Ce sera tout de Michel Gay, un livre unique en son genre qui me laisse perplexe.

Ce sera tout

Michel Gay vient de publier chez VLB éditeur, le livre Ce sera tout. Ce roman m’a intrigué par ce qui accompagne le résumé : Au-delà du dispositif qui lève le voile sur les métiers de l’édition – et sur le métier d’auteur au premier chef – Ce sera tout est le lieu d’un romantisme pudiquement désespéré et d’une vraie réflexion sur l’écriture et la lecture.

Résumé : L’auteur (ou serait-ce son alter ego ?) qualifie son livre de « machin-bouquin ». Il n’a pas fait, en tout cas, un roman comme les autres. Ses errances, ses réminiscences, ses « fragments de discours amoureux » sont scandés par des notes de bas de page chicaneuses, parfois signées par lui, mais aussi, souvent, par un éditeur colérique, un chargé de projet désemparé, une correctrice narquoise ou une infographiste grincheuse. Tout cela pourrait donner le tournis, mais pas du tout : le récit a été construit avec une précision d’horloger.

D’emblée, je dois dire que je n’avais jamais vu un tel livre, écrit de cette façon. Et cela m’a d’abord allumé, de pouvoir avoir un accès privilégié dans le monde de l’édition, et le métier d’auteur. On a l’impression de lire un ouvrage non fini, une œuvre d’un auteur, qui contient tous les commentaires, les notes de bas de page de son éditeur, de la correctrice d’épreuves, de l’infographiste, des notes d’inconnus aussi, et même des réponses de l’auteur à son éditeur. En fait, je dirais qu’il y a plus de notes de bas de page qu’il y a de texte dans le roman. C’est sûr qu’on en apprend beaucoup sur ce qu’on ne doit pas faire pour écrire un roman, ou encore quoi dire pour intéresser son lecteur, ou non.

Et je suis d’accord avec la mère de l’auteur qui dit… « Moi non plus, je ne crois pas que c’est un roman. » 

Cela étant dit, bien que j’ai parfois rigolé de ces notes de bas de page, que j’ai aimé l’originalité de cet auteur, que j’ai pu avoir un œil sur les coulisses de l’édition et que certains passages écrits par l’auteur m’ont bien plu, je dois dire que je suis perplexe, à la fin de ma lecture. Tout d’abord, il n’y a pas d’histoire à suivre, donc, le texte part dans toutes les directions. Pour ce qui est de la réflexion sur l’écriture et la lecture, je crois ne pas avoir tout compris les messages que l’auteur a voulu passer. Finalement, la lecture des notes de bas de page devient fastidieuse à lire à la longue.

Dommage, car la prémisse de ce roman, qui n’en est pas un, me semblait intéressante et l’originalité de ce livre est un point très fort, mais pas suffisant pour garder mon intérêt jusqu’à la fin, bien que je l’ai lu au complet.

Michel Gay

Michel Gay est né à Montréal en 1949. Après avoir enseigné pendant quelques années, il a surtout travaillé dans le domaine du livre : d’abord à l’Union des écrivains québécois, plus tard à l’Association nationale des éditeurs de livres, puis aux Éditions Fides. Cofondateur et codirecteur de la revue La Nouvelle Barre du jour et des éditions du même nom, il a aussi été longtemps directeur de la collection de poche « Bibliothèque québécoise » (BQ). Au tournant des années 1990, il a par ailleurs œuvré dans le domaine de la muséologie, notamment au Musée de la civilisation à titre de directeur des activités culturelles. Des textes de Michel Gay ont paru dans bon nombre de revues du Québec et d’ailleurs, et certains ont été diffusés à la radio de Radio-Canada. Il a publié plusieurs recueils, dont Éclaboussures chez VLB éditeur etCalculs dans la collection « Rétrospectives » des Éditions de l’Hexagone.

Prix 24,95 $

Nombre de pages 168 pages

Parution : 2018-02-21

VLB éditeur

http://www.edvlb.com/