Big Bazar à la Salle Albert-Rousseau

 
Après 35 ans, le Big Bazar enchante et émerveille toujours autant!
 
Attention mesdames et messieurs vous serez à nouveau charmés! Voilà le pari que s’était donné cette nouvelle troupe de 12 comédiens, chanteurs, danseurs qui font revivre pour trois soirs seulement le Big Bazar, à la Salle Albert-Rousseau. Un pari qu’ils ont pleinement gagné, mardi soir, pour la première à Québec.
 
Avant le début du spectacle, le producteur Didier Morissonneau et directeur artistique de la nouvelle mouture du Big Bazar, a pris la peine de venir sur scène pour dire quelques mots. Il a demandé par applaudissement, combien de personnes avaient vu la version de 1975 du Big Bazar à Québec, et il est surprenant de voir qu’il y en avait beaucoup. Il nous a également appris que ces chanteurs et danseurs de cette nouvelle édition ont à peu près le même âge que ceux qui les ont incarnés à l’époque. Il nous a ensuite incités à chanter avec eux lorsque possible.
 
 
Dès les premières notes de Attention mesdames et messiers et l’arrivée sur scène de ces jeunes, pleins de vigueurs et d’entrain, costumés aux couleurs des années 70, le public a été conquis. Même les enfants devant moi de 7 ou 8 ans, se dandinaient sur leur chaise, tandis que je me remémorais cette musique qui a bercé mon adolescence, sans compter les têtes blanches qui se balançaient au rythme des chansons.
 
À plusieurs reprises le public s’est laissé aller à taper des mains et à fredonner les airs les plus connus comme Les gentils, les méchants, Fais comme l’oiseau, Comme un soleil,  La fête, Une belle histoire et Bravo monsieur le monde.
 
Pour ce spectacle, peu de décors sont mis à profit, probablement pour laisser toute la place aux 12 danseurs qui sont constamment sur scène. Ainsi, à part une plate-forme et une énorme chaise, tout est vide. Même le mur arrière de la scène est banal, puisque ce sont les jeunes aux vêtements hétéroclites et colorés qui donnent le ton. À l’occasion, des chaises, cordages, ou autres babioles servent d’accessoires, mais la plupart du temps, c’est sur une scène dénudée qu’ils s’exécutent.
 
 
Et que dire de la mise en scène et des chorégraphies. Édith Myers fait un travail colossal dans cette mise en scène rythmée où les 12 jeunes sont en constant déplacement, où l’on passe aisément du rêve de voyage en Martinique au départ pour l’armée, avec seulement quelques accessoires et ajouts aux costumes. Geneviève Dorion Coupal se surpasse avec les chorégraphies. Car en plus de bien agencer les mouvements des danseurs, aux chansons, elle permet au public de rigoler lors des combats de boxe simulés et l’apprentissage des premiers pas du petit homme. Et quelle grâce de voir le duo de danseur pendant que le petit homme tombe en amour sur Une belle histoire.  La direction musicale a été confiée à Yves Décary et ils ont accompli une belle tâche de mélanger les chansons des deux spectacles du big bazar de l’époque, en une seule production où l’on retrouve les plus grands succès de Michel Fugain. De plus, il laisse la place à plusieurs chanteurs de prendre l’avant-scène pour le solo et on s’aperçoit que plusieurs d’entre eux ont de superbes voix. La seule ombre au tableau, comme il n’y a pas de musiciens, ils ont dû s’en remettre à une bande sonore, ce qui m’a agacé à l’occasion.
 
Ce spectacle, d’une durée de deux heures, avec entracte, a su donner de la joie et de l’entrain aux gens présents. Avec de belles valeurs véhiculées et des mélodies accrocheuses, pas surprenant que ce soit toujours d’actualité aujourd’hui. À la fin du spectacle, les gens se sont levés debout pour les dernières chansons, dont Chante… comme si tu devais mourir demain. Les danseurs se sont promenés à plusieurs reprises dans la salle pour donner aux gens le goût de la fête. Et à la toute fin, pour le rappel, Tout va changer, les gens ont rallumé leurs cellulaires pour créer une ambiance digne des plus beaux concerts.
 
 
Les gens ont chaudement applaudi les performances, et ne semblaient pas vouloir les laisser partir. C’est unanime, ce fut un merveilleux spectacle. Un feel good show ! Comment ne pas être joyeux au sortir d’une telle soirée!
  
Pour ceux qui l’auraient manquée, le Big Bazar Nouveau est à la Salle Albert-Rousseau ce soir et demain, de même qu’en supplémentaires, les 2 et 3 février 2011.
  
Distribution :
Le rôle du maître de cérémonie, personnalisé à l’époque par Michel Fugain et par Richard Charest, à Montréal, est repris par Gaston Petit à Québec. Il reprend très bien ce rôle et a une voix superbe.
 
Marc-Antoine Larche nous émeut dans son rôle du bébé, nous faire rire lorsqu’il apprend à marcher, à danser et à se battre. Puis il nous fait découvrir sa belle voix en deuxième partie. Magnifique.
 
Jayme Rae Dailey et Daniel Dory deux participants de l'émission So You Think You Can Dance, nous ont éblouis par leurs duos de danses et leur performance de groupe.
 
Gardy Fury, qui se fait de plus en plus connaître comme auteur-compositeur-interprète, nous épate par ses mouvements de danse, sa présence sur scène et sa voix. Il charme la foule à plusieurs occasions.
 
Jason Roy-Léveillée (À vos marques party!) m’a surpris dans ses mouvements et sa voix. On a découvert un autre de ses multiples talents.
 
Martin Giroux (Star-Académie 2004, album La vie ça s’mérite inspiré de son cancer qu’il a vaincu) nous prouve que son accident de vélo en juillet dernier n’a laissé aucune séquelle visible. Il était en pleine forme pour chanter et danser.
 
Brigitte Boisjoli et Sophie Vaillancourt, toutes deux d’anciennes staracadémiciennes, donnent de belles performances.
 
Caroline Marcoux et Isabelle Giroux ont toutes deux des rôles de jeunes filles douces qui deviennent amies avec le petit homme. Deux bonnes chanteuses qui jouent et dansent bien également.
 
Safiya Renée Ricketts dont c’est la première participation au spectacle, puisqu’elle n’était pas de la distribution de Montréal, s’en tire très bien, comme danseuse.
 
 
 
 
 
 
crédit photos : Philippe Moussette