Fiona Monbet, nouvel album Contrebande

Fiona-Monbet-nouvel-album-Contrebande
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Sortie le 26/10/2018 chez Crescendo / Caroline France

La violoniste Fiona Monbet est de retour avec son second album Contrebande. Entre jazz, et classique, Fiona Monbet nous entraine dans un univers aux mille couleurs musicales où percent cordes classiques, jazz manouche, échos du Brésil ou des Balkans.

Pour ce voyage en Contrebande, Fiona Monbet s’est entourée des musiciens adéquats : Pierre Cussac (accordéon), Damien Varaillon (contrebasse) et Antoine Boyer (guitare).

Contrebande, c’est le titre qu’elle s’est choisie pour son second opus aussi inclassable que flamboyant sur lequel on savoure une reprise de Jobim, et une autre de Gershwin.

Cinq ans après O’Ceol, la violoniste Fiona Monbet a bel et bien évolué, affirmant la richesse de sa palette au-delà de la simple virtuosité. Son registre ? Ne pas choisir entre toutes les musiques qui l’animent, composer avec pour élaborer un voyage tout à la fois érudit et sensible.

D’une frontière à l’autre, cet album vagabonde parmi les gammes pour mieux défier les œillères qui trop souvent contraignent le regard à un seul prisme. Un voyage enchanteur qui se clot avec un dernier thème : L’aveu, pièce dédiée à Didier Lockwood, le mentor de Fiona Monbet parti trop tôt cette année.

Avec ce nouvel album, elle a élaboré un voyage tout à la fois érudit et sensible, où elle peut aussi bien accoster du côté des rivages du Brésil qu’aborder les terres fertiles de la musique balkanique.

D’une frontière à l’autre, cet album vagabonde parmi les gammes pour proposer un horizon aux larges perspectives, en accord avec sa vision du monde de la musique. Du swing ouvert par ici, du tango tendance nuevo par-là, on peut aller sur le terrain de la valse et la country.

À chaque fois, cet affleurement ne néglige pas d’aller au fond de l’esprit d’une musique. Esthète mais sans épate, à l’image de Fiona Monbet, qui a mené une carrière en double, pour ne pas écrire plus : entre jazz et classique, puis bien vite à l’écoute des musiques folk irlandaises, du swing manouche, des partitions contemporaines…

À ses côtés, elle s’est choisie un trio aux influences tout aussi multiples : le guitariste Antoine Boyer a pour dominante le classique et jazz, le contrebassiste Damien Varaillon, est solidement arrimé au jazz, tandis que l’accordéoniste Pierre Cussac évolue aux frontières des musiques classiques, traditionnelles et improvisées.

Somme toute, de quoi cheminer loin si tant est qu’on choisisse de ne pas s’en tenir au plus petit dénominateur commun. Ce fut le pari de ces sessions, laisser percer les univers de chacun, tout en avançant ensemble pour construire un monde, le leur, dont la singularité reste de bout en bout « un attachement à la mélodie, dans son immédiate beauté ».

La simplicité du propos, magnifiée par la spontanéité de l’impro, pour celle qui a trouvé sa voie avec le jazz, sans chercher à gommer ses autres influences, bien au contraire. À son diapason, ce trio affine un son de groupe cohérent, un jazz de chambre au fort pouvoir de suggestion. « C’est de la musique chambriste improvisée et acoustique », se risque Fiona Monbet, tout en sachant les limites inhérentes aux définitions qui figent la pensée.

Elle préfère laisser respirer la musique, un état d’esprit live and direct qui fut celui des trois jours de session au studio de Meudon : les premières ou deuxièmes prises furent souvent les bonnes, avec très peu de montage par la suite, histoire de garder le souffle des vibrations, comme celui de sa respiration que l’on entend parfois… Comme un petit défaut qui donne un grain particulier – cette humanité faite d’imperfections – à l’enregistrement. Comme une suspension de l’instant présent.

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