Nosferatu : un CinéConcert qui marque et qui frappe l’imaginaire

Crédit photo : https://www.fcvq.ca/evenements/cineconcert-nosferatu

Le vendredi 20 septembre dernier, à 20 h à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, était présenté le chef d’œuvre du cinéma expressionniste allemand Nosferatu en format CinéConcert, dans le cadre du Festival de cinéma de la ville de Québec. La trame signée et dirigée par le talentueux Gabriel Thibaudeau, sommité mondiale en composition et accompagnement musical de film muet, a été jouée avec fougue et passion par l’orchestre Les Violons du Roy. 

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Nosferatu est une adaptation de 1922 du roman Dracula de Bram Stoker. À Wisborg, en 1838, Thomas Hutter, un jeune clerc de notaire ayant fait un heureux mariage avec Ellen, voyage jusqu’en Transylvanie pour vendre une propriété au mystérieux comte Orlok. Dès les premiers instants, Hutter constate la vraie nature de l’intriguant personnage, qui tentera de se rapprocher d’Ellen et sèmera la peste sur son passage, décimant sa ville d’accueil. Ce film, réalisé par le légendaire F.W. Murnau, est l’un des premiers longs métrages d’horreur du cinéma.

Crédit photo : http://troublemakers.ca/fr/nosferatu-le-vampire/

Gabriel Thibaudeau a choisi (selon ses propres dires) un jeu de cordes grinçantes aux couleurs d’Europe de l’Est, des cuivres dissonants ponctués de timbales, mais surtout un cymbalom, instrument traditionnel de la Transylvanie pour mettre en valeur l’œuvre. Nosferatu oscille entre le désir et la mort et il a voulu le faire ressentir dans sa création.

Quel beau mariage entre l’action du film et la trame musicale livrée devant nous. Comme spectateurs, nous arrivons à être véritablement là, présents, voguant au rythme d’une musique à la fois effrayante et fluide, bercés et secoués par des notes qui transportent, qui font frémir et qui font voyager.

Les notes de musique traduisent avec brio les regards particuliers échangés, les changements de rythme dans le film et l’évolution de l’histoire. Tout a été pensé, pesé, étudié et c’est fort bien réussi. Certains moments du film nous déstabilisent, nous désappointent, nous laissent songeurs, mais l’idée de sortir de notre zone de confort est alléchante.

La performance de Gabriel Thibaudeau est athlétique et il guide sa brigade avec fougue, avec passion et armé d’une grande rigueur. On sent entre les musiciens et le chef d’orchestre une grande cohésion, ce qui forme une magnifique unité au final. Comme spectateurs, nous ressentons toute son énergie et son plaisir à être sur scène.

Crédit photo : http://www.gabrielthibaudeau.com/

Il faut dire que la feuille de route du chef d’orchestre et compositeur est impressionnante. L’œuvre de Thibaudeau comprend de la musique pour le ballet, l’opéra, la musique de chambre ainsi que plusieurs compositions orchestrales pour le cinéma muet.  Ses œuvres sont diffusées autant dans les deux Amériques qu’en Europe et en Asie.  D’importantes institutions culturelles lui ont commandé des œuvres, parmi lesquelles; Le Musée du Louvre à Paris, la Cineteca del comune di Bologna, le Festival de Cannes, la National Gallery de Washington, les Grands Ballets Canadiens ainsi que l’Orchestre symphonique de Montréal.

Nosferatu, dans cette formule CinéConcert, est une magnifique alliance entre le cinéma et la musique, menée par des gens de grand talent. Une magnifique épopée qui nous plonge dans une ambiance à la fois sombre et lumineuse et qui nous fait vivre une très belle soirée. Chapeau au Festival de cinéma de la ville de Québec qui sait multiplier ces belles rencontres et créer des étincelles ! On a déjà hâte à la prochaine édition. Le Festival soufflera 10 bougies l’an prochain !