C’est le 9 février prochain que le film Prendre le large, le septième long métrage de Gaël Morel, prend l’affiche au Québec. Sorti en France en novembre 2017, ce film met en vedette dans le rôle principal, la très talentueuse Sandrine Bonnaire.
Résumé : La vie d’Édith (Sandrine Bonnaire) est bouleversée. L’usine dans laquelle elle travaille depuis toujours est délocalisée au Maroc. Pour les ouvriers, l’unique alternative au chômage est d’accepter un reclassement au Maroc. Édith, sans attache, avec un fils travaillant au loin, est la seule à faire ce choix. Même si les premiers pas dans cette nouvelle usine et ce pays inconnu sont difficiles, Édith se lie vite d’amitié avec Mina, qui tient la pension où elle loge. Grâce à cette amitié, sa vie prend un nouveau tournant.
Bien qu’on ne sait rien d’Édith, et qu’on en apprend peu sur son passé, Sandrine Bonnaire réussit tout de suite à nous faire croire à son personnage d’ouvrière du textile, douce, introvertie, qui adore travailler pour donner un sens à sa vie. L’accomplissement de soi, principalement par le travail, lui vient de son père et c’est une valeur qui est bien encrée chez elle. Bien qu’elle puisse sembler sensible et fragile, Édith a un courage, une ténacité et une détermination sans borne. C’est avant tout ce personnage qui m’a plu immédiatement, et m’a fait apprécier ce film. C’est tant mieux, puisque le film repose entièrement sur ses épaules. Sandrine Bonnaire a un talent fou. Elle peut se montrer austère, un visage sévère et inaccessible et en un instant, avec un sourire désarmant, elle s’ouvre, s’épanouit et devient accessible. Quelle actrice!
Ensuite, le deuxième personnage important dans ce film, c’est le Maroc. On découvre Tanger dans toute sa splendeur. Situé sur le détroit de Gibraltar, ce port marocain est de toute beauté à regarder. Mais on y découvre aussi toute la pauvreté de la classe ouvrière. On compatit pour ces hommes, mais surtout ces femmes qui travaillent pour une bouchée de pain, dans des usines, où les conditions de travail sont exécrables. Les images du directeur photo sont magnifiques. Le titre du film Prendre le large, y est amplement représenté par les images sublimes. Et la musique de Camille Rocailleux agrémente bien le film.
Finalement, il y a Mina, sa logeuse, et son fils Ali interprétés avec brio par Mouna Fettou et Kamal El Amri. Ils deviennent peu à peu la deuxième famille d’Édith. Édith pose un regard admiratif, chaleureux et quelque peu envieux sur la relation affectueuse et respectueuse entre Mina et son fils. Avec en plus l’amie de la famille, presque la grand-mère qui a une joie de vivre contagieuse, Édith se sent enfin bien dans une famille, alors qu’elle regrette la détérioration de sa relation avec son propre fils. Ce film, en plus de montrer les différences de vie entre le Maroc et la France, nous montre aussi la beauté et la complexité d’une relation mère-fils et la difficulté de couper le cordon familial, sans trop de heurts.
En résumé, Prendre le large, est une belle histoire optimiste, qui alterne entre la mélancolie d’une vie antérieure, et l’espoir de renaitre dans une nouvelle vie. Bien qu’on nous montre l’inhumanité de la condition ouvrière du Maroc, on nous fait aussi découvrir la belle humanité et solidarité des personnages centraux, malgré le manque de solidarité des collègues de travail. Un beau contraste qui est intéressant à regarder. C’est un divertissement complet!
Bande annonce : : https://www.youtube.com/watch?v=_1WXSCgH3H8
http://www.filmsdulosange.fr/fr/film/242/prendre-le-large
Réalisateur
Gaël Morel
CASTING
Sandrine Bonnaire : Edith Clerval
Mouna Fettou : Mina
Kamal El Amri : Ali
Ilian Bergala : Jérémy
Farida Ouchani : Najat
Nisrine Radi : Karima
Lubna Azabal : Nadia
Nadine Charvolin : la contremaître de Villefranche
PRODUCTION
TS Productions (Anthony Doncque, Miléna Poylo, Gilles Sacuto)
DURÉE
1h43
ANNÉE DE PRODUCTION
2017
SORTIE EN FRANCE 8 novembre 2017
SORTIE au QUÉBEC 9 février 2018
Crédit photos : Courtoisie