Rozmaring, d’Éva Böröcz, un roman tout en sensibilité et en personnages colorés. Une auteure à découvrir!

Rozmaring,

Le deuxième roman d’Éva Böröcz, Rozmaring, aux éditions hurtubise est en librairie depuis peu. Un roman qui raconte la vie d’un village hongrois, échelonnée sur une période de 50 ans, à partir du début des années 1900. À travers ces personnages colorés, un peu marginaux, mais totalement attachants et aimants, l’auteure nous raconte leurs vies, leurs péripéties, tout en faisant ressortir les éléments marquants de la grande Histoire, incluant les deux grandes guerres, et les événements politiques qui ont bouleversé la Hongrie et ses alentours.

Résumé

Rozmaring, c’est le nom d’un petit village hongrois qui pourrait être le nôtre, car ses habitants sont confrontés aux mêmes enjeux que partout ailleurs. Rozmaring est universel.
Rozmaring, c’est cinquante ans de l’histoire d’un village, mais c’est aussi et surtout l’histoire des femmes depuis la nuit des temps : asservies et battues en temps de paix, humiliées et violées en temps de guerre, mais d’une force de caractère et d’une résilience sans borne par lesquelles passe la survivance du monde. Rozmaring est d’hier et d’aujourd’hui ; Rozmaring est intemporel.  Rozmaring, c’est l’histoire d’une galerie de personnages qui partagent tous un trait commun. Qu’il s’agisse de Lydia, la femme forte qui tient tête à tous les hommes des environs… de sa fille Anna, la première à être admise aux études supérieures de sa région… de Zoltán le nain et Vilma la géante, le couple le plus curieusement assorti du pays… de Günter l’errant venu d’Allemagne fuyant le nazisme avec son chien Jupiter… de Vitéz l’orphelin au caractère fantasque et de tant d’autres encore, tous cultivent une étrangeté légitime à nulle autre pareille. Rozmaring est marginal.  D’une guerre à l’autre, entre invasions allemande et russe, de drames en farces, imprégnez-vous de la vie foisonnante et colorée de ce petit village et humez à fond le parfum entêtant qui domine toute la vallée, celui du romarin… Bienvenue à Rozmaring. 

Rozmaring, c’est le mot hongrois pour le romarin. Ce village est ainsi nommé grâce à une légende sur l’effet du romarin sur ce petit village, qui est en fait le symbole de l’amour pour eux. Ils en cultivent dans chaque maison et son odeur enivre les environs.

Je dois dire que j’ai pris grand plaisir à découvrir cette auteure. Elle a une plume facile, limpide et riche. Elle peut aisément nous raconter l’histoire d’un villageois, de manière à la fois très détaillée, captivante et concise, en quelques paragraphes, et nous le rendre très attachant rapidement. Ainsi, au fil des pages, à travers la vie de l’héroïne principale du roman, Anna, on découvre une panoplie de personnages très colorés, qui nous charment instantanément. Que ce soit le nain Zoltàn, ou encore Vilma la géante, ou même Günter le journaliste errant, on est tous conquis par leurs personnalités distinctes et leur marginalité.

On salue le courage et la détermination des femmes dans ce roman, car ce sont elles qui tiennent tête aux hommes, qui ont une force de caractère sans borne. Naturellement, Anna est mon personnage préféré. Elle est une battante, une aimante, une courageuse, sans jugement pour les autres. L’histoire d’amour de ses parents m’a profondément ému et l’acharnement d’Anna pour le bien-être de ses proches et amis, est très inspirant.

J’aime bien aussi voir comment les événements historiques, tels que les grandes guerres, ont eu des répercussions épouvantables sur ce petit village. Et c’est émouvant de voir ces gens se retrousser les manches pour aider à rétablir un semblant de vie paisible au village au fil du temps.

Finalement, j’ai bien aimé apprendre quelques mots en allemand et aussi en hongrois, à la lecture de ce roman. J’ai même pris la peine de chercher dans un dictionnaire, pour savoir ce que voulaient dire les noms des chapitres, écrits en hongrois…. Un, deux, trois, quatre, cinq… Je me suis rendu compte que je trouvais cela beau comme langue, le hongrois…Egy, Kettö, Három, Negy, öt…

Éva Böröcz

Éva Böröcz est née en Hongrie en 1938. Issue d’une famille d’artisans, elle s’inscrit à l’école d’infirmières et obtient son diplôme en 1956.  Quelques mois plus tard, après que les chars soviétiques ont écrasé la révolution hongroise, elle s’enfuit de son pays et immigre au Québec en janvier 1957. Elle se fixe à Montréal, où elle travaillera comme technicienne en physiologie respiratoire plus de trente ans.  Dès sa retraite, elle se met à écrire avec passion des contes, des récits et des nouvelles.

Nombre de pages : 328
Prix : 24,95 $
Parution le : 2017-10-19
Éditeur : Éditions Hurtubise inc.

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