Entrevue avec le réalisateur Ken Scott pour le film L’extraordinaire voyage du fakir

Ken Scott

Le cinéaste québécois Ken Scott (La grande séduction, Starbuck) est de retour au cinéma avec son nouveau film, L’extraordinaire voyage du fakir, une adaptation du roman de Romain Puértolas (Éditions de Dilettante). Cette coproduction France-Inde-Belgique a été achetée par 160 pays et depuis un an, il a été présenté entre autres en France et au Japon et le 21 juin, il prend l’affiche au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Inde, au Royaume-Uni et quelques autres pays également.

 Résumé : Aja, un jeune arnaqueur de Mumbai, entame, à la mort de sa mère, un extraordinaire voyage sur les traces du père qu’il n’a jamais connu. Il rencontre l’amour à Paris dans un magasin de meubles suédois, le danger en compagnie de migrants somaliens en Angleterre, la célébrité sur une piste de danse à Rome, l’aventure dans une montgolfière au-dessus de la Méditerranée, et comprend finalement ce qu’est la vraie richesse et qui il souhaite devenir.

 Mon appréciation du film sera disponible sur ce site dès le 21 juin prochain.

J’ai rencontré Ken Scott au cinéma Le Clap de Sainte-Foy, où le film était présenté en avant-première. Voici ce qu’il avait à me raconter sur son expérience avec ce film.

Comment en êtes-vous arrivé à travailler sur ce projet et qu’est-ce qui vous plaisait dans l’idée de travailler sur ce film? « Ce film est une coproduction entre la France et l’Inde. Et c’est le producteur français qui m’a téléphoné pour faire l’adaptation du roman de Romain Puértolas, L’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea. J’ai lu le roman et une première version du scénario. J’ai trouvé que le roman avait plusieurs qualités que j’aime. Il y avait beaucoup de cœur, de revirements inattendus, beaucoup de comédie et surtout de la comédie qui n’est pas cynique. De plus, il y a un sujet important qui est abordé, l’immigration, mais amené de manière simple. Car le film est structuré et écrit comme une fable. Ainsi, on amène l’idée que si on considère les immigrants simplement comme une autre version de nous-mêmes, je pense qu’on peut vivre dans une meilleure communauté. Donc, pour toutes ces qualités, ce projet m’intéressait. J’ai envie de faire des films où les gens sortent avec un sourire et ont l’impression d’avoir été divertis. On a besoin de ça aussi des films plus légers, divertissants, qui font du bien et qu’on a envie de discuter après en sortant de la salle.»

Gérard Jugnot , Dhanush et Ken Scott sur le plateau de tournage

 Je ne connais pas ce roman à succès de l’écrivain français Romain Puértolas. Comment est-ce que le film est semblable ou différent du roman? Avez-vous travaillé le scénario avec Romain PUERTOLAS et Luc BOSSI ? « Oui, effectivement, j’ai collaboré au scénario avec eux. On voulait faire le meilleur film possible, sans nécessairement se limiter à ce qu’il y a dans le livre, tout en conservant les qualités de ce roman. Comme ce n’est pas le même médium, et qu’il y a des choses qui passent mieux dans un roman que dans un film, on a fait des choix d’adaptation pour garder l’histoire intéressante dans une version de moins de 2 heures. » cliquez pour écouter la suite : adaptation_roman

Dans ce film, on voyage partout. Et vous êtes allé tourner un peu partout, à Bombay, en Belgique, en Italie et en France où la culture et la langue sont différentes. Est-ce que c’est ça le plus grand défi pour vous avec ce film? « Évidemment, c’est le plus grand défi, mais c’est aussi ce qui fait la richesse du film, d’avoir tous ces acteurs de toutes ces nationalités, alors qu’on voyage dans tous ces pays, et qu’on explore toutes ces cultures. » cliquez pour écouter la suite : details_tournage

Le personnage principal est joué par l’Indien Dhanush, acteur peu connu ici. Comment a-t-il été choisi pour ce film? « Dhanush était sur le projet avant même que j’y sois. Moi non plus, je ne le connaissais, alors je suis allé en Inde avec la première version du scénario pour en discuter ensemble. Les producteurs m’ont éduqué sur la carrière de Dhanush qui est phénoménale là-bas. Il a fait son premier long métrage à 18 ans. Cela a été un gros succès et depuis, il a fait 30 films. Il est donc très connu en Inde. Et ici, on le découvre. Il est un excellent acteur, danseur et très charismatique, ce qui est très important, car on doit avoir envie de le suivre dans ses aventures. »

Vous avez une distribution impressionnante internationale composée notamment des Français Bérénice Béjo et Gérard Jugnot, et même la Québécoise Sarah-Jeanne Labrosse.  « Oui, effectivement. Sarah-Jeanne est justement venue à la première Montréalaise du film. Elle était très heureuse de voir que son personnage amène la comédie. Elle a vraiment un rôle pétillant, où elle est très drôle. Et c’est quelque chose qu’on la voit moins jouer. Je suis content d’avoir réussi à convaincre les producteurs d’aller chercher au moins un acteur canadien sur cette production internationale. J’étais le seul canadien dans cette aventure au départ. Les gens sur le projet ont été très impressionnés par la qualité de jeu et le professionnalisme de Sarah-Jeanne. »

Ken Scott

Le film est sorti en France en 2018, et seulement maintenant au Québec. Pourquoi si longtemps après ? «Ce qui est formidable avec ce film, c’est qu’il sort dans 160 pays. En plus de la France, on est déjà sorti aussi au Japon entre autres. Donc, c’est à chaque pays de décider quand c’est le meilleur moment pour sortir un film de ce genre. Ce qui fait en sorte que, depuis un an, on est toujours présenté sur au moins un écran, quelque part dans le monde. Alors, le film connaît une formidable carrière de cette manière-là. Cependant, on tenait à avoir une sortie massive, simultanée, sur certains territoires importants. Donc, le 21 juin, le film va sortir au Québec, au Canada, aux Royaume-Uni, Malaisie, Singapour, aux États-Unis sur 500 écrans et également en Inde. Comme Dhanush est très connu et populaire en Inde, on peut s’attendre à une belle réception du film là-bas. La semaine passée, j’étais en Inde pour lancer la bande-annonce. En une journée, on a eu 1.7 million de vues. Et après une semaine, on est rendu à 11 millions de vues de la bande-annonce. C’est énorme.»

Avez-vous d’autres projets? Au Québec peut-être? « J’ai quelques projets, quelques scénarios qui sont pas mal avancés. J’ai un scénario en français, qui est une coproduction avec la France. Et le tournage aurait lieu en grande partie par très loin d’ici, au Québec. »

Un fi lm de Ken SCOTT

Scénario de Romain PUERTOLAS et Luc BOSSI avec la collaboration de Ken SCOTT

D’après le roman de Romain PUERTOLAS « L’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea » (paru aux Editions Le Dilettante)

Durée : 1h40

Une production France – Inde – Belgique

Distribution :

Aja  DHANUSH

Nelly Marnay Bérénice BEJO

Marie Erin MORIARTY

Wiraj Barkhad ABDI

Gustave Gérard JUGNOT

Officer Smith  Ben MILLER

Captain Fik Abel JAFRI

Rose Sarah-Jeanne LABROSSE

Pieter Kay GREIDANUS

Siringh Amruta SANT

Crédit photos : Shirley Noel et courtoisie AZ Films