Mille batailles de Fou Glorieux, la dernière chorégraphie de Louise Lecavalier présentée au Grand Théâtre, une création toujours aussi renversante et bouleversante!

Louise Lecavalier, chorégraphe et danseuse

En ce mardi 12 décembre, en soirée, au coeur de la première tempête hivernale à Québec, Louise Lecavalier a investi pour deux soirs la scène intime de la salle Octave-Crémazie.

Librement inspiré de la figure du chevalier inexistant de l’auteur italien Italo Calvino et de son écuyer, Louise Lecavalier et son partenaire vont se livrer seuls ou ensemble à des affrontements, des rencontres, des chimères avec une vélocité d’exécution incroyable. C’est de la danse portée à son paroxysme, dirait-on, faite avec une telle ingéniosité dans la création, dans les mouvements, les déplacements et leurs séquences.

Accompagnant les deux danseurs, le compositeur et guitariste Antoine Berthiaume sur un fond de musique électronique, gratte sa guitare électrique en produisant un climat, une atmosphère lancinante, répétitive, grisante.

Louise Lecavalier et Robert Abudo

Scéniquement, il y a un fond arrière fait d’un assemblage de panneaux de contreplaqué brut, et à l’avant, prend place un espace conçu comme un ring de boxe, délimité par une ligne rouge. Or les éclairages durant ces soixante minutes vont jouer sur le fond de scène et le ring et créer divers espaces ce création.

Sur cette scène, Louise Lecavalier va « faire cavalier » seule au départ et par la suite en compagnie de son compère, le danseur Robert Abudo.

Dans une première partie, dans son costume noir composé d’un gilet avec capuchon et d’un pantalon de latex au bas évasé qu’elle portera tout au long de la prestation, elle va apparaître seule. Dès les premiers instants, on est surpris et fasciné par la gestuelle exprimée, ne serait-ce que par le mouvement de ses mains secouées.

Puis, les bras s’agitent dans une utilisation inhabituelle mais en soi, tellement propre à Louise Lecavalier. Encore qu’à chaque nouvelle création, elle se renouvelle et elle réinvente. Alors, elle se déplace, se transporte vive, rapide, avec des centaines et des centaines de petits pas. On dirait allégoriquement une libellule qui se déplace à la surface d’un plan d’eau.

Par la suite, apparaît son acolyte Robert Abudo. Tout au long de cette représentation, ils occuperont l’espace de façon énergique, frénétique même. La gestuelle est particulière entre eux. Par exemple, dans le contact de leurs têtes dans un corps à corps ou dans le rapport entre la main et la tête.

Vers la fin de la prestation d’une heure intense, il y aura un moment fort intéressant des deux danseurs étendus au sol. Encore là, une utilisation inhabituelle du corps au sol.

Par moments, hors du ring, Louise Lecavalier va venir prendre une gorgée d’eau d’une bouteille tendue parfois par le guitariste. Pour le public, on a l’impression d’être partie prenante des à-côtés du spectacle.

Pour son originalité, sa haute créativité, son audace, et toutes ses qualités non conventionnelles, il faut absolument aller voir le travail en danse contemporaine de Louise Lecavalier. Cette Québécoise est une artiste parmi les plus fortes et les plus originales à travers le monde dans sa discipline.

La production 

Interprétation :

Louise Le cavalier, Robert Abudo

Assistante à la chorégraphie et répétitrice : France Bruyère

Conception lumières : Alain Lortie

Composition et musique en direct : Antoine Berthiaume

Musique additionnelle : Steve Roach

Costumes : Yso

Crédits-photos : André Cornellier

Mille batailles de Fou Glorieux est à nouveau présenté ce soir, le 13 décembre à 20 h 00 au Grand Théâtre de Québec.

http://www.grandtheatre.qc.ca/spectacles/fou-glorieux-2197.html