Noureev et Rocketman, deux drames biographiques à voir au cinéma Le Clap !

Noureev (White Crow)

En ce début du mois de juin, parmi les nouveautés à l’affiche du cinéma Le Clap, j’ai choisi de voir deux drames biographiques en version originale. Noureev (White Crow), raconte le parcours de ce prodigieux danseur russe qui, en 1961 a pris les moyens pour demander l’asile politique et quitter à jamais sa terre natale. Également, j’ai vu le très attendu Rocketman, qui célèbre la musique de sir Elton John, en faisant un survol de sa vie, ses amours, ses déboires et ses rencontres importantes, dans un style de cinéma moins conventionnel. Un style plus fantaisiste et comédie musicale, flamboyant comme le personnage d’Elton John.

Noureev (White Crow) Un film de Ralph Fiennes 

Présenté en V.O.A.S.-T.F. Durée: 127 min

Résumé : Jeune prodige du célèbre ballet du Kirov, Rudolf Noureev est à Paris en juin 1961 pour se produire sur la scène de l’Opéra. Fasciné par les folles nuits parisiennes et par la vie artistique et culturelle de la capitale, il se lie d’amitié avec Clara Saint, jeune femme introduite dans les milieux huppés. Mais les hommes du KGB chargés de le surveiller ne voient pas d’un bon œil ses fréquentations « occidentales » et le rappellent à l’ordre. Confronté à un terrible dilemme, Noureev devra faire un choix irrévocable, qui va bouleverser sa vie à jamais. Mais qui va le faire entrer dans l’Histoire.

Drame biographique réalisé par Ralph Fiennes. Scén. : David Hare, Julie Kavanagh. Mus. orig. : Ilan Eshkeri. Int. : Oleg Ivenko, Ralph Fiennes, Louis Hofmann.

Ce film est basé sur la biographie du célèbre danseur, Rudolf Nureyev : The Life, écrite par Julie Kavanagh. Bien que je ne connais pas ce danseur, ni son parcours, la bande-annonce était très inspirante.

Le danseur russe Oleg Ivenko qui incarne Noureev est criant de vérité. Il danse à merveille, mais aussi il fait bien passer ses émotions. On y croit vraiment.

Bien que ce soit en version originale anglaise et russe, on réussit assez bien à suivre les dialogues d’une autre langue, avec les sous-titres. Cela ajoute à la crédibilité d’entendre parler les gens dans leur langue naturelle.

C’est aussi intéressant de voir la ville de Paris dans les années 60. C’est très beau à voir sur grand écran. Pour bien nous faire comprendre ce que ressent Noureev, le film nous promène du passé au présent, à trois moments marquants de sa vie. Il y a son enfance à Oufa durant la guerre, des moments difficiles pour ce jeune garçon timide, qui se sent à part des autres. Il y a aussi ses années à Saint-Pétersbourg, où il fait sa formation en ballet sous la direction d’Alexander Pouchkine (joué par Ralph Fiennes lui-même). Et il y a cette tournée en Europe, avec la troupe du Kirov, où Noureev découvre la liberté, se fait enfin des amis, et en vient à poser le geste de demander l’asile politique aux autorités françaises. Un film très inspirant pour la liberté.

Rocketman

Rocketman. Un film de Dexter Fletcher 

Présenté en V.O.A et en V.F Durée: 121 min

Résumé : Dans les années 1960 à Londres, Reginald Kenneth Dwight (dit Reggie) forme le groupe Bluesology avec ses amis musiciens, Elton Dean et Long John Baldry. En 1967, il rencontre Bernie Taupin, l’amour de sa vie. En 1972, il adopte officiellement le nom d’Elton John et se transforme en superstar du rock. Il sort enfin de la misère et des jupes de sa mère.

Contrairement à la biographie de Queen, où on revisitait la carrière de ce groupe célèbre, dans un ordre chronologique et un souci de ressemblance dans l’interprétation, ici, avec Rocketman, c’est plutôt une célébration des chansons mémorables d’Elton John, et un hommage au flamboyant personnage qu’il a toujours été.

Ainsi, ne soyez pas surpris d’être déstabilisé, dès les premières images du film, qui débute lors d’une cure de désintox où Elton revit peu à peu son enfance et les moments marquants de sa carrière, mais dans un ordre plus ou moins aléatoire. On nous entraine rapidement dans un gros vidéoclip qui nous ramène en arrière dans son enfance, et tout le monde danse et chante, comme dans une comédie musicale. C’est flyé et déroutant, mais peu à peu on s’habitue à ce décalage entre la réalité et les moments musicaux. On comprend rapidement que l’on est dans son imaginaire.

Taron Egerton est phénoménal pour interpréter Elton John, autant sur scène affublée de ses costumes de scènes excentriques, que dans sa vie plus banale et personnelle à l’époque où il s’appelait Reginald Dwight. On voit comment il a eu une enfance malheureuse, mal dans sa peau, peu aimé de ses parents, et surtout, jamais vraiment reconnu par son père. Cela a rendu difficile son bonheur malgré son succès.

Ce que j’apprécie beaucoup dans ce film, c’est de voir la belle relation d’amitié qui perdure à ce jour, entre Elton et Bernie taupin. J’aime aussi voir comment le jeune Reginald Dwight avait un don pour la musique et un talent fou. Et surtout, j’aime le choix du cinéaste de présenter les chansons d’Elton John, dans un ordre selon ses humeurs et états d’esprit, plutôt que dans un ordre chronologique. Cela met en lumière les paroles et nous permet de mieux les revisiter. C’est intéressant aussi de voir certaines chansons exploitées différemment, avec parfois des arrangements différents, ou encore chantés par plus d’une personne. Cela met de l’emphase sur la chanson, pas seulement sur son interprétation.

Et au niveau cinématographique, on a droit à de belles envolées lyriques, flamboyantes, excentriques, et complètement déjantées, sur écran géant! Cela nous donne parfois des frissons. Et quels costumes, claqués sur les habits originaux d’Elton! On voit durant le générique les photos des costumes dans le film, versus les photos originales avec Elton John, c’est à couper le souffle. Il faut rester dans la salle durant le générique.

Et j’adore, à la toute fin, la chanson I’M still standing, où c’est le vidéoclip original de cette chanson qui a été repris dans le film. C’est à s’y méprendre tellement c’est semblable.

Au final, on retient ces chansons sublimes qu’on aime fredonner encore aujourd’hui. On peut dire que c’est un très bel hommage à la musique d’Elton John, son personnage flamboyant et son amitié avec Bernie Taupin son parolier de longue date. À voir en version originale autant que possible.

Drame biographique réalisé par Dexter Fletcher. Scén. : Lee Hall. Mus. orig. : Matthew Margeson. Int. : Taron Egerton, Jamie Bell, Bryce Dallas Howard, Richard Madden, Tate Donovan, Stephen Graham.

Pour l’horaire de tous ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma :  http://www.clap.qc.ca/