérubé    Alexe

Rémi-Pierre Paquin   Mathieu

Mylène Mackay    Delphine

Martin Laroche      Thomas

Pierre Brassard       Michel

Romane Martins    Lily

Daniel Parent          Bruno

Florence Longpré   Danseuse Robocop

FICHE TECHNIQUE

Une idée originale et un film de   Nicolas Monette

Scénario   Benoit Pelletier

Collaboration au scénario    Rafaële Germain et Caroline Allard

Producteurs          Guillaume Lespérance et André Dupuy

Producteur exécutif    Patrick Roy

Producteur délégué    Bruno Barrière

Direction photo            Tobie Marier Robitaille

Direction artistique      Hugues Letellier

Création des costumes  Julie-Anne Tremblay

Montage      Jean-François Bergeron

Musique      Frédéric Bégin

Son              Arnaud Derimay, Pierre-Jules Audet, Gavin Fernandes – CAS

Distribution des rôles      Nathalie Boutrie

Distributeur                       Les Films Séville, une filiale d’Entertainment One

Ventes internationales    Seville International

Visitez letripatrois-lefilm.ca

Crédit photos : Réjeanne Bouchard