Entrevue avec les artisans du film 1991 de Ricardo Trogi, qui prend l’affiche le 25 juillet prochain.

Les artisans du film à Québec

Pour la promotion du film 1991, les artisans de ce long métrage tant attendu de Ricardo Trogi se sont arrêtés à Québec, avec l’autobus aux couleurs de l’affiche du film. Tourné en partie à Montréal, et surtout en Italie, 1991 vient clore la trilogie du récit autobiographique de Ricardo Trogi amorcée avec 1981 et 1987. (Mais qui sait, un quatrième film pourrait voir le jour).  Pour ce long métrage, on retrouve Jean-Carl Boucher dans le rôle de Ricardo, Sandrine Bisson dans celui de sa mère Claudette, Claudio Colangelo qui campe Benito, père de Ricardo, ainsi que Juliette Gosselin dans le rôle de Marie-Ève Bernard. S’ajoutent à la distribution Alexandre Nachi, Mamoudou Camara, Mara Lazaris, Massimo Leone, Roberto Citran, Mary-Lee Picknell, Rose Adam, Alexandrine Agostini, Giuseppe Cantore et Guillaume Girard.

Mon appréciation du film est disponible ici : https://info-culture.biz/2018/07/24/film-1991-de-ricardo-trogi-meilleur-on-en-redemande/

Voici mes entrevues avec Jean-Carl Boucher, Sandrine Bisson, Juliette Gosselin, Alexandre Nachi, Ricardo Trogi et la productrice Nicole Robert.

voici la galerie de photos lors des entrevues : https://www.flickr.com/photos/133521308@N05/albums/72157697521012001

Synopsis : Vous souvenez-vous de votre premier voyage? En 1991, j’avais 21 ans, j’étais à l’université et tout le monde partait. Certains dans l’Ouest canadien, d’autres aux États-Unis. Moi ça été l’Italie. Pas parce que j’avais l’appel des grandes capitales culturelles. Non. Pour suivre la femme de ma vie. En 1981, j’étais persuadé que c’était Anne Tremblay. En 1987, j’ai changé d’idée, c’était Marie-Josée Lebel. Mais oubliez ça, c’est en 1991 que j’ai rencontré la vraie femme de ma vie, Marie-Ève Bernard. C’est pour ça que le jour où elle m’a donné rendez-vous à Perugia, je suis allé la rejoindre, pis comme d’habitude, ça a été compliqué!»

RicardoTrogi

Questions pour le réalisateur et scénariste Ricardo Trogi : Tout d’abord, au tout début du film, il y a un cours de scénarisation, où votre prof vous dit ceci : «Vous devez écrire sur ce que vous connaissez, donc vous-même. Et n’hésitez pas à montrer ce que vous avez de plus laid. » Est-ce une citation de Ricardo ou si ça vient vraiment d’un prof? « ça vient vraiment de mon prof. Je ne savais pas ça à 21 ans. Et je suis sûr que ce prof va se reconnaître quand il va voir le film. Et c’est la chose que j’ai appris la plus importante dans ces cours et que j’ai toujours tenté d’appliquer. Et quand je ne l’ai pas appliqué, j’ai vu que ça ne donne pas les bons résultats. Quand tu parles de ce que tu connais, tu risques d’être plus crédible et plus pertinent à tous les niveaux. Je l’ai pris au sérieux, ce prof. Il me faisait peur » Cliquez ici pour la suite : prof_scenarisation

Et que dire des diverses péripéties qui sont arrivées à ce jeune Ricardo. Est-ce tout vrai? « Eh bien oui, pas tous la même année, mais ce sont tous des anecdotes que j’ai vécu, dans les 3-4 années entourant 1991. » Écoutez la suite, avec le personnage d’Arturo : similitude_avec_vie_de_ricardo

Et tourner en Italie, c’était contraignant? Car on voit par exemple les monuments ne sont pas tous très au niveau. Est-ce parce que vous ne pouviez pas tourner là-bas? « Le tournage c’était super. Et pour les monuments touristiques, c’est juste moi qui ne voulais pas faire un film carte postale. Comme le Colisée, je l’ai montré, mais avec un arbre en avant. Et la moitié de la fontaine de Trévi. On l’a tous déjà vu cent fois.» 

Parlez-moi de la musique, qui est encore merveilleuse sur ce film. Comment s’est fait le choix et pourquoi? Écoutez sa réponse sur la musique : musique_ricardo

Il y a aussi la séquence de la perte de cheveu qui est hilarante. Parlez-moi aussi de ce petit bout de film qui est génial. Écoutez sa réponse sur un clin d’œil à un autre film : 666_number_of_the_beast

Jean-Carl Boucher

Jean-Carl Boucher (Ricardo): Comment est-ce que le Ricardo que tu incarnes ici est différent?  A-t-il évolué? Plus mature ? Plus adulte ? Que celui que tu as joué dans 1987? «On installe assez rapidement dans le film que Ricardo est à l’université, et qu’il fait un cours en scénarisation. Il se cherche beaucoup plus sérieusement que dans 1987, où c’est une espèce de fantasme de ce qu’il voudrait être. Ici, il est plus concret. Il cherche la femme de sa vie, ce qu’il va faire comme carrière. C’est sûr qu’il reste une portion de délire, mais c’est moins conscient. Ricardo commence plus à observer les gens, à devenir le réalisateur peu à peu que l’on connaît. Dans ce film, on est plus dans sa tête et Ricardo parle un peu moins. Il observe. » 

Quels ont été les défis pour vous dans ce film? Parler en anglais, en italien? Courir dans les rues de Perugia, avec un sac à dos rempli? « Effectivement, courir, c’était tout un défi. Je ne suis pas quelqu’un qui sue beaucoup quand j’ai chaud. Ça ne parait pas vraiment, disons. Donc, on devait me vider un seau d’eau sur la tête, et on me mettait de la glycérine (de la fausse sueur) pour que J’aie l’air d’avoir chaud. Donc, j’étais mouillé constamment. Et je devais courir, constamment, dans cette ville où tout est en escalier ou en pente. Quand j’ai compris ce qu’il voulait avoir, j’ai demandé aux accessoiristes de me remplir le sac, pour que ce soit plus lourd, pour que ce soit plus réaliste. »

Et était-ce la première fois que tu allais en Italie? « J’étais déjà allé à Rome, avec une amie, pour 5 jours. Et on l’a vécu en mode très touristique. Cette fois-ci, on était avec des Italiens de la place. Ils connaissaient très bien l’endroit. Donc, on a pu voir la ville autrement que par les attraits touristiques, et c’est, de loin, ce que je préfère. On a pu s’intégrer dans la communauté. »

Maintenant, il y avait Alexandre que tu as connu sur le tournage et Juliette que tu connaissais déjà, car elle est ton amie. Qu’est-ce qui est le plus facile ? Jouer avec des amis ou découvrir de nouveaux amis? « Je pensais que c’était plus facile de jouer avec quelqu’un que je connais bien. Je l’avais vécu avec 1987, puisque je jouais avec mes trois meilleurs amis dans la vie. Mais avec Alexandre, on ne se connaissait pas,  mais tout comme dans le film, on a dû apprendre à se connaître et c’est pour ça que c’est si crédible, on s’est apprivoisé à l’écran, pour vrai. »

As-tu d’autres projets dont tu peux me parler? (Série Léo par exemple de Fabien Cloutier?) «Dans la série Léo, je joue le personnage de Marco, en fait Marcornemuse, c’est son nom d’artiste. Il traine un peu dans le village de Léo, qui est le personnage principal. Tous les autres personnages gravitent autour de lui. Moi je suis quelqu’un qui veut l’aider, mais qui finit surtout par être un peu une tache. Ce n’est pas un personnage des plus agréables, mais pour moi c’est un des plus agréables à jouer. Je n’avais jamais travaillé avec Fabien et j’ai vraiment aimé sa manière d’être en contrôle de tous les éléments sur le plateau de son projet. Et en plus, il est très comique. On s’est bien amusé sur ce tournage… Comme autres projets, je développe présentement une série télé et un film avec mon ami Pier-Luc Funk. Mais je ne peux pas en dire plus.»

Et s’il y avait un quatrième film? « Moi, n’importe quand!»  

Mais il faudrait penser à enlever plus de cheveux pour jouer ce nouveau rôle. Est-ce une peur pour toi de perdre tes cheveux? « Moi ça va. Je ne pense pas que ça m’arrive dans la vraie vie. Mais à cause du tournage, j’ai du mettre une casquette pendant 2 mois, après le tournage, parque pour la dernière scène, ils m’ont rasé un bon bout de mes cheveux en arrière. J’avais vraiment un trou. J’avais l’air d’un moine. »   

Juliette Gosselin

Juliette Gosselin (Marie-Ève Bernard): Est-ce que tu étais déjà une fan des films de Ricardo? «Oui, vraiment. J’avais même auditionné pour jouer Marie-Josée dans 1987. Maintenant, je remercie la vie que cela n’avait pas fonctionné à ce moment-là. Cela m’a permis d’avoir ma chance cette fois-ci dans 1991. »

Parlez-moi du tournage en Italie. Comment est-ce différent ou non de tourner ici? « Dans la manière de travailler, c’était assez semblable, puisqu’on est arrivé avec une équipe technique presque entièrement québécoise. Ce n’était donc pas si dépaysant. C’était juste plus beau. Le décor pour travailler était à couper le souffle. La ville où on tournait, Pérugia, c’est une vieille ville fortifiée. Peu importe où tu es, tu as une vue en 360, magnifique. Donc, honnêtement les seules différences étaient toutes à notre avantage. Le décor, la bouffe et les heures de travail. Car en Italie, les lois de tournage sont plus strictes et on ne peut pas tourner plus d’un nombre d’heures fixes par jour, comparé à ce qu’on peut faire au Québec. Donc, les journées n’étaient pas si longues. C’était donc mieux que tout ce que vous pouvez vous imaginer. » 

Comment t’es-tu préparé pour ce rôle? « Pour ce rôle, c’est quand même une préparation différente que j’ai eu à faire, contrairement à ce que je suis habitué. Normalement, je vais tenter de comprendre mon personnage, son back story… C’est sûr qu’il y avait un peu de ça ici aussi, mais comme ce film, on voit les événements à travers les yeux de Ricardo, c’est sa perception à lui de mon personnage que je dois jouer. Donc, je dois jouer ici une version d’une fille idéale, puis la vision de cette fille change, au fur et à mesure que la perception de Ricardo change. Donc, je dois me fier plus aux indications de Ricardo pour l’adapter. Alors, comme préparation, j’ai surtout eu à apprendre l’italien pour certaines scènes. J’ai préparé aussi une chorégraphie pour danser. Mais sinon, je me fiais aux indications de Ricardo, comme la fois où dans le rêve de Ricardo,  il voulait que Jean-Carl et moi, on joue mal, forcé, gros. On avait juste à lui faire confiance que ça fonctionne.»

Avez-vous d’autres projets en cours que vous pouvez me parler? « D’abord, j’ai terminé de tourner la saison 2 de L’académie, la série sur le club illico. Je vais aussi jouer dans le prochain film d’André Forcier. On commence à tourner très bientôt. Ensuite, à l’automne, je serai de la distribution du premier long métrage de Mélanie Charbonneau : Les fabuleuses. Produit également par Nicole Robert. » 

Sandrine Bisson

Sandrine Bisson (la maman de Ricardo) : Étiez-vous déçue de ne pas aller tourner en Italie? Car on le sait, la mère de Ricardo ne va pas en Italie avec lui, elle reste chez elle. « C’est sûr que j’aurais aimé y aller, mais ça ne se pouvait pas. Et en fait, je suis surtout contente d’avoir pu y jouer un petit rôle, même si c’était juste 3 jours de tournage, et la majorité du temps, au téléphone. Même si je n’ai pas vu le film encore et seulement lu le scénario, j’ai tellement rigolé. Je sais que ça va être bon. » 

Et le texte que vous recevez de Ricardo pour votre personnage, est-ce que vous avez à vous le mettre en bouche, à le retravailler ou si tout se dit bien tel quel? « Je n’ai rien à retoucher. Je le dis tel quel. Et ça, c’est rare que ça arrive. Aussi bien écrit que cela, à la virgule près. Ça coule bien, le rythme est là. On ne court pas après rien. Les idées sont claires. Ricardo est vraiment très bon pour écrire des dialogues. Et j’adore ce personnage, car elle dit n’importe quoi, mais on lui pardonne tout. Elle a une agressivité aimante.  » 

C’est comment de reprendre son rôle après tant d’années et de revenir dans ses pantoufles? « Tu l’as dit, c’est vraiment comme de remettre mes pantoufles confortables. La seule chose que je déplore c’est qu’on tourne trop vite. On est trop habitué de tourner tous ensemble, alors on avait fini même avant le temps. Je suis juste contente qu’il m’ait fait une petite place dans le film. Et je pense qu’au montage, il a su bien placer le tout pour que cela punche comme il sait si bien le faire. Même s’il fait un autre film, je me dis qu’un jour, la maman n’y sera plus. Alors chaque fois, je fais mon deuil de ce personnage, comme si c’était la dernière fois que je la jouais. »

On voit aussi ces jours-ci une publicité avant les présentations de films en salle, où vous êtes avec Jean-Carl au cinéma. Comment est venue cette idée de pub? « Oui, effectivement, c’est une initiative des Films Séville ou des salles de cinéma, je ne suis pas certaine. Ils font toujours un petit clip avec un film nouveau de l’été pour mettre avant le début des films. Cette fois-ci, on nous a demandé de faire cette pub pour avertir avant la présentation des films, de ne pas faire de bruit et ne pas utiliser son cellulaire. Cela n’a vraiment pas pris de temps à faire cette pub. J’ai lu le script le matin même et je suis surprise de voir à chaque fois comment je me réapproprie le personnage aisément. C’est tellement facile avec Jean-Carl et me retremper dans le personnage, avec ses expressions, ses mimiques, sans que ce ne soit forcé.»

Pensez-vous que ce rôle va vous coller à la peau toute votre vie? Vous serez à jamais la maman de  Ricardo Trogi. On ne cessera jamais de vous en parler. Ça vous fait quoi de savoir ça ? « Pour moi, je l’oublie ce personnage. Car je joue autre chose dans mes autres rôles. Mais, il y a une chose qui reste et c’est ce trophée que j’ai reçu pour me féliciter de mon travail et ça, je vais le chérir toute ma vie. Et cela va toujours me rappeler que le métier m’a accueilli grâce à ce rôle qui m’a fait découvrir du grand public. Ce que je trouve hallucinant, c’est de voir que les films de Ricardo sont présentés dans les écoles, pour étudier les mœurs d’une autre époque, et ça, je trouve ça vraiment drôle. Alors tant mieux si les gens se souviennent de moi pour ce rôle, c’est très flatteur.  »

Avez-vous d’autres projets en cours que vous pouvez me parler? « Oui, présentement je suis à Gatineau avec la pièce Belle Vie avec Guillaume Lemay-Thivierge. Ensuite je fais Bonjour là Bonjour, mon premier Michel Tremblay avec un gros rôle. Mais j’ai le rôle de l’anglaise, alors je dois faire mon travail sur mon anglais. Ensuite, je fais le Terrier, chez Duceppe. »

Alexandre Nachi

Alexandre Nachi : Première expérience pour un grand rôle au cinéma. Parle-moi de ce que tu as vécu, comment tu as approché ton personnage et ce tournage. « Pour l’expérience en tant que telle, je n’ai que du positif à dire. C’était un challenge, car mon personnage n’a pas le même accent que moi dans la vie. J’ai également dû apprendre à jouer de la guitare. Mais c’est parfait, car j’adore avoir des défis. Tu vois, la guitare, je l’avais chez moi depuis 4 ans. Elle trainait dans ma chambre. Et maintenant, un an après, j’en joue tous les jours maintenant. »

Est-ce que tu étais fan de la série de films de Ricardo avant? «Oui, j’étais fan mais bien honnêtement, je n’ai pas fait le lien tout de suite entre 1991 et les autres films avant, quand j’ai passé l’audition. Je voulais juste avoir ce rôle, sans penser que c’était la suite des autres. (je sais ça peut sembler bizarre). C’est juste quand j’ai annoncé à ma mère et à ma sœur que j’avais le rôle qu’elles m’ont dit que c’était la suite. Une chance que je n’ai pas pensé à ça, cela m’aurait encore plus stressé. Car je voulais vraiment ce rôle. »

Parlez-moi du tournage. C’était principalement en Italie? « Bien en fait, c’était 2 semaines à Montréal, d’abord. On avait loué un entrepôt pour filmer les séquences de la gare du train. Ensuite, on a eu une pause d’un mois et on a tourné ensuite en Italie pendant un mois. Moi, j’étais parti avant, car j’avais une tournée de théâtre, avec ma troupe. J’étais donc à Paris déjà. Comme il me restait un mois avant le tournage et que j’étais déjà en Europe, j’ai décidé de suivre le parcours de mon personnage qu’il va faire dans le film, pour me mettre dans l’ambiance. Bruxelle, Prague, etc. seul avec ma guitare, pour voir comment mon personnage pouvait se sentir. Sans savoir où j’allais dormir le soir.»

Comment c’est de travailler avec Ricardo comme réalisateur?  « En tant qu’acteur, je trouve ça formidable la liberté qu’il peut nous offrir. Bien que tout est très bien écrit, avec ce qu’il a en tête, il est toujours ouvert aux propositions, à ce que cela peut changer au besoin, selon les idées. En plus, il a bien pris le temps de s’asseoir avec nous pour faire le tour de nos personnages, d’improviser, de se les approprier. Cette technique pour se familiariser avec le rôle qu’on va jouer m’a bien plu. »

C’était comment de jouer avec Jean-Carl? « Je ne le connaissais pas, mais maintenant, on est devenus de bons amis. On a envie de faire des projets ensemble. Et notre amitié en personne transparait à l’écran, j’ose croire. Car dès l’audition, on ne se connaissait pas, mais cela a cliqué entre nous deux. Et pendant le tournage, j’ai su qu’il serait à jamais un très bon ami, lorsqu’on s’est créé un lien tous les deux avec des répliques légendaires du film Borat. Il y a une ligne dans ce film qui me fait particulière rire et je suis le seul, je crois à l’aimer et pourtant, Jean-Carl a répondu directement à cette ligne, comme dans le film. Alors là, je savais qu’on avait un lien privilégié ensemble. »

Avez-vous d’autres projets en cours que vous pouvez me parler? « Je viens de finir la série Clash, qui sera présentée à Vrak et super écran. J’ai un premier rôle dans cette série. Ensuite, j’aimerais faire le tour du Québec avec une tournée de théâtre. Je n’ai jamais faire le tour du Québec. La pièce s’appelle Fils de quoi avec Sacha Samar et moi. C’est une pièce qui me rejoint beaucoup, car je suis roumain et mes parents ont émigré ici juste avant ma naissance. L’histoire parle un peu de ça, d’un père qui a émigré ici. Et donc, je peux comprendre le contraste pour quelqu’un qui arrive ici. »

Nicole Robert

La productrice Nicole Robert : Est-ce que le fait que les 2 premiers films ont eu du succès, cela aide par la suite à passer devant les institutions pour les subventions? «C’est sûr que cela ne nuit pas d’avoir des succès.  Cela aide pour avoir des enveloppes à la performance, au développement. Mais à chaque film, quand même, on doit recommencer le processus. À la Sodec, on part tous sur la même ligne. C’est le scénario qui prévaut.  Tandis que chez Téléfilm, ils travaillent plus à la performance pour les producteurs. C’est certain que je trouve que c’est mieux la façon de Téléfilm que celle de la Sodec, parce qu’il faut prendre soin de nos entreprises de production. Ce n’est pas en s’éparpillant en donnant des petits montants à gauche et à droite, que l’on aide à solidifier nos entreprises. La relève, il faut la développer à l’intérieur des entreprises de production.  On a tous, dans ces entreprises, des scénaristes et réalisateurs qui travaillent pour nous. Et quand on met en péril une entreprise, on met en péril aussi les créateurs. Donc, il y a du travail à faire à la Sodec. Mais avec l’arrivée de Louise Lantagne à la présidence, qui connaît c’est quoi la production, on a au moins une lumière au bout du tunnel.  »

Tourner en Italie, cela doit représenter un gros défi pour la production?  « Oui. C’est sûr qu’on a tous le goût d’aller en Italie. On a d’abord fait deux semaines à Montréal. On avait donc notre équipe de base qui partait de Montréal. Et on est resté 1 mois en Italie. La difficulté pour la production dans ce cas-ci, c’est que je n’étais pas en coproduction officielle. Alors, il y a des règles qui contingentent les coûts dépensés hors Québec pour le crédit d’Impôt québécois et pour le hors canada c’est la même chose. Et si on ne se qualifie pas, les organismes peuvent nous retirer les subventions de nos deux gouvernements. Donc, c’était tout notre financement qui était à risque. La difficulté était donc là. On tournait les trois quarts du film en Italie, alors qu’on ne pouvait pas dépenser à peu près 20 % de notre budget. Alors, il a fallu amener beaucoup de notre équipe québécoise là-bas, ce qui a fait l’affaire de pas mal tout le monde dans l’équipe. Et au niveau des comédiens c’était un défi. Par exemple, le personnage de Arturo, on devait le trouver en Europe, mais on a dû faire les auditions au Québec à la place et on a trouvé Alexandre Nachi, d’origine Croate qui est très talentueux. Donc, au final, on est très content, car on a découvert de nouveaux talents. On a aussi les personnages de la jeune fille grecque, ainsi que les deux Allemandes qui sont dans le film. Elles ont toutes été trouvées lors des auditions au Québec.  »

Et maintenant, si Ricardo décidait de vouloir faire un quatrième film, avec son aventure dans « la course Destination monde », vous en pensez quoi? « Moi c’est sûr qu’avec Ricardo, ça m’intéresse toujours. Cela fait 5 films que l’on fait ensemble et je n’ai jamais été déçue. Il a tellement de talent et il est tellement agréable à travailler avec. Il est toujours sur le mode on va rigoler beaucoup, tout en étant sérieux et rigoureux dans le travail. C’est sûr que ce serait un gros défi à nouveau pour la production, de devoir tourner dans plusieurs pays.  »

Jean-Carl et Juliette

Distribué par Les Films Séville, une filiale d’eOne, et produit par Nicole Robert (Go Films), 1991 prendra l’affiche le 25 juillet 2018.

Distribution

Ricardo Jean-Carl Boucher

Marie-Ève Juliette Gosselin

Arturo Alexandre Nachi

Claudette Sandrine Bisson

Benito Claudio Colangelo

Mamadou Mamoudou Camara

Yorda Mara Lazaris

Nadia Rose Adam

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur et scénariste Ricardo Trogi

Productrice Nicole Robert

Direction de la photographie Steve Asselin

Direction artistique Christian Legaré

Casting Catherine Didelot

Costumes Anne-Karine Gauthier

Montage Yvan Thibaudeau

Son Michel Lecoufle

Maquillage Virginie Boudreau

Coiffure Daniel Jacob

Compositeur Frédéric Bégin

TRAME MUSICALE / Chansons

O.P.P. V. Brown / A. Criss / K. Geist / B. Gordy / A. Mizell / F. Perren / D. Richards Interprété par Naughty By Nature Avec l’autorisation de Tommy Boy Entertainment

Move This J. Bogaert / M. Kamosi Interprété par Technotronic Avec l’autorisation de ARS Productions / SBK Records

99 Luftballons J.Petersen-Fahrenkrog / C. Karges Interprété par Nena Avec l’autorisation de CBS Schallplatten GmbH / Epic Records

Like A Rolling Stone B. Dylan Interprété par Bob Dylan Avec l’autorisation de Columbia Records

Sadeness Part I M.C retu / F. Cuitad / F. Peter Interprété par Enigma Avec l’autorisation de Virgin Records

It Must Have Been Love P.Gessle Interprété par Roxette Avec l’autorisation de EMI Records

Crédit photos : Réjeanne Bouchard