Les erreurs du cerveau : Un super-pouvoir, un livre fascinant qui démystifie plusieurs de nos étranges comportements, ou aptitudes!

Les erreurs du cerveau : Un super-pouvoir

Les erreurs du cerveau : Un super-pouvoir de Henning Bech. Un éclairage inédit sur le cerveau humain et sa supériorité face à la machine. Voilà un livre intrigant, qui pourrait sembler fastidieux à lire, vu sa qualité scientifique et son nombre de pages. Cependant, ce livre est un petit bijou de lecture captivante, instructive, divertissante et tellement facile à lire! Tout comme moi, vous serez conquis et vous serez maintenant plus à l’affut de votre concentration, de vos distractions, et serez plus bienveillants envers vos oublis, vos erreurs, et des failles de votre cerveau!

Résumé : De nos jours, nous sollicitons notre cerveau en permanence. Nous sommes bombardés d’informations : nous téléphonons, écrivons des e-mails, surfons sur Internet… tout cela en même temps. Notre concentration est mise à rude épreuve, nous rendant distraits, négligents et imprécis. De fait, nous commettons inévitablement des erreurs. Mais l’imperfection humaine n’est pas une tare, bien au contraire ! Henning Beck entre dans les coulisses de la structure biologique la plus complexe au monde, le cerveau, et nous montre que nous devons être reconnaissants envers ces défauts qui n’en sont pas vraiment. Il nous amène à considérer comme une force ce qui, à première vue, est une faiblesse. Il nous enseigne pourquoi il est précieux d’oublier l’histoire d’un livre afin d’en retenir le plus important; pourquoi il vaut mieux avoir une mémoire défectueuse qu’une absence de mémoire ; ou encore pourquoi il faut apprendre à s’ennuyer pour mieux se connecter au monde. Croire au pouvoir de l’erreur, c’est encourager les « oublis intelligents ». Se tromper, c’est développer notre créativité, améliorer notre concentration, renforcer nos prises de décision – ce à quoi ne parviendra jamais l’intelligence artificielle, même dans cent ans. L’erreur nous pousse à nous réinventer, nous mène sur des chemins que nous n’aurions pas empruntés autrement… et nous rend supérieur à n’importe quelle machine.

Ce que j’aime beaucoup dans ce livre, c’est qu’il nous parle des mécanismes de notre cerveau, comment il travaille, quelle partie interne il sollicite, en les nommant et en les décrivant. Mais tout cela, l’auteur le fait de manière simple, précise, détaillée et facile à comprendre. Il utilise des exemples du quotidien pour nous faire comprendre des réalités plus abstraites. Il fait référence à des tests qui ont été menés pour prouver ce qu’il avance. Ces références sont toutes identifiées à la fin du volume dans la section des notes.

J’aime bien aussi quand l’auteur me fait faire un test simple pendant ma lecture pour prouver son point. Et j’adore qu’il s’adresse au lecteur, comme s’il était un ami à qui il jase bien franchement.

Ceci est bien différent de livres scientifiques qui peuvent sembler laborieux à lire parfois. Et l’auteur en parle justement dans le livre. Quand c’est trop abstrait, ou rempli de tableaux de chiffres, de statistiques, le cerveau a tendance à ne plus être intéressé et à s’évader pendant la lecture.  Alors, raison de plus de ne pas intégrer ce genre d’informations ennuyantes dans son propre livre.

Le seul bémol que j’ai avec ce livre, c’est que ce soit une traduction de l’allemand, puisque l’auteur vient d’Allemagne. Or, la traduction est excellente, par contre, plusieurs exemples ou références que l’auteur utilise sont en lien avec l’Allemagne et donc, peu adapté à nous québécois. Mais au final, on comprend quand même ce qu’il veut nous amener comme informations.

Voici un petit résumé de ce que j’ai retenu comme informations pertinentes, sur les mécanismes de notre cerveau : Il est important de distraire son cerveau pour quelques minutes à toutes les 30 à 45 minutes, pour ne pas saturer notre mémoire temporaire. On devient ensuite plus productif, si on prend une petite pause. Même si c’est juste 5 minutes pour jaser avec quelqu’un.

Notre cerveau n’arrête jamais. Lorsque l’on conduit, qu’on marche, que l’on fait des activités routinières qui ne sollicitent pas beaucoup notre cerveau, qui l’ennuie en fait, alors il se met à rêver (penser à autre chose) et c’est souvent là qu’on est le plus créatif. C’est donc pour cela que souvent nos meilleures idées nous viennent sous la douche, ou au réveil le matin, ou en marchant vers son auto le soir, alors qu’on a cherché toute la journée une solution.

Pour étudier pour des examens, lorsqu’on étudie en apprenant par cœur, notre cerveau s’ennuie aussi.  Et s’il ne voit pas de lien entre les divers mots à apprendre, il est moins efficace. Si par contre, on comprend ce qu’on étudie, ou qu’on fait des liens pour retenir les mots, alors on retient plus longtemps dans notre cerveau les informations et de manière plus facile en reliant les mots appris.

Ce qu’on apprend, on peut le désapprendre, mais ce qu’on comprend, c’est pour la vie.  Le stress peut être notre meilleur ami pour apprendre, mais il peut aussi être notre pire ennemi selon la nature du stress. Et essayer d’être créatif sur demande, en mode stress, cela est presque impossible.

Notre mémoire est vulnérable et influençable, si bien que notre cerveau a des problèmes à enregistrer les souvenirs, à les fixer et à les rappeler. Il peut même enregistrer de faux souvenirs. Pourquoi? « Pour nous, les souvenirs ont deux fonctions : nous les utilisons afin de nous bâtir une identité à partir du passé et de tirer des leçons de nos expériences pour l’avenir. C’est deux caractéristiques exigent une mémoire non pas statique, mais flexible et donc vulnérable. Plus nous nous souvenons, plus nous embellissons nos idées, plus nous déformons nos souvenirs. Mais c’est précisément ce qu’il faut faire pour planifier nos actions futures.» C’est fascinant !

Finalement, j’ai compris pourquoi je suis meilleur dans mon sport préféré quand je ne suis pas stressé. « À force d’exercices et d’entrainements, on peut automatiser une séquence de mouvements. Désormais, cette séquence n’est plus traitée de manière consciente par le cerveau, mais de manière subconsciente par le cervelet, le siège de notre pilote automatique…. Lorsque nous sommes sous pression, nous avons tendance à être particulièrement attentifs afin de ne pas commettre d’erreurs… Ainsi, nous nous concentrons au plus mauvais moment… le cerveau court-circuite alors le cervelet. Au lieu de laisser simplement le mouvement bien rodé se dérouler, nous pensons soudain à chacune des étapes et nous perdons le fil du déplacement. »

Au final, ce livre de vulgarisation scientifique sur le cerveau nous en apprend beaucoup sur divers sujets tels que : L’oubli (pourquoi on ne se souviendra pas de la majorité des informations de ce livre, mais aussi pourquoi cela nous permettra d’en retenir l’essentiel)

L’apprentissage (la différence entre apprendre par cœur et la compréhension)

La mémoire (pourquoi un faux souvenir vaut mieux que pas de souvenir du tout)

Le black-out (pourquoi la pression, le stress peut nous ralentir ou nous faire échouer)

Le temps (notre cerveau n’a aucun sens du temps)

L’ennui (ce qui fait que notre cerveau se déconnecte et permet à nos rêveries de nous inspirer)

La distraction (pourquoi la distraction nous est si facile et pourquoi elle peut nous rendre plus créatives)

Les mathématiques (Pourquoi le cerveau compte mieux sans chiffres)

Les décisions versus les choix

Les schémas mentaux

La motivation, la créativité et le perfectionnisme.

Neuroscientifique allemand de 35 ans, Henning Beck a étudié la biochimie à Tübingen et est diplômé de l’École supérieure de neurologie cellulaire et moléculaire. Il a notamment enseigné à l’Université de Berkeley en Californie. Il publie régulièrement dans des magazines comme Geo et anime des conférences et des ateliers sur des thématiques telles que « Neurobiologie et créativité ». Il vit à Francfort et travaille à la Scene Grammar Lab. Publié en 2017, Les Erreurs du cerveau : un super-pouvoir fut une révélation en Allemagne !

Nombre de pages : 366 pages
Parution: 22 mars 2018
Prix : 29,95$

Les éditions Michel Lafon

https://www.michel-lafon.ca/