Une journée d’Halloween pas comme les autres

 

Nous sommes bien loin des enfants se déguisant avec des costumes effrayants à l’image des fantômes, des sorcières, des monstres ou des vampires et allant sonner aux portes en demandant des friandises en cette soirée d’Halloween.

Jean-Denis Beaudoin, auteur du texte de ce théâtre de l’horreur Dévoré(s), nous projette dans un univers vivement angoissant où les personnages représentent nos monstres intérieurs tels l’angoisse et la peur.

Noirceur, chaudron bouillant, son de gong, personnage avec capuchon sur la tête, que le théâtre commence.

Mick (Mathieu Richard) nous raconte son rêve du genre cauchemardesque dans un descriptif et une gestuelle des plus anxiogène et ne comprend pas ce qui lui arrive après cet épisode nocturne, ses angoisses le paralysant.

 

Puis nous entrons chez lui et rencontrons sa mère monoparentale (Lise Castonguay), qui a une très grande peur du monde extérieur, particulièrement ces temps-ci ou les rodeurs sont partout. Toutes les fenêtres sont barricadées et elle ne sort jamais. Elle prépare une surprise pour la fête de l’Halloween au grand désespoir de son fils. Tout repose sur ce jour qui sera peut-être le tournant de leur vie…

Les invités déconcertants cognent chacun leur tour déclenchant à chaque fois stupéfaction et étonnement.  La douce copine et un ami de longue date de Mick, affectés par l’isolement que provoque un monde en changement, se joignent à eux; puis le laitier, aussi pâle que son lait fait son apparition. Un dernier personnage surgira. Une fois tous arrivés, une voix explique les règles d’un jeu. Nous comprenons rapidement que nous agirons comme public à une émission de téléréalité.  Pour gagner ce gros lot ils doivent capter l’attention du plus grand nombre de téléspectateurs. « L’an dernier ça s’est terminé en bain de sang ».

La mère, qui agira comme lead, a préparé une série de thèmes qui seront abordés pour l’émission; amitié, amour… et commence alors des affrontements entre les participants. Plus le temps passe, plus l’action devient intense et nous assistons à des scènes à la Quentin Tarantino. Vomissements, sang blanc, entrailles, la peur se transforme en rire chez les spectateurs. La mise en scène (Jocelyn Pelletier) et bande sonore (Christophe Dubé) font de l’effet.

Après cette grande intensité théâtrale ou les fenêtres sont brisées, des personnages tués, des peurs avouées, l’air frais pénètre enfin.  Nous comprenons que la crise est passée.  Ils devront choisir entre l’intérieur et l’extérieur, entre le confinement et la libération, entre la noirceur et la lumière du soleil qui jadis l’illuminait.

Il y a quelqu’un en dedans de nous qui nous regarde.

Une soirée qui jumelle fiction et réalité.

« Nous valsons avec la vie sans avoir choisi la musique et quand l’angoisse nous prend aux os, nous figeons, les yeux grands ouverts. Plus nous luttons contre les monstres, plus nous fragilisons la porte d’entrée pour que d’autres créatures se faufilent » Jean-Denis Beaudoin.

Texte et idée originale Jean-Denis Beaudoin

Mise en scène  Jocelyn Pelletier

Assistance à la mise en scène  Shanya Lachance Pruneau

Distribution  Jean-Denis Beaudoin, Ariane Bellavance-Fafard, Lise Castonguay, Hugues Frenette, Mathieu Richard, Dayne Simard

Décor et lumière Jean-François Labbé

Conception vidéo  Keven Dubois

Conception musicale et sonore Christophe Dubé

Costumes et accessoires  Virginie Leclerc

Direction artistique  Jean-Denis Beaudoin

Direction technique Shanya Lachance Pruneau

La pièce Dévoré(s) est présentée au Périscope jusqu’au 16 novembre. La représentation du 31 octobre sera suivie d’un bal électro.

https://m.theatreperiscope.qc.ca/#/

Dévoré(s)