Neiges Rouges de François Lévesque, un bon mélange entre le polar, l’intrigue et le côté humain et sensible des personnages.

Neiges Rouges

Plus de cinq ans après la parution de son roman, Une maison de fumée, François Lévesque, publie le polar Neiges Rouges, où les lecteurs pourront retrouver ces deux amis, les sympathiques policiers Dominique Chartier du Service de police de la Ville de Montréal et Vincent Parent de la Sureté du Québec. Pour ce neuvième roman, François Lévesque se colle à l’actualité en traitant des difficultés de la vie des femmes autochtones et leurs relations avec l’autorité et le pouvoir des blancs.

Résumé : Soupçonnant un trafic de stupéfiants, le poste de la Sûreté du Québec de Nottaway dépêche Vincent Parent et son partenaire Antoine Lemay au domicile d’Anna Wabanonik, dont le dossier criminel est vierge. Mais à leur arrivée, l’Autochtone et Kanti, sa fille de quatorze ans, surprennent les policiers en s’enfuyant en raquettes à travers les forêts enneigées.
À la suite d’une pénible poursuite – le froid est mordant et les agents sont mal chaussés –, le drame survient : sans l’ombre d’un geste menaçant de la part d’Anna, Lemay pointe une arme sur elle et l’abat. Horrifié, Parent, qui a remarqué que le revolver utilisé n’est pas le Glock de service de son collègue, exige des explications. « Écoute, Vincent. J’ai une femme, j’ai deux beaux p’tits gars… Y’est pas question qu’une guidoune vienne scraper ça », lance-t-il en redirigeant son arme vers Parent.
Une semaine plus tard, Vincent Parent, qui a été plus rapide – et précis ! – que Lemay, se remet de ses blessures. Or, si l’enquête menée par le sergent-détective Jean-Pierre Vadeboncœur, du Service de police de la Ville de Montréal, confirme qu’il a agi en situation de légitime défense, deux questions monopolisent son esprit : que signifient les dernières paroles de Lemay, et où diable, en plein hiver, a pu se réfugier la jeune Kanti, dont on a perdu la trace depuis la mort tragique de sa mère ?

 Qui ne se souvient pas de cette récente actualité : la dénonciation, en octobre 2015, des sévices sexuels, abus de pouvoir et intimidation perpétrés par des policiers de la SQ à l’endroit de femmes autochtones de Val-d’Or ? C’est basé sur cette réalité que François Lévesque a inventé cette histoire de fiction, tout en ramenant ces deux complices policiers que les lecteurs avaient bien aimés dans un roman précédent. Cette histoire débute en 2014, soit deux ans après le roman Une maison de fumée. Bien qu’on retrouve ces deux mêmes personnages, cette histoire n’a aucun lien avec la précédente et il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier roman pour apprécier Neiges Rouges. Cependant, après la lecture de ce dernier, vous aurez peut-être le goût, comme moi, d’aller lire cet autre roman.

Bien que le style du polar n’est pas mon genre de lecture préféré, cette histoire semblait intéressante et je dois dire que j’ai bien aimé la plume de cet auteur que je découvre avec beaucoup de plaisir.  Dès les premières pages du prologue, le lecteur est happé par cette histoire et veut connaître la suite. Chaque fin de chapitre se termine par un questionnement, un suspens, qui nous donne envie d’en savoir plus. Il est assez difficile de déposer ce roman, avant de l’avoir terminé.

L’intrigue est intéressante. L’histoire est remplie de rebondissements. Les personnages sont attachants et on adore la belle amitié et complicité qui s’est développée entre ces deux improbables amis. Avec légèreté et humour, l’auteur nous fait naviguer à travers cette enquête avec de superbes descriptions de l’hiver québécois dans le Nord, et il décrit très bien la réalité de ces gens autochtones de même que les relations à travers les corps policiers.

En fait, j’ai adoré découvrir la plume de cet auteur, dont le style comporte une belle signature cinématographique. On pourrait très bien imaginer cette histoire transposée au cinéma. Et comme ses descriptions sont très bien imagées, on a l’impression d’y être vraiment dans ce décor qu’on voit sur la page couverture du livre.

Finalement, j’ai bien aimé qu’on nous amène les éléments de l’enquête progressivement, sans nécessairement nous lancer dans de fausses pistes à tout moment. J’aime qu’en plus de l’enquête, on suive, en parallèle, l’histoire de cette belle amitié entre ces deux hommes, et qu’on prenne le temps de nous faire découvrir d’autres personnages et nous en intéresser. Donc, un bon mélange entre le polar, l’intrigue et le côté humain et sensible des personnages, qui a fait de la lecture de ce roman un réel divertissement.

François Lévesque

François Lévesque est né en 1978, en Abitibi-Témiscamingue. Fasciné dès son plus jeune âge par les arts en général et le cinéma en particulier, il se découvre une passion pour l’écriture durant sa Maîtrise en études cinématographiques. Après que plusieurs de ses nouvelles eurent successivement été publiées, notamment dans la revue Alibis, sa trentième année voit la parution de deux romans dont le premier, Matshi, l’esprit du lac, remporte le prix Cécile-Gagnon 2009. Noirs, fantastiques ou policiers, ses romans pour adultes, tels Un automne écarlate et Une maison de fumée, ont été salués par la critique. François Lévesque, qui est journaliste culturel et critique de cinéma au journal Le Devoir, a remporté en 2012 le Grand Prix du journalisme indépendant, catégorie « Meilleure critique culturelle – Écrit ».

Nombre de pages 269 pages

Prix Papier : 24,95 $

Édition Alire

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