Splendeurs musicales avec la Messe en si mineur de Bach interprétée par les Violons du Roy et La Chapelle de Québec, sous la direction de Bernard Labadie

L’ensemble Les Violons du Roy et le choeur La Chapelle de Québec

Au Palais Montcalm, en la salle Raoul-Jobin bien pleine, on offrait en ce vendredi un concert fort attendu par un public fidèle aux grandes œuvres des Violons du Roy et à son chef-fondateur Bernard Labadie.

Cette magnifique œuvre de Bach pour orchestre, solistes et chœur est magistrale pour le moins. Elle fait appel à une trentaine de musiciens, quatre solistes, et un chœur de plus de trente voix d’hommes et de femmes.

Cette création de Bach rassemble des éléments structurés par ce dernier entre les années 1714 et 1749. Il y a là comme une forme de quintessence de sa musique dans l’agencement entre les instruments, leurs choix et les voix. De plus, pour nous Québécois qui avons vécu les messes catholiques en latin, il y a un terrain connu avec ces textes. Et pour une génération plus jeune, une belle découverte à faire.

La beauté de cette œuvre réside entre autres dans l’harmonisation des instruments (cordes, bois et vent) avec les voix des solistes (solos et duos) et celles des choristes (grand ensemble ou avec quatre voix, cinq voix, six voix).

Le concert entendu et donné hier soir est grandiose et une réussite totale. Les solistes sont parfaits et idéaux dans leur utilisation. Belle présence de la soprano Lydia Teuscher et du ténor Robin Teuscher. Mais les moments les plus émouvants et les plus marquants des solistes ont été par le baryton-basse Matthew Brook dans l’air, par exemple, de la deuxième partie : Et je crois en l’esprit saint (Et in Spiritum Sanctum) et par le contre-ténor Iestyn Davies dans plusieurs interventions mais en finale dans l’Agnus Dei.

Le chœur, La Chapelle de Québec était d’une telle perfection dans ses voix masculines et féminines. La justesse des aigus et des graves était fulgurant à entendre. Que d’émotion! Et l’idée de Bernard Labadie dans l’Osana pour un moment de faire deux sections de chœur avec moitié hommes et moitié femmes était très réussie.

Au plan instrumental, l’orchestre a été remarquable en justesse et tout en nuances. Soulignons l’excellence de Pascal Giguère premier violon dans un solo de la première partie de la Messe. Relevons aussi le trio des trois trompettes tout au long du concert. Il y a aussi la grande qualité de l’ensemble des bois. Enfin, mentionnons la prestation si belle et tellement musicale de la flutiste Anne Thivierge accompagnant un air bien chanté et émouvant du ténor en toute dernière partie de l’œuvre. On pourrait aussi souligner la grande qualité et la justesse de tous les musiciens tout au long du concert. D’ailleurs, le chef a fait lever tellement de musiciens à la fin de la représentation pour les féliciter avec raison.

À la direction du concert, Bernard Labadie a insufflé à tous les musiciens sa grande passion et son immense connaissance et compréhension de l’œuvre. Il fallait le voir diriger. Son visage, son corps étaient tellement expressifs dans sa battue tout au long du concert. Il exultait pour le plus grand plaisir de nous tous du public et des musiciens.

Le concert est redonné cet après-midi, dimanche, au Palais Montcalm à 14 h 00. Le même concert est aussi donné mardi prochain au Carnegie Hall de New York. Et il sera présenté à Montréal le samedi 11 mai à 19 h 30 la Maison Symphonique.

Crédit-photo : Courtoisie

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