La danseuse malade : en chair et en mouvement

 

 

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 Le Théâtre Quat’Sous présente du 18 au 28 janvier le spectacle La danseuse malade de la réputée chorégraphe Jocelyne Montpetit. Cette pièce désire transposer sur scène l’œuvre écrite de Tatsumi Hijikata, une figure mythique de la danse japonaise. Jocelyne Montpetit nous livre une prestation où nos sens en alerte découvrent lentement, d’une manière assez minimaliste les peines obscures d’un corps tourmenté. Par quoi? La maladie, la mort … Son jeu, ses inspirations et le choix de la direction artistique nous oblige à lui décerner l’appréciation, l’exploration, mieux encore, le prix de la découverte.

L’incarnation qu’elle fait de La danseuse malade nous laisse quelque peu sans voix. Dès les premières secondes, nous sommes littéralement transporté dans un univers macabre. Sa douleur, l’acquité et la redondance de ses mouvements, pour signifier son mal être, fusent de tout bord de la pièce … À un point tel, que l’on donnerait n’importe quoi pour mettre fin à ces souffrances et aux nôtres … Pour recréer cette synergie « morbide », Jocelyne Montpetit s’inspire de la tradition buto. Elle ne fait que s’en imprégner puisque tout au long de l’œuvre, nous réusissons à perçevoir la part de singularité de cette artiste. Résultat : nous n’avons pas d’autres choix que d’apprécier, d’explorer, mais surtout de découvrir.

La mise en scène de la pièce est tout aussi prometteuse. La présentation du corps malade, par exemple, est à la fois originale et inattendue. Jocelyne Montpetit captive notre intérêt par le choix d’une couverture corporelle bien ficellée. De la sorte, elle nous convie à toujours garder un œil furtif sur le cours des évènements. Personne ne se lassera du dessin de certaines postures qu’elle arbore sans gêne. Au contraire, elles permettent de mieux comprendre l’état d’esprit et le malaise dans lequel le personnage principale s’acharne à revenir constamment.

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Connecté au public, Jocelyne Montpetit partage sa vision de ce qu’est La danseuse malade grâce à un jeu que l’on apprécie, une inspiration buto que l’on découvre et une collaboration avec Francesco Capitano qui à bien des égards nous éblouie. Pour apprécier cette pièce, il suffit de se mouvoir complètement au sable bitumineux d’un monde gouverné par l’agonie et la tourmente.  Une expérience ? Quand j’y repense, c’est mieux encore … âmes sensibles, s’abstenir.

Conception, interprétation et chorégraphie Jocelyne Montpetit | Conseiller dramaturgique et acteur Francesco Capitano | Éclairages Marc Parent
 
La pièce est présentée du 18 janvier au 29 janvier 2011
 
Crédit photos : Shin Koseki